Noir désir

Incontrôlable pulsion

Point de vue omniscient.

James regardait au loin, celle qui se pavanait au faux-semblants de Lady au bras de son frère.

Elle esquissait un sourire qui ne voulait se faner malgré certains regards plus qu'insistant. Dégageant d'un geste de la main une mèche de trop, elle pencha légèrement la tête sur les côtés. Geste, qui dévoila un cou parfaitement dégageait, assombri quelque peu par l'ombre du chapeau beige qui la protégeait du soleil d'été. Il suivait d'un regard sombre cette demoiselle qui, accroché au bras de l'homme qu'elle allait bientôt épouser semblait empreins d'une lumière radieuse. 

Oui... son frère avait demandé la main de la jouvencelle négresse et celle-ci avait dit oui. Depuis quelques jours, ils étaient possédés par les premiers émois amoureux et ne se quittaient plus. Lors de l'entente de cette nouvelle presque impensable, l'aîné n'avait pas réagi. 

En réalité, il n'avait alors rien pensé sur le moment. Rien imaginé et rien fait. Il c'était contenté d'afficher l'expression neutre d'un homme pour qui il ne s'agissait que d'une nouvelle de second plan, une simple banalité... une simple futilité. 

Pourtant, il avait senti quelque chose se fissurer en lui. Comme si une partie de lui manquait à l'appel. Il ne pouvait comprendre ce qui lui arrivait depuis peu, trop confus et envahi d'une amertume omniprésente. Il savait par exemple qu'à chaque fois qu'il posait le regard sur son jeune frère, il sentait son regard dur, sombre... obscurci par un voile de colère. Ces pupilles était dilaté par la haine, dissimulait par un visage calme et serein.

Le cadet voyait en James, un homme qui avait fini par céder à la pensée que Dido allait devenir sa belle-sœur. Ce qu'il était loin d'imaginer, c'était que son frère fusse un jour obsédé par un autre être vivant, et que cette âme n'était autre que sa future promise.

Au parc les rires fusaient et la gaieté, contagieuse fièvre se proliférait tel un vent nordique. Dido se promenait seule, le long du rivage de la rivière où l'on ramaient doucement au grès des conversations. Son époux était parti prendre congé auprès de ces messieurs, elle profitait alors d'une marche apaisante tout en ayant un œil sur le monde et un œil sur sa cousine Elizabeth. Elle pensa au bonheur qui s'octroyait chaque pores de sa peau et la chaleureuse présence de Oliver à ces côtés.

Alors qu'elle ne se sentait plus sourire tant il était présent à chaque pas, une voix la coupa brusquement dans ces réflexion.

" Miss Lindsay, fit James l'aîné de la famille Ashford, pas de chasse au mari aujourd'hui... Fit celui-ci en se relevant du sol où il était allongé sur l'herbe fraîche. Bien-sûr j'oubliais ! Vous avez déjà mis la main sur mon frère. Dîtes-moi allez-vous partager ces repas ? de même que son lit ? "

Dido ne put réprimer la colère montante qui la submergé, il ne l'aimait et cela elle l'avait vu dans ces yeux dès le début, et bien soit. Si il voulait jouer à ce jeu avec elle, elle en sortirait très bonne élève. 

"  Mr James, vos manières sont aussi indigentes que la fortune de votre frère. " La jeune femme sourit intérieurement, elle savait que c'était un sujet sensible pour la famille Ashford. Encore plus du fait que c'était une des raisons pour laquelle il l'avait demandé en mariage. Dido était riche dû à l'héritage de son oncle et son père, immensément riche.  Elle vit James tressaillir, et  convenu de cette micro-expression elle tourna les talons. Cependant, l'aîné n'en avait pas encore terminé.

" Et vous êtes assez sotte pour l'épouser, pour ma part je n'ai aucunement besoin de votre impécunieuse cousine ! " cracha celui-ci, un sourire narquois sur le visage.

Le cœur de Dido fit un bond dans sa poitrine, immédiatement son regard se posa sur sa protégée. Sa jeune cousine, riait coquettement avec un ami. Ces boucles blondes dorés brillaient telles des filets de lumières sous les haillons du soleil. Sa peau était blanche comme du marbre, mais le fard lui ravivait certaines couleurs sur son visage ovale illuminé par la lumière du jour. Ces pommettes formait  un léger creux sous l'effet de son sourire et ces yeux semblait pétillant semblable à deux petits firmaments.