Chapitre 15.

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Il est temps d'y mettre fin... Tu sais, j'ai vraiment pensé que j'allais tenir. Je me suis dit que j'allais réussir pour toi, mais ce n'est pas le cas. Actuellement je n'ai aucune émotion, aucune sensation. Je n'ai qu'un goût amer dans la bouche, l'amertume de ton absence, du fait que tu m'aies oubliée. On a quand même passé plus en la moitié de notre vie ensemble, dont 10 ans de relation. On vivait le parfait amour, avec des hauts et des bas, comme la vie doit être. Avec des souffrances, des douleurs qui vous détruisent intérieurement et des bonheurs qui vous prennent aux tripes, des moments inoubliables qui font que votre vie aie un sens, que votre coeur bat chaque jours et chaque nuits. Mais le problème c'est que des fois la douleur des pires moments de la vie prennent le dessus sur vos sources de bonheur.

Alors voilà. Ma source de bonheur n'a jamais été ma famille. Comme tu le sais, avec ma belle-mère qui ne souhaite que l'argent de mon père, mon père qui ne pense qu'au boulot, mon frère qui ne m'a jamais calculée sauf quand il lui fallait à manger... J'étais malheureuse dans ma famille. La seule famille que j'ai eu c'est la tienne. Je les ai toujours connus, je passais mes journées chez toi... Tu as changé ma vie. Tu l'as simplifiée, tu m'as aidée, tu m'as changée moi. Je t'ai aimé, je t'ai tout donné, tout. Tu a été le premier et le dernier. Tu m'as rendue heureuse; nos délires, nos fous rires, nos conneries, nos câlins, nos baisers, ton corps contre le mien, tes bras autour de moi, ta tête dans mon cou, ta main dans mes cheveux, es doigts effleurant ma peau, les décharges électriques dans le dos, les papillons dans le ventre... Tu m'as donné ton amour et je t'ai donné le mien... Tout ce qu'on a vécu sont les moments inoubliables dont je parlais. Puis tout à basculé. La vie à peut-être pensé que j'avais eu trop de bonheur en si peu de temps. Et qu'il était temps que j'en paye les conséquences...

C'est ce fameux jeudi que j'ai perdu tout repaire, tout pilier sur lequel m'appuyer, toute raison de sourire, d'aller de l'avant. Ce jeudi 22 Octobre 2013 restera la pire date de toute ma vie.

Je n'en avais pas parlé dans mon journal depuis que je l'écris, malgré que mon ancienne psy me l'ai demandé. Mais maintenant je ne suis plus à une douleur près, je peux le faire.

Alors voilà, j'étais seule chez toi ce jour là. Tes parents étaient au restaurant. Je savais que tu allais rentrer tard, tu m'avais dit que tu passerai un coup chez Julien. Je t'ai même attendu toute la soirée devant la télé mais j'étais trop fatiguée et je suis allée me coucher dans ton lit. Le lendemain matin je n'ai vu personne. J'ai pensé que tes parents bossaient, comme à leur habitude. Mais ce n'était pas normal que tu ne sois pas la. J'ai donc cherché dans toute la maison, criant ton nom. Puis je t'ai envoyé un message. Les heures passaient, je t'avais envoyé des centaines de messages, je t'avais appelé des centaines de fois, j'avais appelé Julien et il m'avait dit que tu étais rentré. J'ai paniqué. J'ai sauté dans ma voiture et j'ai roulé le plus vite possible. Les larmes brouillaient ma vue, mais je continuais de rouler, le coeur battant trop vite et le ventre noué. J'ai prit la nationale puis la petite route menant au village de Julien. J'ai mal géré mon virage et me suis retrouvée face à une voiture. J'ai cru mourir à ce moment là. J'ai tourné le volant afin de l'éviter, je me suis sentie tomber. La voiture debaroulait dans la grande descente du bas côté de la route. J'étais cramponée à mon volant, tout c'est passé si vite... Ma chute fut stoppé par quelque chose. Je me suis éclatée la tête contre le volant juste avant que l'airbag ne percute ma poitrine. Je repris vite mes esprits, ouvrit la portière et me dégagea en dehors de la voiture. J'ai regardé ce que j'avais percuté. C'était une voiture qui, elle, avait percuté un arbre. Je tournais autour de celle ci et mon coeur rata un battement. C'était la tienne. J'ai couru vers la place conducteur mais tu n'y était pas. Le pare brise avait explosé. Je pleurais, tournais sur moi même afin de te trouver. Je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer. Puis je vis ce corps. Ton corps. Gisant au sol à environ six mètres de la voiture. J'ai couru jusqu'à toi et me laissa tomber à tes côtés. Je n'ai rien trouvé d'autre que de te prendre la main et pleurer, criant ton nom, appelant à l'aide, mais rien n'y faisais, j'étais seule. Seule avec ton corps inanimé. Je priais, je priais pour que ce ne soit qu'un cauchemar. Que tu sois vivant. Que ta main serre la mienne. Que tu me prenne dans tes bras, que tu me dise que tout allait bien. Mais non, ce n'était pas un cauchemar mais bien réel. J'avais perdu la personne que j'aime.

Ce jeudi, j'ai moi aussi perdu la vie. Je n'avais plus de raison de rester. Je pense que la vie a voulu me faire souffrir une bonne fois pour toutes. Et elle a réussi. Je suis malheureuse depuis ton départ. Je pense qu'une chute de 30 mètres ne fera pas plus mal que toute cette douleur qui me tiraille chaque jour.

Je sais très bien que j'étais folle. Que chaque fois que je te voyais ce n'était que des illusions. J'avais des allucinations, des visions du fruit de mon imagination, la dernière partie de toi. Plus que tout j'ai voulu que tu sois réel, mais je savais pertinemment que ce n'était juste ma terrible envie de te revoir. J'étais bonne à enfermer.

Je comprends maintenant ce qu'était mon rêve dans ce bus. J'ai toujours voulu savoir ce qu'il y avait derrière cette porte. Maintenant je vais enfin pouvoir passer de l'autre côté, avec toi.

Je vais laisser mon carnet sur le toit de cet immeuble. Ce carnet ne m'a pas aidée dans mon état mental, loin de là, mais il m'a aidé à garder contact avec la personne que j'aime et j'ai compris que ma place n'est nulle part ailleurs qu'avec toi. Sans toi je n'ai rien à faire en vie. Alors je vais y remédier. C'est à ce moment qu'on se dit que 30 mètres peuvent complètement bouleverser une vie. Après cette chute je serai enfin libre. Libérée de cette vie douloureuse. Je vais sauter. Je vais te rejoindre mon coeur.

Je t'aime Josh.

Comme tu le disais si bien:

"À jamais mon amour."

-Victoria.

Nothing Lasts Forever.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant