Noir désir

Dido Lindsay

(Point de vue James Ashford)

Ils le firent entrer dans une pièce plus grande encore que la salle à manger, Le petit salon. Les murs étaient tapissés de fresques florales, et un parfum de lavande embaumait la pièce. Un ensemble de meubles au camaïeu dorés richement ornementé trônait au milieu de celle-ci. Suivi par dessus tout, d'un piano en bois lustré et imposant. Pourtant bien que la pièce soit sujette à plus humble contemplation, tous fixèrent l'individu déjà présente.

Là, assise sur un sofa les attendaient leur parente, la mulâtre. 

Avant même de poser les yeux sur la dîte parente, il ne put réprimer une pensée odieuse sur elle. Lui qui savait comme chacun que les noirs étaient inférieurs à toute choses. Comment avait-on pu faire d'un être aussi dénué de sens de faire partie d'un quelconque rang au sein de la société. C'était une infamie, de l'hérésie!

Le jeune homme la vis en dernier, étant arrivé après sa mère et Oliver.

Elle était là. Son regard glissa sur les membres de sa famille, jusqu'à s'arrêter sur le sien. L'instant d'un moment, James ne put quitter des yeux la douce couleur chocolat des iris de la jeune femme. Ce qui put paraître passé pour quelques secondes, fut pour lui l'éternité.

" Puis-je vous présenter la seconde de mes nièces, Miss Dido Lindsay." La voix emplit de fierté de Lord Mansfield, ne devint qu'un murmure à ses oreilles. Il n'était subjugué que par une seule chose, la mulâtre.

Ces cheveux était bouclés, voir frisés, le tout attaché en un chignon parfaitement coiffé. Seules quelques boucles brunes se dégageaient sur le côté, tombant élégamment près d'un cou nu habillé par un collier de perles blanches nacrées.

James les poings fermés, serra ses mains si fort, qu'il sentit ces ongles s'enfoncer dans sa paume.

Vêtue d'une robe aux tonalités rosées, le décolleté tombant formé d'entrelacs dorés de celle-ci laissé entrevoir sa couleur. Une couleur caramel légèrement plus mate. 

Elle fit une légère révérence et un léger sourire étira les coins de sa bouche.

Ce fut de trop pour James. Il ne lui semblait que jamais il n'avait senti un sentiment de dégoût immense. Il sentit que si il avait été seul avec cette créature, il l'aurait molesté. Là, tout de suite à même le sol s'acharnant sur elle avec férocité. Elle était aussi répugnante que la pire immondice.

James ne put esquisser une grimace fébrile à la vue de celle, qu'il vit se relever gracieusement et arranger d'un geste délicat les pans de sa robe.

Sa famille c'était déjà dérobé aux cotés de leurs hôtes, tous assis sur les fauteuils luxurieux des Lindsay. Il était seul debout avec Dido.

La jeune fille la tête haute, tourna les talons pour rejoindre l'assemblée.

Le jeune homme alla de ce pas vers son frère cadet lui faire par de son sentiment aussi fastidieux soit-il envers la mulâtre. Mais ce qu'il vit dans le regard de celui-ci lui fit rater un battement. 

De la fascination...

Cette idée le fit bouillonner intérieurement. Comment pouvait-il avoir de quelconque ressenti envers cette négresse ! Une métisse qui plus est ! Fille d'un mélange horrifique. Sa couleur et ces origines étaient à eux seul un pêché colossal. La nature de son être n'était qu'une vil erreur des mains du seigneur. Comment pouvait-on éprouver autre sentiment que le dégoût pour cette mulâtre au faux semblants de Lady !

James préféra se détourner de son frère gardant ses pensées pour lui, et se rendit aux côtés de Elizabeth. La seule femme qui en valait la peine à ces yeux. Durant ces dernières conversations il c'était immédiatement amusé devant son manque total d'esprit sur certains points mais cela lui suffisait amplement. Encore heureux que sa future "épouse" ne se révèle pas être d'une de ces femmes qui "pensaient". Une femme n'avait de place que dans une maison et au côté de sa progéniture, elle se devait de paraître agréable au monde pour montrer là, d'être d'une bonne convenance pour son mari. Seul, l'éducation des arts de bienséance leurs étaient d'une grande importance, le reste n'était que futilités !