AURA

Chapitre 6 - Honte et Révélation

POINT DE VUE D'AURA :

- Putain Aura bravo ! En six jours tu as réussi à te faire 5000 dollars ! s'émerveilla John.

Et oui, cela faisait déjà plus d'une semaine que je faisais ce travail immonde.

- Ce n'est pas quelque chose dont je suis fière, ripostais-je.

Vraiment pas.

J'avais honte de moi.

Honte de ce que je faisais pour réussir à vivre.

Je pris mon verre et celui que j'avais commandé pour Béa et me dirigeait vers elle, qui était assise à une table.

- J'espère avoir mon fric rapidement pour me barrer au plus vite, marmonna t-elle.

- Moi aussi si tu savais.

- Tu n'as pas payé pour le verre ? s'inquiéta t-elle.

- Non. C'est la maison qui offre.

John m'avait effectivement dit que nous avions le droit de nous servir quand on voulait sans rien payer.

- Tu arr ... commença t-elle.

- Béa ! l'appela John.

Je regardais vers le bar et vit un homme d'une cinquantaine d'années.

- Alors là, bonne chance, lui soufflais-je.

- Avec un peu de chance c'est un vieux riche, se rassura Béatrice.

- Je te le souhaite, dis-je sincèrement.

Elle se leva et l'entraîna dans un des 14 espaces privés.

John me fit signe d'approcher.

- Je suis en pause, déclarai-je en buvant une gorgée de rhum.

- Je sais. Viens.

- Non. Je suis bien là.

Je ne voulais pas bouger.

J'étais fatiguée, très fatiguée.

Je ne dormais quasiment plus puisque je travaillait de 19h30 à 3h00 du matin.

Je n'avais plus le temps pour me reposer.

- Bonsoir messieurs ! lança joyeusement John en direction de la porte d'entrée.

- On souhaiterait juste danser et boire, expliqua l'homme.

- Première porte à droite, leur indiqua mon patron.

Les deux hommes d'une trentaine d'années se dirigèrent vers la porte indiquée en le remerciant.

- Tu sais Aura, je m'en veux de t'avoir engagé dans un sens. Mais dans l'autre, je n'ai jamais gagné autant de fric aussi rapidement.

- Pourquoi tu t'en veux ? m'étonnais-je.

- Tu as quoi ? 25 ans ?

- 20, rectifiais-je.

- Voilà. C'est pour ça que je m'en veux. Ton âge. Mais je me dis aussi que pour que tu acceptes mon offre, tu devais être dans une situation désespérée, m'avoua t-il.

- Je le suis toujours mais disons un peu moins, dis-je en buvant une gorgée.

John n'était pas quelqu'un de méchant en lui-même. Il était même attachant.

- Allez Exton avoue le ! lança quelqu'un qui venait de rentrer dans la boîte.

L'homme qui avait parler était blond et avait les yeux bleus.