Chapitre 30 - PDV de Lexa

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J'essaie tant bien que mal d'ouvrir les yeux, mais un bruit incessant me fait l'effet d'un marteau piqueur en plein crâne. Mes yeux s'ouvrent et se referment immédiatement.

Foutue lumière.

Je promène mon regard partout dans la pièce et me rend compte qu'on est toujours dans l'appartement. Je ne suis donc pas morte, c'est un bon début. J'arrache la perfusion à mon bras et tente de me relever mais une douleur fulgurante me force à rester allongé.

Le bruit incessant continue et je l'arrête brusquement. Le silence revient enfin, et j'en profite pour examiner mes blessures. Une balle dans la hanche ? Il m'a alitée pour ça ? Je soupire et cherche du regard mon téléphone, une fois celui-ci en main, mon cœur manque de s'arrêter en voyant la date inscrite. J'ai dormi une semaine ?

- Bordel, chuchotais-je à moi-même.

Je sors de mon lit tant bien que mal, ignorant la douleur. La voix de Rio me parvient suivit par d'autres qui me sont inconnus. Je sors de la chambre, avance jusqu'au balcon et voit Rio, genoux à terre, encerclé par cinq hommes armés de mitraillettes.

- Où est elle ? dit l'un des hommes en plantant son arme sur la tempe de Rio.

- Ça fait vingt minutes que je vous le dis, je ne sais pas de qui vous parlez.

Il donne un puissant coup de crosse à Rio, et je cherche un moyen de descendre sans qu'il me remarque.

- On veut la Kaliva.

Je me fige à l'entente de ce nom et observe minutieusement les hommes, cherchant une quelconque marque qui me permettrait de les identifier.

- Je ne sais pas, dit-il en soutenant du regard l'intégralité des hommes autour de lui.

Un autre coup s'abat sur sa joue qu'il encaisse sans la moindre lamentation. Je reprends mon souffle et tente de remettre en ordre mes pensées. L'escalier, c'est mort. Il grince beaucoup trop et je serai morte avant d'être en bas. Rio intelligent comme il est ma enlevé toute mes armes, et mon armurerie est en bas. Alors que je me ronge les ongles à la recherche d'une solution au plus vite, une idée me vint. J'ai passé deux ans dans cet appartement après avoir tué ma famille. J'ai donc installé des choses dont personne ne connaît l'existence. Je pose mon regard sur Rio et les hommes, et me dirige vers le bout du couloir.

Ils insistent et commencent à perdre patience, et je le sais que perdre patience est synonyme de mort chez eux. J'ouvre délicatement le placard et sort l'objet de mes nombreuses insomnies. Autrefois, je faisais de la pole dance, j'en ai fait jusqu'à que je parte de chez mon père.

Impossible pour moi d'en refaire après, j'ai donc changé de support. J'ai fait la connaissance du ruban, de l'Aerial, du tissu Aérien, je me rappelle plus du nom mais j'en faisait jour et nuit. Ma vie tenait à ce bout de tissu et cela me plaisait. La hauteur sous plafond était parfaite pour une chute mortelle.

Je sors le ruban du placard et l'attache au crochet, je le fais coulisser jusqu'à la barrière et prends une grande respiration. Je prends de l'élan, je saute et je prends Rio. Le crochet coulisse jusqu'à la vitre et si tout se passe bien avec l'élan de nos deux corps la vitre se brisera. Un mousqueton qui permet de bloquer le ruban est installé dehors. J'ai jamais eu de plan aussi bancal de ma vie mais c'est une question de vie ou de mort. Je prends une grosse inspiration, attache le ruban autour de ma cheville et me recule le plus possible.

Le cœur battant, en essayant de faire le moins de bruit possible, je cours jusqu'à la rambarde, l'enjambe et saute dans le vide. Le crochet fait un bruit affreux et les hommes s'arrêtent de parler. On repassera pour la discrétion. Heureusement, je dévale les mètres rapidement. Au fur et à mesure que j'avance je vois le regard de Rio me hurler des insultes.

Let Me Hurt You - En bêta-lectureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant