Chapitre 2.

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Dimanche 25 Octobre

T'es toujours aussi loin, ton absence me tue. Sardy m'a dit que j'avancais bien dans ma thérapie, que je réagissait mieux que ce qu'elle aurait pu penser. Super, si seulement elle savait que des fois j'ai juste envie de me tailler les veines. Quand je suis revenue de ma séance de 10h chez le psy j'ai croisé ton pote, Mathieu ou Mathis je sais plus. Il m'as demandé comment j'allais. Évidemment j'ai répondu que j'étais triste, mais j'ai surtout pas dis que j'étais au bout. Je pense qu'il m'a cru vu qu'il a passé son chemin en me souhaitant le meilleur. Mon cul ouais, le meilleur je pourrais jamais le trouver. Le retrouver plutôt, vu que tu étais sans doute la "meilleure chose" qui me soit arrivée. Je suis passé chez moi et j'ai aussi vu mon frère là, il m'a cassé les couilles avec son putain de Nutella que" j'avais mangé" alors qu'il était tout simplement dans le placard. Tu sais le placard ou je mettait tes gaufrettes ? Qu'est ce que t'as pu me soûler avec tes gaufrettes aux framboises... D'ailleurs il reste deux paquets. Je compte les garder, ça me rappelle nos goûters dans la cabane dans l'arbre. On l'a faite à quel âge déjà? Genre à 9 ans non? Putain je parle comme si t'étais la... Mais non, t'es plus la, il n'y a plus le son de ta voix, tes doigts entrelacés aux miens, ton rire, tes baisers. Plus rien. Et je déteste cette sensation de vide, je te déteste de m'avoir laissée putain, je te déteste.
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Mercredi 28 Octobre

J'en peux plus, mes yeux me piquent, ma tête tembourine, mon coeur s'emballe. Je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer. Chaque larme que je verse me rappelle que c'est finit, on ne sera plus jamais comme avant, "on" n'existe même plus. Et j'aurais préféré qu'il n'existe pas si j'avais su à quel point j'allais souffrir. Chaque minutes passées ici, sans toi, me donnent envie de tout abandonner, là, comme ça. Sans possibilité de retourner en arrière. Me battre devient de plus en plus dur. A cause de toi.
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Samedi 31 Octobre

L'autre meuf la, la psychanalyste, psychiatre ou je sais pas quoi elle a voulu lire mon journal. Elle est folle. Jamais elle ouvre ça. C'est notre journal, notre conversation. Elle a rien à savoir. Elle me fait déjà chier avec ses "Bonjour Victoria, ça va?"" Tu n'as pas très bonne mine... Tu prends des vitamines?"" Assis toi. Vas y je t'écoute"". Tu écris bien dans ton journal hein? Combien de fois par semaine?" ferme ta gueule. J'ai pas besoin d'une meuf qui dis le contraire de ce qu'elle pense. Oui, parce que je t'ai pas dit! Ma mère m'a accompagnée aujourd'hui. Et après ma séance, elle a gardé ma mère et j'ai écouté à la porte. "Elle n'avance pas du tout, son état est instable, écrire lui fait du bien mais ça ne suffit pas, j'ai peur qu'elle refasse comme il y a quelques années." Salope va. Jamais je retomberais dans cette dépression sans fin. Tu m'en a sortie, je peux pas te faire ça. Je serais forte. Je vais faire des efforts, je te promais. Même si maintenant tu dois t'en foutre, je ferais ça "pour toi". Voilà.

Nothing Lasts Forever.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant