XXII.

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Aujourd'hui, Guillaume n'est plus. Depuis sa mort, je me sens vide, seule, triste. Je ne m'étais pas préparée à son départ. Évidemment, on est jamais prêt à perdre un proche et surtout pas la seule personne qui m'ait véritablement aimée. Quand je repense à son enterrement, j'ai le cur meurtri. Meurtri parce que les derniers instants de cet homme bon ont été des plus sinistres. Il est vrai que Guillaume ne s'attirait pas les grâces de tous mais je n'aurai pu imaginer que lors de son voyage dans sa dernière demeure il n'y aurait pas une âme pour lui adresser ses adieux.

Étant un grand homme de ce pays, la nouvelle de son décès s'est vite répandue, à travers les médias, par bouche-à-oreille et par tous les moyens de communication existants. En voyant qu'il n'y avait pas une seule personne présente le jour de ses funérailles, j'ai compris que personne ne nous aime vraiment. Les gens sont près de nous lorsque notre présence leur est bénéfique, notamment lorsqu'il est profitable de faire partie de notre vie. Néanmoins, quand notre vie ne vaut plus rien, lorsque nous retournons à ce que nous sommes, à la poussière, dans le cur de ces gens, nous sommes semblables à des résidus de déchets qu'il faut balayer car parvenus à expiration. Cet amour hypocrite que l'on nous voue de notre vivant laisse tomber son masque et cède la place à un mépris omniprésent camouflé par de la fausseté et ce, depuis bien longtemps.

C'est triste de voir comment Guillaume entre au séjour des morts sans une seule preuve d'affection venant de toutes ces personnes qui disaient l'apprécier, ses collègues, ses amis, tous ses supposés proches.

La mort, âme- sur de la vie, est bien réputée pour être cet instant qui nous apprend à aimer la simplicité et la bonté de cur parce que notre statut, tout ce que nous possédons durant notre vivant, tous cela nous l'abandonnons lorsque notre cur donne son dernier battement. C'est pour cela qu'il ne faut se fier à personne. Guillaume me laisse deux enfants à élever, un empire à gérer et tellement de responsabilités que rien que dy penser, jen tremble. Tout ce que je sais, je l'ai appris de lui. Tout ce que j'ai, je l'ai eu de lui. Là, tout d'un coup je dois me débrouiller toute seule, je dois avancer toute seule. Comment ? Guillaume n'était pas que mon mari. Il était mon Mentor, mon confident, mon protecteur. C'est peut-être malsain mais quelque part je voyais en lui une figure paternelle également. Difficile de voir son père en son amant mais Guillaume me traitait avec la délicatesse d'un père et me chérissait avec l'amour d'un homme, d'un amant. Une histoire qui a débuté en mascarade et qui a eu raison de nous. J'ai passé les cinq plus belles années de ma vie aux côtés de cet homme. Pourtant il n'est pas le plus séduisant de tous les partenaires que j'ai eus mais lui il aura su me dompter, il aura su me calmer et il aura surtout su m'aimer.

Je suis fière lorsque je vois ce que l'on a accompli ensemble. Aujourd'hui il n'est peut-être plus là, mais sa présence demeure dans chaque objet contenu dans cette maison. Guillaume est lâme de cette demeure. Son odeur sur les draps, ses photos dans les cadres, ses vieux bouquins qui jonchent le bureau. Ce bureau dans lequel il passait des heures interminables à façonner de nouveaux projets, à se fixer de nouveaux objectifs afin que son entreprise soit toujours fluctuante. C'était un homme travailleur qui ne s'est pas laissé corrompre. C'est un homme qui ne s'est pas laissé embraser par la cupidité. C'est un homme qui n'a jamais vendu son honnêteté. J'en peins le portrait comme s'il était l'homme parfait, loin de l'être, il était l'homme parfait pour moi, celui qui me convenait.

Les premiers jours qui suivent les funérailles de Guillaume sont très éprouvants. Entre m'occuper de Georges et Maëlys, m'assurer que les affaires se portent bien, veiller sur Martine pour qu'elle ne se fasse de mal ni à elle ni à l'enfant qu'elle porte car elle est arrivée au terme de sa grossesse. Je ne sais plus où donner de la tête. Je croule sous les responsabilités et je m'efforce de les gérer au mieux.

Tendre déveine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant