(Point de vue Dido.)
Il y'avait quelque chose d'aphrodisiaque dans l'air, de délicieusement excitant, intense... On se touchait avec délicatesse, faisant tournoyer les jupons de ces dames sans une seule fois plongés dans l'obscène. Les masques époustouflant de soie et de joyaux enrichissaient les rires à gorges déployés, ou les petits regards coquins. Le bal était merveilleux, jamais l'on n'oubliera les robes cintrés, dentelées et colorés des lady qui dansaient dans de magnifique costumes. Jamais l'on n'oubliera la salle parée d'or et de majestueux miroir reflétant l'imposant chandelier au 200 bougies, tout comme personne n'oubliera les danseurs flottant dans les airs et leurs prouesses ainsi que l'orchestre phénoménal qui jouaient des plus belles valses du moment.
Jamais cette soirée ne sera oublié, ni des invités, ni de Dido.
Au loin, elle pouvait entendre les légères notes de piano, accompagnées doucement par les violons et la harpe, bien qu'elle ne fusse pas là elle devina facilement les prochaines notes et la joie qui étouffait la grande salle. La jeune femme à bout de souffle n'avait plus eût la force de se débattre, se laissant guider par un être qui semblait être sorti d'un enfer ardent. Un enfer si brûlant, que son mal n'était devenu que sa seule et véritable âme... que sa chair ne soit devenue qu'une couche épaisse de souillure et que son cœur perdu dans cette enfer ne soit devenue que noirceur putride. Pourtant, lors de leurs échanges, il lui semblait avoir aperçu dans ces yeux une lueur peinée, rongé par la détresse et la tristesse, vite remplacé par un voile de colère.
Maintenu brutalement par le bras elle essayait tant bien que mal de marcher à son rythme, manquant de tomber à maintes reprises. Il marchait déterminé une main sur sa bouche, l'empêchant d'émettre un son. Elle pouvait sentir le souffle du vent dansait froidement sur la surface de sa peau et collé à lui, son torse soulevé machinalement par une respiration haletante.
A quelques mètres, elle aperçu au loin la façade d'un bâtiment, une église.
Le jeune homme pressa le pas et bientôt ils se retrouvèrent dans le vestibule de la petite cathédrale. L'air était froid, et le silence était si lourd qu'elle eut peur de respirer de suite. Dido n'avait jamais mis les pieds dans une chapelle. A la demeure de son grand-oncle, une avait été spécialement conçu pour elle et les domestiques. Il n'y avait pas de colonnes immenses, de centaines de sièges, décorations exagéré ornée d'or, de plafonds aussi grands, d'autel aussi majestueux ou encore de croix aussi imposante que celle qui trônait au milieu du sanctuaire.
James la poussa soudainement à lui et la conduit aux marches du chœur. Là, il la jeta au sol sans manières. La jeune fille laissa échapper un gémissement plaintif, son coude avait brutalement atterri sur le carrelage gelé de l'église. Tandis qu'une douleur aiguë s'éveillait, elle dut lutter pour que ces yeux s'habituent à la lumière de quelques flammes dansantes qui émanaient de bougies allumées. Bien qu'elle anticipa déjà une évasion, elle se risqua à lever les yeux vers son bourreau.
James avait le regard perdu vers l'autel. La chemise déboutonnée, les longs cheveux blonds lâchés, le teint pâle, les sourcils froncés et l'absence de toute raison fit tressaillir Dido. A cet instant, il ressemblait si parfaitement à la définition d'un ange tombé des cieux, qu'elle crut qu'il s'agissait d'un horrible cauchemar. Un cauchemar qui faisait de lui le pire des êtres alors qu'il semblait justement en paraître tout le contraire. Elle ne comprenait comment une telle chose avait pu se produire, comment un être aussi distingué pouvait en lui cacher les méandres d'un diable. Lui, qui pouvait au premier regard personnifié le beau.
" Ne me regardez pas ainsi Dido... Vous ne ferez que me donner une énième raison de vous faire mienne sur le sol de cette église." La voix sombre du jeune homme résonna tel un murmure incessant à travers la gigantesque pièce et la jeune jeune femme frissonna d'effroi.
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Noir désir
RomanceIl était orgueilleux, impétueux, parfois hautain et parfois même méprisable... mais, il n'avait jamais réellement laissé la colère ou la frustration prendre le dessus, car il se connaissait. Oh oui... il se connaissait, lui et ces plus sombres démon...