Scène 12 - Des Sentinelles dans les bas-fonds

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18:07 : Début de la mission.

Au son de ce simple mot, Hiro le récupérateur avait déjà disparu en dessous de Phynexia, profitant des quelques premières secondes où il était tranquille, protégé malgré le bruit horrible de l'explosion pour passer un appel. Sa tête était froide, comme si de rien n'était, son sang était glacial, comme si se battre n'était qu'une petite plaisanterie pour lui. La femme, elle, n'eut pas le plaisir de ces quelques secondes et garda sa position de foetus pendant toutes ces secondes où elle ne pouvait entendre que des coups de feux traversant la zone pour venir se loger au creux de ses oreilles, elle était clairement prise pour cible. Pourtant, si ses ennemis connaissaient sa position, ils pourraient simplement tirer à travers le mur en taule, ou même le faire exploser avec une autre de ces charges assourdissantes, non ? Quoiqu'il en soit, Phyenxia finit par profiter de ce qu'il semblait être la stupidité de ses assaillants pour rouler pendant de longues secondes, ramper pendants d'infinis instants, vers le bas de l'entrepôt. Se fracassant avec peine contre le sol, elle n'avait cependant pas de blessures dramatiques, au pire, elle pouvait se soigner de son pouvoir... Pourtant, mentalement, ce n'était pas ça, elle avait peur, affreusement, c'était la première fois qu'elle se sentait à ce point prise au piège, Hiro, son expression faciale, plus morbide qu'elle ne pensait pouvoir imaginer, et le fait qu'il soit au Jguey en la fixant froidement lui fit croire au pire. Alors elle s'était faite avoir ? Elle n'avait même plus la force de se battre en entendant les verres cassés et le bruit de gens atterrissant au-dessus d'elle sur ce métal incertain qui lui servait il y a encore moins d'une minute de lit. Ils l'avaient eu, elle était tombée dans le panneau comme une imbécile. Si c'est le cas, pourquoi faire durer le massacre ? Elle repensait à son passage à contempler les Sanos, et constatait, dans son inaction, qu'ils n'étaient pas si éloignés d'elle, finalement. Elle pouffa de fatalité en se disant que Hiro et ses "amis" qui venaient d'entrer dans le bâtiment, étaient certainement des victimes de son père, c'est bien la première chose que lui avait fait remarquer l'homme non ? Ou peut-être pas.

- Réveille-toi bordel.

Un sursaut, une claque, presque amicale, de l'homme qu'elle croyait être un traître la fit perdre toutes ses pensées.

- T.O. arrive dans 2 minutes, on survit jusqu'à, là, c'est clair ? Vas-y, suis moi, court !

L'espoir regagné et son ami aussi, Phynexia fit comme on lui ordonnait, sortant son propre pistolet tandis que Hiro semblait se battre avec des sortes de câbles étranges.

- Sentinelles ! Au nom de la CVVT toute puissante, je vous arrête, rendez-vous pour éviter de vous faire blesser !

Une voix... familière... que ni Phynexia, ni Hiro ne connaissait venait de crier ces mots. C'était son ami qui l'avait fait, son mentor, le vétéran de la troupe, et Nyl étaient juste à sa suite. Ils étaient les deux premiers à avoir fait le saut jusqu'à la cachette des terroristes. Pourtant, leurs adversaires n'étaient que deux, bien moins que prévu. Cela mit tout de suite sur ses gardes le brigadier; d'autres se cachaient sûrement parmi les décombres. " Restez sur vos gardes" avait ajouté son collègue de manière très officielle alors qu'ils commençaient à essuyer des tirs.

Par réflexe, Nyl sauta vers le vide en regardant la provenance des tirs, c'était la femme, leur cible qui s'enfuiait vers une sortie dérobée. Manquant de se faire trouer des balles ou de casser ses jambes à l'atterrissage, Nyl fit une roulade bien pensée jusqu'à un décombre au sol pour s'y cacher le temps que la pluie cesse. Et l'averse fut bien courte car très vite, le Sentinel entendit ce fameux cliquetis, ce petit bruit pourtant si reconnaissable indiquant qu'il n'y avait plus de balles dans une arme à feu, quelle chance que cela marche comme ça en Vindicta, car chaque soldat en a fait son principal son d'action, comme un réveil les faisant se dresser. Et Nyl s'exécuta machinalement, sortant la tête de sa cachette, armé de son fusil d'assaut, avant de commencer à tirer vers ses ennemis. Il visait les jambes et leur fit don d'une rafale chacun leur tour. Cependant, avant de se faire toucher, l'homme qui accompagnait la cible se retourna et d'un saut lança un étrange câble qui semblait lui sortir du poignet pour attraper l'étage supérieur et en faire dégringoler les débris; quelle force ! Des centaines de kilos de décombres s'abattaient alors entre les trashers et Nyl, mais il était au moins sûr d'en avoir touché un.

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