12. ❆ Attraction dangereuse

217 24 32
                                    

Les rayons réconfortants du soleil déjà bien haut dans le ciel filtrent à travers les rares interstices que le rideau leur accorde, auréolant deux silhouettes endormies d'un jaune éclatant.

Après avoir heurté quelque chose de profondément dur en étendant un bras, un grognement se fait entendre tandis que mes yeux papillotent ouverts, contemplant le plafond immaculé orné de moulures coûteuses.

Tout mon corps donne l'impression d'être passé sous un train tellement il est raide, chaque muscle endolori jusque dans les extrémités. Qui aurait cru qu'un bal masqué rempli de nobles pouvait être aussi éprouvant ?

Quoique, parmi les nobles, il y avait un désagréable intrus qui a un peu trop profité de ce que le bal avait à offrir. Intrus qui se trouve être cette forme étonnamment dure au sein de ce lit moelleux, dont j'ai heurté le visage en étendant la main.

Ma tête se tourne dans sa direction, mon regard l'observant dormir à côté de moi comme si je ne l'avais pas frappé, mes yeux détaillant ses traits délicats quelques instants. Il semblerait qu'il se soit relâché pendant la nuit, car je ne suis plus prisonnière de sa main désormais. Et ses sourcils ne sont plus froncés comme ils l'étaient avant que je ne m'endorme, ce qui est bon signe quant à son état.

Je ne perds pas de temps pour me redresser, une main passant dans mes cheveux hirsutes pour tant bien que mal essayer de rendre présentable cette masse informe pendant que mes yeux cuivrés se posent sur l'horloge accrochée au mur qui affiche quinze heures. Puis, j'approche à nouveau mes doigts fins de la silhouette d'Ajax, ma douce peau relevant ses mèches pour dégager son front, avant d'apposer ma paume.

Bonne nouvelle : il n'a plus de fièvre.

Je lâche un soupir de satisfaction, ravie qu'il soit totalement rétabli de cette substance qui lui a fait perdre le contrôle.

Je fais passer mes jambes dans le vide à côté du lit, mes bras se tendent vers le plafond, étirant chacun de mes muscles engourdis pour les détendre autant que possible. C'est cet instant que choisit la belle au bois dormant pour se réveiller de son sommeil de plomb, et se redresser comme un zombie le ferait en se déterrant de sa tombe.

— Bonjour, lui dis-je doucement, un sourire espiègle sur mes lèvres tandis que je prévois de le surprendre.

Sa tête se tourne aussitôt dans ma direction, ses paupières mi-ouvertes se focalisant sur moi avec une surprise à peine cachée. Il n'en faut pas plus que pour que ça le réveille totalement, ses iris bleutés se dévoilant en totalité tandis qu'il est assailli par la luminosité dans la chambre.

— Katya ?

Un rire m'échappe devant sa réaction. Le voir aussi perdu est plus jouissif que je ne l'aurais cru.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? Où suis-je ? continue-t-il de demander alors que son regard se pose sur le moindre recoin de la pièce avant de revenir se poser sur ma silhouette.

— Chez les Alekseev, lui réponds-je. Tu étais trop ivre pour faire quoi que ce soit hier, donc j'ai convaincu mon employeur de te ramener ici pour que tu passes la nuit et reprennes tes esprits. Tu ne t'en souviens pas ?

Son corps tressaille, son expression faciale se teinte d'incompréhension.

— Non... arrive-t-il à sortir malgré ses doutes. Je me souviens que je discutais avec des nobles, je t'ai aperçue te faire interpeller par ces snobs, je me suis approché, et après... et après... c'est le trou noir.

Ses mains viennent se poser de part et d'autre de sa tête pour la soutenir en même temps qu'il se penche en avant. Il reste silencieux, sa mémoire défaillante semblant refuser de coopérer. Mais en le voyant dans cette position, je me souviens d'une chose : il a beaucoup bu.

FR | Tomber les Masques | Childe x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant