Épilogue - Un Avenir Rayonnant

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POINT DE VUE D'AURA :

- Mon père me battait avant, à cause de sa consommation excessive d'alcool, il ne se rendait pas réellement compte de ce qu'il m'infligeait au quotidien. Cette peur de rentrer à la maison, cette boule au ventre lorsque j'étais dans la même pièce que lui, tout était un enfer lorsqu'il était là. Ma mère, elle, ne m'a jamais battue physiquement, mais m'a brisée psychologiquement, parce qu'elle me rabaissait sans cesse en me comparant à ma sœur. Je pense qu'elle ne se rendait pas compte que ce qu'elle faisait n'était pas sain. Mais ma mère ne m'a jamais aimée, seulement appréciée. L'amour que je n'ai pas eu, c'est ma sœur Eden qui en a eu le droit. Eden est aimée et chérie par tous ceux qui l'entoure et c'est tant mieux pour elle car personne, je dis bien personne ne mérite ce que j'ai vécue.

- Ce que vous vivez toujours, me corrigea le docteur Holt.

- Non. La nuance est là justement. Bien que ce soit ma famille de sang, elle ne représente rien en comparaison à ma famille de cœur. J'ai un petit-ami à l'écoute, qui connaît mes besoins et mes envies. J'ai un fils merveilleux, qui me considère comme sa mère et qui partage ma passion. Ma famille de sang, soupirais-je, n'est rien en comparaison à ma véritable famille, en l'occurrence celle de cœur.

- Mais ne pensez-vous pas que les parents doivent être présents pour ce qui est du côté professionnel de son enfant ? insista le psychologue.

- Nous n'avons besoin de personne tant que nous savons qui nous sommes et ce que nous valons réellement. Lorsque je vivais chez mes parents, je faisais des études pour devenir scientifique, ou du moins, travailler dans la science. Pourquoi ? Parce que je voulais faire comme ma sœur, et ce, uniquement par envie et par besoin que mes parents soient fiers de moi, et me porte un peu d'attention. Pour sortir de l'ombre de ma sœur et pour qu'on m'aime enfin. Mais je me suis trompée. Je ne devais pas changé pour être aimée. C'était à eux de changé pour moi, c'était également à eux de faire la part des choses.

Le docteur Holt griffonna quelque chose sur son habituel calepin bleu ciel et releva les yeux vers moi.

- Que faites-vous aujourd'hui, dans la vie Aura ?

- J'ai une petite galerie d'art dans le centre-ville, et je dessine les modèles de certaines voitures de sport, répondis-je, fière de mon parcours.

Une année avait tout changé. Une seule et unique année m'avait montré et prouvé que la vie vaut le peine d'être vécue, et ce, même si elle n'est pas toujours facile avec nous.

- J'ai une dernière question pour toi, Aura avant que notre séance se termine, m'expliqua Holt avec un sourire. Comment est-ce que tu vois l'avenir ?

J'eus un demi-sourire avant de lui répondre avec fermeté.

- Rayonnant.

Le docteur Holt m'offrit un sourire et acquiesça avant de poser son carnet sur la table basse entre lui et moi.

- Je suis fier de tout le chemin que tu as parcouru Aura, et j'ai hâte de te revoir la semaine prochaine.

- En réalité... il n'y aura pas d'autre consultation. Je me suis retrouvée, et je n'ai pas l'intention de me reperdre de nouveau, donc je pense que mes consultations s'arrêtent ici, révélais-je.

Le psychologue me sourit avant de se lever et de me faire signe d'en faire de même.

- Si jamais il y a quoi que ce soit dont tu veux parlé, tu sais ma porte est ouverte, n'est-ce pas ?

- Je le sais mais j'ai trouvé la bonne personne pour m'écouter jusqu'à la mort. Je pense que laisser ma place de patiente à quelqu'un qui en a plus besoin que moi, est la meilleure chose que je puisse faire actuellement, lui assurais-je en lui serrant la main pour lui transmettre toute ma reconnaissance.

Lorsque je sortis du cabinet, je grimpais dans la Jeep qui m'attendait, garée sur le trottoir d'en face.

- C'était la dernière ? me demanda Exton en déposant sa main sur ma cuisse.

- Oui, je n'en ai plus besoin, affirmais-je avec un sourire.

- On peut y aller ? nous lança Leo, impatient d'arriver à destination.

J'eus un léger rire et Exton sourit avant de commencer à rouler.

- Direction DisneyLand pour l'anniversaire de monsieur Leo, déclara Exton en observant son fils dans le rétroviseur.

J'avais trouvé l'amour de ma vie et, sur le même chemin, j'avais trouvé ma famille.

La vie est quelque peu étrange, mais avec de la patience, tout rentrera toujours dans l'ordre, il suffit d'être patient.

AURAWhere stories live. Discover now