Le visage du mal

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( Point de vue omniscient )

Lena Myfield était ce que l'on pouvait qualifier de fille de joie. Enfin, cela était un titre qu'elle avait si longtemps porté, qu'aujourd'hui l'insulte proprement dîtes n'était plus qu'un simple compliment à ces yeux.  Elle était talentueuse dans ce domaine, elle était même la préféré dans la maison close. Pourtant, bien qu'elle fusse si belle, si intelligente et coquette il lui arrivait parfois d'avoir peur.

Peur de beaucoup de choses, mais plus précisément d'un homme en particulier. Un client qui  la terrifiait. Elle ne pipait mot de ces tourments à personne. Il était bien trop influent pour qu'on lui refuse quoique ce soit, bien trop intelligent charmant et courtois. Sous ces airs de particuliers de la haute société, il paraissait invincible presque intouchable. Pourtant Lena était l'une des rares personnes à connaître sa face cachée. L'une des rares à le voir tel qu'il était exactement.

Un monstre cruel déguisé sous les traits d'un bel homme.

La jeune fille attacha son amas de cheveux roux flamboyants en un chignon désinvolte. Il n'aimait pas sa couleur orangée. Quand Mme Catherine de Sinee lui avait annoncé qu'elle l'aurait comme client ce soir, son cœur avait manqué un battement. Elle avait immédiatement prié Dieu intérieurement que les choses en soit tout autre, mais au fond elle savait que même le Tout-puissant n'écoutait pas quand il s'agissait de lui. 

Lena ne prit pas la peine de se parfumer pour ce soir comme elle le faisait si bien habituellement. Elle ne prit pas la peine non plus de mettre des dessous affriolants, ni de se maquiller. Le beau monstre aimait le naturel.  Elle se leva et s'enquit d'éteindre toutes les bougies. Seule une odeur de cannelle flottait dans l'air et embaumé la pièce légèrement. 

La jeune fille ôta son peignoir de soie rouge, et monta sur son grand lit baldaquin. Elle s'allongea et ferma les yeux. Il ne tarderait pas à venir...

Un long frisson la parcourra et elle sentit senti une boule nauséeuse se former au creux de son ventre. Qu'allait-il lui réserver ce soir ? Pourquoi la choisissait-il toujours elle et pas une autre ? Au moins serait-il pour cette nuit seulement plus compatissant ?

( Point de vue James Ashford )

James frappa trois coups à l'immense porte mauve qui se présentait à ces yeux. Une tête de lion tenant dans sa gueule un loquet contrastait étrangement avec la porte aux motifs d'une silhouette féminine complètement nue. Celle-ci s'ouvrit après quelques minutes et apparut devant lui une Mme Catherine de Sinee toute vêtu d'une robe bleu au décolleté plus que plongeant, mettant en avant sa forte poitrine. Cette femme toute en chair s'écarta de son chemin avec un sourire radieux. 

" Oh Monsieur James, votre venue irradie à chaque fois cette maison ! Je vous en pris entrez, elle vous attends. " s'exclama d'un rire aiguë la célèbre baronne des lieux. D'un geste de la main elle lui indiqua son chemin. Chemin, qu'il ne connaissait que trop bien.

Le jeune homme s'engouffra dans un corridor éclairé faiblement par de petites bougies alignés. Une odeur de lavande et de perceptible transpiration lui caressa le visage, éveillant en lui tout ces sens à la fois. Des gémissements se faisaient entendre à l'orée de portes closes, suivit de râle qui ne laissaient guère place à l'interprétation de la chose. Il tourna à droite puis à gauche et tel un automate effectuant avec précision une tâche habituelle il se retrouva bientôt planté devant une porte différente de ces consœurs.

En bois laqué, un mot inscrit en lettre d'or fine était incrusté dans la matière poli, " L'exotique". Il le fixa un moment perdu dans un monde dont il était le seul à en connaitre le chemin du retour. Sans plus de cérémonie, il entra.

Noir désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant