Dix heures du soir sonnent, je vais chercher Heliam à l'école. Je le porte dans mes bras jusqu'à la maison, cette maison qu'il voit pour la dernière fois. J'ai le cœur noué, cependant je ne veux pas qu'il sente ma tristesse. Nous sommes arrivés et avons dîné. Après le dîner je lui lis une histoire pour l'endormir. Je le laisse couché dans le lit et je descends m'assoir au salon. J'éclate en sanglots. Pourquoi Harry s'acharne à me détruire ma vie ? Pourquoi agit-il comme s'il ne m'a jamais aimé ? Notre flamme ne brille plus de mille feux mais est-ce une raison pour m'empêcher d'être heureuse ? Je verse un torrent de larmes, assise près de la fenêtre. Le temps est en symbiose avec moi, il pleut. Cette pluie coule au même rythme que mes lamentations, abondamment et continuellement.
Soudain, j'entends une petite voix derrière moi « maman tu pleures ? » cest mon petit ange. Il ne parvient pas à s'endormir, comme s'il sait que c'est sa dernière nuit auprès de moi. Il vient face à moi et essuie mes larmes. Ce petit geste me met encore plus de peine au cur. Ses petites mains douces qui caressent mon visage défraichi par les larmes et le chagrin, ses petites dents toutes blanches qui me font le plus beau des sourires, sa petite bouche toute rose qui me couvre dune centaine de bisous. Toute cette affection, c'est la dernière fois que j'en reçois de mon fils. Je le prends dans mes bras, l'assois sur mes jambes et nous chantons toutes ses comptines préférées, de frère Jacques aux petites marionnettes. Il est heureux. Oui, Heliam est heureux avec moi. Il n'a peut-être pas de nombreux jouets ou les plus beaux habits ni même la plus belle chambre mais mon fils est heureux et épanoui pleinement. Je le regarde et je lui dis « Heliam mon ange, quel que soit ce qui se passe n'oublie jamais que ta maman t'aime et que tout ce que je fais c'est pour ton bonheur. Même si tu ne me vois pas, je serai toujours à côté de toi. » Je lui chante ensuite une berceuse et nous nous endormons.
Le lendemain matin, je lui donne son bain et son petit déjeuner comme chaque jour. Ensuite, je range soigneusement les quelques affaires qu'il a avec moi dans cette petite valise que j'ai acheté la veille. Harry passe le prendre dans l'après-midi. Avant son départ, nous allons chez Martine qui lui a fait plein de pâtisseries, croissants, petits gâteaux et biscuits. Alphonsine est là, je lui en veux d'avoir souillé ma réputation auprès de l'assistante sociale car si je perds Heliam c'est en partie de sa faute ! Je ne la laisse pas le toucher et encore moins l'approcher. En revanche, Martine m'a toujours soutenue, dans tous les moments difficiles que je traverse, si elle le peut, elle m'aide. Et c'est la marraine d'Heliam donc il fallait qu'elle le voit une dernière fois. Nous poursuivons ensuite notre balade dans un parc. Heliam court avec les autres enfants, il saute dans tous les sens. Mon petit trésor est si joyeux. Après ce petit moment de détente, nous rentrons chez nous. Nous attendons Harry. Heliam ne sait pas qu'il sera séparé de sa mère dans quelques minutes. Je ne lui ai rien dit. Il est trop petit, il ne comprendrait rien. Si je pouvais l'amener avec moi loin de tout ça, je le ferai.
Il est quatre heure du soir quand Harry se pointe devant chez moi dans le véhicule que Monica conduisait lorsqu'on s'est croisé dans la rue. Il s'enfle d'orgueil sur une fortune que quelqu'un d'autre a bâti. Un profiteur Oui, c'est ce qu'il est devenu. Il descend de sa voiture et s'approche de nous, devant la porte. Il est hors de question qu'il entre dans ma maison.
- Annah, bonjour, mon fils, s'il te plaît.
- Garde ton sarcasme pour toi, comment veux-tu que mes journées soient belles après ça ?
- On ne va pas se disputer devant le petit. Calme-toi.
- Je suis calme. Et meurtrie surtout. Tu me retires la seule chose de bien qu'il y'a dans ma vie.
- Cet enfant est aussi le mien. Et toi, tu en as largement profité.
- Tu parles de lui comme si c'était un objet.
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Tendre déveine.
Romance"L'amour est le plus beau et le plus pure des sentiments." Par amour, on ferait n'importe quoi, c'est connu. On est tellement épris de l'autre que l'on s'oublie soi-même et lorsque notre esprit se meurt et crie à l'aide, c'est trop tard, nous sommes...