( Point de vue Omniscient ).
La lumière du soleil qui s'infiltrait dans les carreaux des vitraux, rendait la salle étrangement scintillante. Le chant lyrique et religieux du chœur semblait faire vibrer l'habitacle autant que les voix des invités. Les décorations florales étaient si nombreuses que la matriarche des Ashford eut du mal à ne pas éternuer. Seulement dans ce somptueux tableau, il manquait une famille à l'appel.
Les Murray. Bien trop concerné par la disparition subite de leur nièce. Personne ne savait où l'enfant était passé. On racontait par ci et là qu'il s'agissait de l'acte d'odieux personnages éreinté par la présence d'une mulâtre dans la famille de Lord Mansfield. On soupçonnait certains juges et même certains commandant de la garde royale. Bien que la ville fusse coupé du monde, personne ne savait où cherchait et surtout personne ne savait si elle était encore en vie.
Alors que l'assemblée applaudissait les dernières notes vocales des enfants de chœur, les portes de l'église s'ouvrirent sur la mariée. Hortense Lavina des Lancourt était sublime. Paré d'une robe blanche aux entrelacs dentelés, de bijoux perlé et nacré, d'un corset en coeur relevant sa petite poitrine et d'une longue traînée blanche en soie soulevé par de petites mains d'enfant, elle avançait le regard pétillant, la démarche singulière autant que légère. On applaudissait la jeune femme, qui tenant le bras de son père avançait tout en souriant, mais celui-ci disparut instantanément lorsqu'elle rencontra le regard de son futur époux. Ce qu'elle il vit, la fit rater un battement.
C'était un regard glacial, vide et surtout il affichait cette même expression neutre, sans émotion cachant derrière ce masque parfait des choses qu'elle n'osait imaginer.
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( Point de vue James Ashford ).
Fixant allègrement la jeune mariée qui progressait jusqu'à lui, le jeune homme esquissa un léger sourire. Se rappelant inéluctablement les effluves mémorables du soir du bal masqué.
Le regard larmoyant, elle le sondait comme si il avait été une bête immonde. Dido le scrutait sans mot dire, tremblant de toute part, les larmes ne cessant de couler. James sentait en lui une force disparaître. vidé de toute émotion, il regardait dorénavant la jeune femme d'un air troublé.
Il l'avait touché et giflé. Il n'avait eu aucun remord, aucune hésitation. Tel un démon alléché par le vice, il avait violé Dido Elizabeth belle. Pupille de Lord Mansfield. Il lui semblait ressentir de l'inquiétude ou de la peur peut-être... pourtant quand son regard dériva sur la mulâtre, il n'eut aucune honte à s'avouer qu'elle était délicieusement alléchante. Le corset déchiré, les pans de sa robe en lambeaux, il n'avait que sous les yeux l'appétissante peau sucré, luisante de transpiration qu'il avait goûté quelques heures auparavant. Il se demanda soudainement si il se rappelait encore la sensation de sa douceur, l'odeur de son corps ou encore si il n'avait pas déjà oublié les sensations divines que lui procurait le contact de sa peau. L'Ashford se mordit violemment les lèvres, il avait envie de la reprendre dans ces bras.
" Vous... vous ... Se brisa chevrotante la voix de Dido. Vous êtes un monstre..." Continua la jeune femme dont la phrase s'éteignit en un sanglot, rompant ostensiblement le calme de l'église.
Le jeune homme blond se leva arrangeant les plis de ces habits. D'un geste désinvolte il jeta sur Dido sa longue veste. Fixant le corps prit de soubresaut de la mulâtre, il pensa soudainement au fait qu'elle irait de ce pas se jeter dans le corps de son époux. John Davinier. Elle irait pleurer réchauffé, entouré des bras de celui qu'elle aimait, celui qu'elle avait épousé...
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Noir désir
Roman d'amourIl était orgueilleux, impétueux, parfois hautain et parfois même méprisable... mais, il n'avait jamais réellement laissé la colère ou la frustration prendre le dessus, car il se connaissait. Oh oui... il se connaissait, lui et ces plus sombres démon...