Chapitre 13 - PDV de Rio

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Le reste du trajet se fait dans un froid des plus glacial, au moindre bruit que j'emettais je la voyais a deux doigt d'exploser. Je ne la pensais pas capable de ça. Je voulais voir jusqu'où elle irait pour me mettre sur le fait accompli. Mais je viens de me faire prendre a mon propre jeu, elle vient de me tirer dessus, les coups de poignards je m'y étais habitué mais pas aux balles. Je suis resté une bonne dizaine de minutes a la regardé abasourdi, avant de me remettre devant en tenant mon épaule qui saignait abondamment. Elle m'avait tiré dessus, elle n'avait pas hésité une seule seconde. La voiture accélère encore plus et je vois affiché sur le compteur qu'on dépasse les 250 Km/H. Je pris une grande respiration, ce qui agace Lexa au vu de son regard glacial qu'elle me lance.

Tout à l'heure j'avais l'impression qu'elle n'était plus elle. Elle est passée d'un regard amusé à un regard de haine pure en l'espace de quelque seconde. La voiture s'arrête net, ce qui me lance en avant d'un coup brusque. La ceinture de sécurité brûle mon cou et mon épaule cogne le bras de Lexa qui venait d'amortir ma chute. Je la regarde déconcerté, et elle enlève sa ceinture avant de sortir de la voiture. Elle referme le coffre aussi rapidement qu'elle l'avait ouvert et elle revient à sa place. Elle détache ma ceinture et ouvre la boite noir qu'elle tenait entre ces mains dans le plus grand des silences. L'espace d'un instant j'ai cru qu'elle allait m'achever. Au lieu de ça elle sort du désinfectant et des compresses.

Lexa infirmière ? Putain de merde.

Elle s'avance vers moi, toujours sans décrocher un mot, et sort plusieurs ustensiles avant de se retourner vers moi me regardant de ses iris froids. Elle se rapproche de moi et déchire mon tee-shirt d'un coup sec laissant apercevoir mon épaule meurtrie.

Elle la regarde quelque instant avant d'imbiber une compresse d'alcool. Elle plante son regard dans le mien, et l'espace de quelque instant, j'eu l'impression de voir du regret, elle s'avance encore un peu plus et me tendit sa main. Je la questionne du regard, et elle me dit:

- Prends-la.

Je pris dans ma main la sienne, et elle la serre légèrement. Toujours en la questionnant du regard, elle plante ses iris dans les miens, et elle colle la compresse sur ma peau. Un léger cri s'échappe et je serre les dents pour le contrôler, je ferme les yeux l'espace de quelque seconde, et je me rends soudain compte que je serre très fort sa main. J'ouvre les yeux rapidement, oubliant toute ma douleur, et je vois son visage apaisé. Une larme solitaire coule sur sa joue qu'elle s'empresse d'enlever, l'espace d'un instant j'ai l'impression de voir toute sa souffrance. Elle venait de la mettre a nu quelque instant et elle venait de se refermer encore plus rapidement.

Je dévie mon regard vers sa main toujours dans la mienne et voit plusieurs gouttes de sang s'écouler de sa chair. Je retire ma main de la sienne et voit sa main meurtri par mes ongles, déchirant sa chair jusqu'au sang.

- Désolé, dis-je d'une voix éteinte.

- Merci, dit-elle en me lançant le regard le plus sincère qu'elle puisse me faire.

Elle se reconcentre rapidement, et je la détaille du regard. Elle est concentrée et reprend son regard dur. Je la voit gigoter par manque de place, le levier de vitesse l'empêchant d'être assez proche pour être totalement libre de ces mouvements. Sans réfléchir je la saisit par les hanches et la met a califourchon sur moi.

- Avoue que c'est plus pratique, dis-je un sourire en coin.

Elle rigole légèrement et se remet au travail. Elle extrait la balle de mon épaule, désinfecte à nouveau et s'arrête subitement.

- Ça va faire mal.

- J'avais compris, qu'on en finisse.

Elle rapproche l'aiguille de ma peau et je la stoppe brusquement.

- Ta peur des aiguilles ? dit-elle en riant.

- Très drôle, ta pas un truc que je puisse serrer.

Elle me tendit sa main sans réfléchir.

- Je t'ai déjà fait assez mal.

- Ça me fait pas mal.

- Vas-y.

- Mais tu as...

- Fais-le, dis-je pour me convaincre moi même que ça irait.

Elle me regarde quelque instant avant de planter l'aiguille dans ma peau et de la ressortir. Je grogne de douleur, et la regarde les dents serrées. Elle continue sans s'arrêter, et je souffle rapidement pour tenter d'évacuer.

- Putain de merde, dis-je en empoignant sa cuisse par mégarde.

Je ne m'en rends pas compte de suite, mais elle ne me corrige pas. Je baisse les yeux et voit ma main empoignant sa chair fortement.

- Je ne sens rien, dit-elle toujours concentrée sur sa tâche.

- Tu est un putain d'extra-terrestre, et une putain de folle. Mais bordel de merde, qu'est ce que j'ai envie de te prendre sur le tableau de bord.

Ma tête commence à tourner, et je vois tout en double. Lexa amusé par ce que je venais de dire perd son sourire instantanément. Je voit noir et je l'entend dire:

- Putain Rio ! Tu ne vas pas tomber dans les pommes là, dit-elle en me foutant des petites claques.

Je balbutie quelque chose d'inaudible et puis plus rien. Je me perds dans la noirceur qui envahit mon cerveau et me laisse tomber dans ce gouffre sans fin.

Je me réveille en sursaut, et me lève rapidement. Je regarde autour de moi et je vois tout le monde autour de moi. Je prends ma tête dans mes mains pris d'un violent maux de tête, et j'entend soudainement le rire de Lexa au loin.

- Lex ? dis-je en tentant de me relever.

Jordan me plaque au lit directement, m'empêchant de tout mouvement.

- Putain, ils t'ont pas loupé, dit-il en rigolant.

- Quoi ?

- Les mecs qui t'ont tiré dessus.

Je le regarde dans l'incompréhension, et il réplique:

- La mission de repérage avec Lexa.

- Ah, dis-je en me massant les tempes.

Je compris rapidement qu'elle avait menti, et c'était plutôt logique.

- Elle est où ?

- Elle est partie, dit-Isaac en me regardant inquiet.

- Tu aurais dû la voir, elle s'est garée dans l'allée en faisant un dérapage de dingue. On pensait que vous vous étiez disputé, donc on n'est pas sorti. Elle a ouvert la porte en donnant un coup de pied dans celle-ci avec toi dans les bras, en mode princesse. Jordan t'as récupéré et elle nous a donné le numéro d'un médecin. Elle est partie mais elle avait l'air inquiète, me dit Vlad, surexcité.

- Elle m'a porté ?

- C'est tout ce que tu as retenu ? me demande Yanis, visiblement choqué.

- Sans difficulté en plus, dit Prad.

- Bordel.

Je tente de me relever, mais tout tourne autour de moi, saisit par un vertige, je me rallonge.

- Tu as perdu beaucoup de sang, repose toi, me dit Isaac.

Ils sortent tous de la pièce, je suis censé dormir mais j'arrive pas a faire le vide dans ma tête. Comment elle m'a porté ? Mais surtout, pourquoi elle m'a soigné juste après m'avoir tiré dessus ?

Let Me Hurt You - En bêta-lectureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant