Chapitre 4 - Dante

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Comme convenu, je passe la matinée avec nos chers Australiens à leur faire visiter le village. Alors que nous marchons à travers les rues pavées du village, je leur montre les différents sites historiques et raconte quelques anecdotes locales. Certains sont captivés par chaque détail, posant des questions et prenant des photos. Je leur montre non seulement les points culturels incontournables, tels que la cathédrale et ses trésors et les musées, mais sans oublier les lieux où les jeunes aiment se retrouver le soir afin de se détendre et rigoler.

Il est midi quand nous rentrons à la maison, pile à l'heure pour le déjeuner, comblant de bonheur mon ventre criant de faim depuis une bonne heure.

- Te voilà, mon cœur, me dit mon père quand il me voit tourner à l'angle de la maison.

Le midi, nous mangeons sur la terrasse à l'arrière de la maison, la seule entièrement à l'ombre à cette heure-ci grâce à des arbres magnifiques qui ont été plantés l'année de construction de la maison.

- Oui, on a un peu flâné sur le retour, je lui explique en m'installant à la même place que ce matin, mon voisin déjà installé.

- Vous allez pouvoir vous couvrir et bien boire cet après-midi, la température n'est pas encore à son maximum, dit mon père à la cantonade.

Maria porte tous les plats à table et nous pouvons enfin commencer à manger, plongeant notre attablée dans un profond silence. De toute évidence, je ne suis pas le seul à avoir faim. Les conversations reprennent doucement à mesure que les plats circulent et que chacun se sert. Une fois arrivé au dessert, mon père tape légèrement sur son verre pour attirer l'attention de tout le monde. Les conversations cessent et tous les regards se tournent vers lui.

- Chaque année, une fois que tous nos résidents sont là, j'ai l'habitude de lancer un petit jeu.

- Oh non papa... je souffle en me laissant aller contre ma chaise, voyant très bien de quel jeu il parle.

- C'est très simple, techniquement, continue-t-il en me faisant un vague signe de la main pour me faire taire. Vous devez... ajoute-t-il avant de faire une nouvelle pause théâtrale afin de faire naître du suspense. Trouver le prénom de nos fils.

Des rires et des murmures de curiosité se propagent autour de la table. Je roule des yeux, mais je ne peux m'empêcher de sourire en voyant l'enthousiasme de mes parents pour ce jeu. Ils parlent tous en même temps, posant des questions à mon père tellement vite que cela les rend incompréhensibles.

- Calmez-vous, calmez-vous, je ne comprends rien à ce que vous dites, rigole mon père.

- Je comprends mieux pourquoi, bien que vous parliez d'eux toutes les deux secondes, vous n'ayez jamais prononcé leurs prénoms, fait remarquer l'un des Italiens.

Toute la table rigole avant que Peter ne pose finalement la première question, lui qui pourtant a été le seul à ne pas prendre part au précédent tintamarre.

- Est-ce que nous allons avoir droit à des indices ?

- Oui et non. Personne de cette maison ne vous donnera des indications, mais cela ne signifie pas qu'il n'y en a pas, répond mystérieusement mon père.

En d'autres termes, s'ils sont observateurs, la réponse est partout dans la maison. Sur les tableaux, les sculptures, et même sur des assiettes. Mais de là à faire le lien entre les œuvres littéraires et nous, ce n'est pas gagné. À ce jour, jamais personne n'a deviné. Mais cela n'empêche pas mon père de renouveler le jeu inlassablement.

- Vous avez jusqu'à demain soir pour trouver. Alors, ouvrez bien les yeux et bonne chance, dit-il en se levant. Et maintenant, nous allons reprendre nos visites. Les Australiens avec moi, les Américains avec mon fils, ajoute-t-il en frappant des mains.

Notre Premier étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant