Chapitre 1

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Jared aura été comme une évidence à mes yeux.

Quand mon regard s'est posé sur lui la première fois, j'ai cru que mon cœur allait défaillir. Je me souviens de ce jour comme si c'était hier.

Le soleil brillait haut et fort dans le ciel quand je me suis réveillée. Il était plus de midi. Ma mère détestait me voir levée si tard. Elle me répétait souvent que l'avenir appartenait à ceux qui se lèvent tôt. Je n'ai jamais adhéré à ce dicton. D'où ma volonté de le changer.

L'avenir n'appartient pas à ceux qui se lèvent tôt. Il appartient à ceux qui se donnent les moyens. Tout en me levant à midi, j'arrivais pourtant à me donner les moyens de réussir. Réussir quoi ? Bonne question. Être une beauté fatale est un travail de tous les jours.

Je disais donc, je me suis levée tard. Comme à mon habitude, j'ai accouru dans le palais en sautillant comme une enfant de cinq ans pour rejoindre la salle à manger. Dix-huit ans, toutes mes dents, mais la maturité était encore loin devant moi.

J'ai poussé les portes de la salle à manger, ma tunique retombant lâchement sur mes cuisses. Mes cheveux crépus étaient en bataille, mais je ne m'en souciais pas à l'époque. Le reste importait peu tant que j'avais mon petit-déjeuner sous mes yeux.

Les domestiques se sont empressées de me servir. Elles étaient stressées et je n'ai pas compris pourquoi, sur le moment. Je ne l'ai compris qu'après, quand ma mère est entrée dans la salle à manger.

Elle avait cet air paniqué au visage, et a lissé sa robe. Quand elle m'a vue, son regard s'est assombri.

— Tu t'es encore couchée tard.

— Non, j'ai répliqué d'un ton farouche. J'ai seulement besoin de mes quatorze heures de sommeil réglementaires.

— Peu importe. Tu n'es pas apprêtée et un ami haut placé de ton père vient de débarquer. Tu fais honte à cette famille, Danïa.

Je n'ai pas mouché quand elle m'a pris par le bras. Ses yeux m'ont inspectée de haut en bas et elle a sifflé tel un serpent des marécages :

— À trop manger, tu vas finir par prendre quinze kilos. Regarde-toi. Je ne t'ai pas élevée ainsi, tu...

Sa phrase est morte entre ses lèvres. Je me suis détournée et j'ai rétorqué, le cœur froid, les pensées confuses :

— Je me regarde tous les jours dans le miroir et je me trouve correcte.

Sa main s'est abattue sur ma joue et j'ai relevé les yeux vers elle. La hargne déformait ses traits. Mes yeux étaient embués de larmes, et j'ai mordu fort mes joues pour compenser la douleur. Je ne voulais pas pleurer devant elle.

— Tu ne me réponds pas quand je te parle.

Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que la porte s'est ouverte au même moment où elle m'a frappée.

Mon père est apparu, aux côtés d'un homme que je ne connaissais pas. Son ami haut placé.

Nos regards se sont croisés, se sont emmêlés. Il a cligné plusieurs fois des yeux avant de reporter son attention sur ma mère.

Mon père a balbutié :

— Jared, je te présente mon épouse, Yolanda, et ma fille, Danïa.

Jared s'est avancé et a tendu sa main à ma mère. Il n'avait pas l'air si vieux que ça. Peut-être quelques années de plus que moi, à tout casser.

Ma mère lui a offert le sourire le plus hypocrite que j'ai vu sur terre, puis Jared s'est avancé pour me saluer. J'avais la bouche pleine de pain et je lui serré la main comme une guignole.

J'ai vu un éclat rieur dans ses yeux mais le regard de ma mère m'a vite fait déchantée.

— Jared sera là pendant toute la période du Jeu des Roses, a annoncé mon père. Il participera d'ailleurs avec son épouse.

Épouse ? Cela n'aurait même pas dû me choquer puisqu'à l'époque, les mariages jeunes étaient répandus.

Il m'a dévisagée une seconde de trop à mon goût. Mon père l'a attiré à l'extérieur et ma mère a continué de me disputer comme si j'avais commis un crime contre l'humanité.

— Non, mais tu te rends compte de ton attitude ? Tu as agi avec... impolitesse et irrespect ! On ne se montre pas ainsi dénudée devant un inconnu ! N'as-tu donc aucune vertu à protéger ?

— Si ses yeux avaient louché sur mes seins, je l'aurais vu, et je l'aurais tarté donc...

Elle m'a fusillé du regard et est partie sans un mot de plus. J'avais l'habitude d'être la déception de cette famille, mais dans le fond, cela m'importait peu. Mon frère avait la place de chouchou, j'avais celle de l'oubliée.

Cela ne m'a jamais dérangée. Je haïssais ma mère autant que mon père. Comment pouvait-on vivre dans un monde si peu évolué en étant aussi fermé d'esprit ?

Quoiqu'il en soit, je suis sortie de la salle à manger quelques minutes après eux. J'ai traversé les couloirs pour rejoindre ma chambre et je suis tombée sur Jared au bout du couloir.

Une nouvelle fois, ses yeux se sont accrochés aux miens. Cela a duré plus longtemps que prévu. J'ai vu briller dans son regard une curiosité nouvelle. Quelque chose d'exaltant.

À ce moment-là, le mot épouse me semblait bien loin. Les beaux yeux de Jared m'avait déjà hypnotisée.










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yooo

juste pour dire que les chapitres seront relativement courts (pas plus de 1k de mots)

voili voilou

𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | BONUSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant