Chapitre 11.

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Samedi 22 Mars

Salut. Ça fait longtemps que je ne t'ai pas parlé. J'ai toujours pas digéré notre entrevue dans le bus. J'ai préféré ne pas te parler depuis, j'ai essayé, mais je n'arrivais même pas à écrire la date. J'ai donc rangé le journal dans mon bureau, je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'écrire en fait... Je t'avais dit que je partais à l'hôpital il me semble. Et bien voilà, j'y suis. Du moins j'y étais. Là c'est Samedi, j'ai eu le droit de sortir pour voir ma famille. Je m'en fous en fait. Ils ont pas compris que maintenant plus rien ne peut me rendre heureuse, je ne veux voir plus personne, même pas toi. Mon séjour d'un mois à l'hôpital à peut-être aidé finalement.

Je rigole.

Ça n'a rien aidé, je suis de plus en plus fermée, je ne mange pas plus que chez moi vu que je mange la moitié de mes assiettes pour ensuite aller vomir. Les médecins ne s'attardent pas trop sur mon cas, ils disent que je suis "une jeune fille de plus qui part en fausse dépression pour un amour de jeunesse. " Ça fait mal ça aussi. Même les gens qui sont censés être compétants ne se rendent pas compte que je suis au plus mal. Par contre, mon infirmière est gentille, elle s'appelle Nathalie. Elle s'occupe bien de moi, je l'aime beaucoup. C'est sans doute la personne qui me comprends le mieux et qui se préoccupe le plus de moi. Enfin, si c'est pas le cas, elle fait très bien semblant de me comprendre et de se préoccuper de moi un minimum, et je l'en remercie. Contrairement à toi et ta lâcheté.
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Samedi 29 Mars

J'espère que tu vas bien. Moi je vais mal. De plus en plus mal. Je veux partir de cet endroit. Je ferais tout pour partir. Tout.
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Samedi 4 Mars

J'ai décidé de faire semblant d'aller mieux. Je ne tiens plus, je me retiens d'étrangler les médecins, je me retiens d'étrangler ma famille, je me retiens de m'étrangler. Je deviens folle la bas, je me sens seule en plus. J'ai besoin de quelqu'un a mes côtés, comme j'ai toujours eu le besoin de ne jamais être seule. Mais avant tu étais là pour combler ce vide. Maintenant tu es le vide et je ne peux plus rien faire pour combler cette absence. Je vais sortir. Je le jure je vais sortir.
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Lundi 3 Avril

J'ai réussi à ramener mon carnet à l'hôpital. J'ai du le cacher dans ma veste parce que j'ai pas le droit de ramener trop d'affaires de chez moi pour que la "thérapie" soit efficace. Askip. C'est tous des connards.

J'ai passé des tests. J'ai du répondre à une sorte de questionnaire bizarre. Les questions se ressemblaient toutes "Ce mot vous fait penser à quoi?" A ta mère.

Ils ont du me poser ce genre de questions pour environ une vingtaine de mots. J'ai raté ce test. Ça doit faire trois fois qu'on me le fait faire.

Je suis qu'une merde.

J'y arriverai pas.

J'ai besoin de toi.

Plus que tout.
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Mercredi 5 Avril

J'ai rêvé de toi. On était le jour où je t'ai vu dans le bus. Mais la scène n'était pas exactement la même. Au lieu de m'ignorer tu es venu t'asseoir à côté de moi. Tu as glissé ta main dans la mienne et on est restés là longtemps. Tout les gens du bus descendaient à tous les arrêts, on ne pouvait pas voir l'extérieur, il y avait une lumière blanche qui nous eblouissait. On attendit le terminus. Quand on y était il n'y avait plus personne à part nous dans le bus. Je serrai de plus en plus fort ta main, j'étais angoissée.. Tu as approché ton visage de mon oreille gauche et tu m'as chuchoté "C'est finit ma chérie, n'ai pas peur. Tout va bien.". Tu t'es levé, je t'ai suivi, toujours en te tenant la main. Les portes du bus s'ouvraient. Puis je me suis réveillée. J'étais en pleure, je te veux. Je t'aime. Vraiment.

Nothing Lasts Forever.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant