MALIA
Aïe, papa s'il te plaît arrête. Pourquoi tu
me fais ça... je t'aime moi. Promis je vais
être sage, je ne vais plus jamais te
désobéir je te le promet. Papa? Non arrête il ne t'a rien fais! Punis moi, pas lui. Je vais faire tout ce que tu veux promis...Je me réveille en sursaut, ma main à l'endroit où se positionne mon cœur ou ce qu'il en reste. Je n'en peux plus de ce fichu rêve. Je fais tout pour oublier mon passé mais ma conscience m'en empêche. Le sentiment que l'on éprouve à revivre des moments ignobles c'est...horrible.
Je le déteste
Je les déteste
Je me déteste...
Quand une larme commence à dévaler ma joue à toute vitesse, je secoue immédiatement la tête pour sortir de mes pensées. Une nouvelle journée est d'actualité et je n'ai pas l'intention de la gâcher pour un petit cauchemar habituel. Deux semaines ont déjà passés depuis mon entretien d'embauche, rien de nouveau. Durant ce temps, je vois rarement Victoria, elle est plutôt occupé en ce moment avec les études et ses parents. Moi, je continue de travailler, c'est à ça que se résume ma vie. C'est ennuyant je dois l'admettre, sauf que c'est ça la vie réelle et rien ne pourra le changer.
Par contre, un détail me tracasse énormément...
Depuis la journée de shopping avec ma meilleure amie, j'ai l'impression d'être espionné. Je sais que cela paraît stupide mais j'entends souvent des craquements, des bruits étranges, etc. Sois je deviens complètement folle comme me l'a dis ma mère, sois je suis bel et bien observé. Je pense plutôt que je flippe à cause de ma nervosité, c'est possible ? Bref, je dois aller à l'épicerie, donc je vais devoir couper ma séance de paranoïa. Si il y a une chose que je déteste plus que le travail, c'est l'overthinking.
J'attrape des vêtements sur ma commode, ceux-ci on quelques trous et déchirures. Nos moyens financiers sont faibles et l'argent est de plus en plus difficile à se procurer. Je descends les quelques marches qui me sépare du rez de chaussée. Oui je sais, c'est étrange comme format pour un appartement.
Une voix coupe ma voix intérieure, celle de ma mère.
- Malia, tu dois acheter du pain, quelques fruits, des épices-
Je le sais déjà, nous avons déjà fait la liste. Je l'a coupe d'un coup et lui dis:
- Maman, j'ai déjà la liste d'épicerie tu te souviens? On l'a fait hier matin ensemble. Tu es sûre que ça vas? Dis-je avec un ton inquiet.
Je vois bien qu'elle n'a pas l'air au top de sa forme.
Puis elle dépose sa mains sur son front qui, au passage, a des sueurs. Peut-être qu'elle est malade ?
- Oh, désolé mon cœur je suis très fatigué ces temps ci. J'en arrive même à avoir des pertes de mémoires parfois.
D'un coup mon regard devient triste et une émotion de pitié traverse mon corps. Ma mère, elle a tout donné pour qu'on aille une meilleure vie et finalement, rien n'a changé autre que la région. Nous avons quitter le Sénégal pour une être plus heureuse, mais malheureusement pour nous, cet endroit n'est pas mieux, même résultat au final. Peut importe où l'on va, le monde va mal. Sauf que cette fois, je suis sûre qu'elle a autre chose qu'un peu de fatigue, c'est pire.
- Maman, dis-je avec une voix des plus douces, tu ne dois pas t'excuser. Tu as fais de ton mieux pour moi, et je t'en suis éternellement reconnaissante. Donc aujourd'hui, je vais aller acheter de la nourriture et ensuite tu vas venir avec moi chez le docteur ok?
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Libération | PUBLICATION IRRÉGULIÈRE
RomantizmLa vie est compliqué. L'amour aussi c'est compliqué. Alors pourquoi ne pas tout simplifier? Entre l'amour, la violence, les kidnappings, l'argent et nos propres démons intérieurs, c'est normal d'être totalement perdu. Tout commence avec Malia, une j...