XVI.

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Depuis la nouvelle de ma grossesse, notre vie a énormément changé. Nous avons dû aménager en banlieue parisienne car guillaume souhaitait se rapprocher de son plus gros investissement, son entreprise à Paris. Me voici donc, de retour à Boulogne-Billancourt, ce quartier qui me lie à tellement de personnes et qui est lessence de tant de souvenirs Les rues faussement désertes, le doux chant des oisillons mêlé à celui de la circulation, lodeur sui generis des mégères de ce quartier, je nai remarqué aucun changement après cinq années passées loin de cet endroit. Il me tarde de revoir jeannette. Quest-elle devenue ? Cette femme agréable qui ma tant épaulé lorsque je résidais ici autrefois. Si seulement elle savait tout ce que jai vécu pendant tout ce temps. Il faut que je lui conte mes malheurs, elle nen reviendra certainement pas. Aussi, je dois mexcuser dêtre partie sans len informer. Jétais tellement préoccupée que jen ai oublié de la prévenir. Quà cela ne tienne, je suis de retour et je compte renouer avec la seule amie chère à mon cur que jai dans cette ville.

Après avoir visiter notre nouvel appartement et y déposer nos affaires, je me rends à la boutique de Jeannette. Bizarre, le magasin est fermé. En pleine journée ? Cest assez étonnant. Dautant plus que Jeannette est une lève-tôt. Dès laube, elle est déjà debout pour arroser ses plantes et simpatiente douvrir son petit paradis. Il est onze heures à peine. Pourquoi nest-elle pas là ? Je décide donc de me rendre chez elle, elle y est surement. Sur le paillasson de la porte dentrée, je sonne. Je reste sans réponse durant un long moment puis son fils ouvre. Surpris de me voir, il minvite à entrer. Je le sens assez triste. Il reste un moment assis à me regarder sans parler, puis se saisit de lalbum photo de Jeannette et me le donne en versant quelques larmes et jai aussitôt compris Jeannette est décédée. Je suis prise dun torrent de larmes car je me réjouissais tellement à lidée de la voir mais je nai même pas pu lui dire aurevoir ni être là pour elle durant ces derniers instants alors quelle a toujours été là pour moi. Quand maman ma rejetée, Jeannette, elle, ma épaulée. Quand jétais au plus bas, elle a su me donner la force de me relever et lorsque tout était flou dans mon esprit, il me suffisait découter sa voix aimante pour que la clarté efface toute la confusion qui mhabitait. Cette femme était mon ange gardien dans ce bas monde et jespère que désormais elle se repose auprès de son créateur quelle a servi avec tant daltruisme. Elle va me manquer.

Je rentre à la maison triste et dépitée. Mon retour dans ce coin ne présage rien de bon. A peine arrivée et déjà une mauvaise nouvelle. Cependant, si je dois vivre ici à nouveau, je dois mendurcir car ce coin regorge de vautours malfamés

Aujourd'hui, c'est la rentrée scolaire de Maëlys. Elle entre en classe de CP. À six ans, elle débute sa vie de grande fille. Elle est hystérique, surexcitée, impatiente de commencer ses cours. Elle attend ce moment depuis l'été et là, elle jubile. De plus elle va dans une école privée où sont scolarisés de nombreux enfants dont quelques-uns sont ceux de nos amis, ou plutôt des amis à Guillaume. A peine sortie du lit, elle me prend par le bras en se dirigeant vers sa chambre.

- Qu'est-ce que je porte aujourd'hui maman ?

- Ton uniforme ma chérie

- C'est quoi lui-même ?

- L'uniforme chérie (je réplique en rigolant), c'est cette petite tenue que tu vois posée sur ton lit.

- Pourquoi je dois la mettre ? (dune mine triste) moi je veux ma robe rose.

- Tu dois la mettre parce que dans ton école toutes les autres petites filles ont la même.

- Je veux pas être comme les autres.

- Non chérie, toi tu es précieuse, mon cadeau du ciel, et ça te rend particulière. Je t'aime trésor

- Je t'aime aussi maman

Tendre déveine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant