Notre Histoire

Rencontre Troublante

_. Comme tu nous avais manqué, frère !

Dit Diarra en tenant la main de son grand frère comme si elle n'y croyait pas.

_ Moi aussi...

Marque-t-il une pose ? Ahmada en arrivant au sein de leur immense demeure

... La maison n'a pas changé du tout.

Reprend-il en regardant à travers les vitres et en tournant la tête un peu partout, cette maison où il a vécu toute son enfance, il aimait y courir un peu partout lorsqu'il était enfant, il l'adorait, mais c'est tout le contraire maintenant : cette maison lui rappelle la nuit où on l'avait accusé à tort, cette nuit où tout le monde a douté de lui sauf sa mère et son frère Abdoul.

Il s'était promis de ne plus y remettre les pieds, mais avec le temps, il a su trouver la force qui lui a permis de pardonner à son père ainsi qu'à ses frères. N'empêche, Daba Fall la répugne du plus profond de son être : revoir sa tête de vieille menteuse avait réveillé toute la haine qu'il avait en elle. À cause d'elle et de sa nièce, il n'arrive plus à avoir confiance aux femmes. Tous des menteurs ! C'est le slogan qui s'est fait. Il pense que les femmes s'intéressent juste à son argent et à son statut en tant que fils de Beydi Ndiaye. C'était à cause de l'argent que sa cousine Marianne et sa tante avaient créé toute cette scène.

Oui, elle est comme tu l'avais laissé, mon ami.

S'exclama Abdoul en se garant sur le parking de l'entrée, ainsi le retirant de ses pensées.

_ Maman va être contente de te revoir.

Lui dit Diarra très excitée ; comme toute réponse, il a juste souri, ce qu'il fait très rarement ailleurs : sa mère est l'unique personne qui l'a motivé à revenir, il avait un travail très bien payé au Canada et une vie très paisible là-bas. Mais sa mère se plaignait toujours...

Ensemble, ils pénètrent dans l'enceinte du bâtiment ; les autres sont rentrées depuis 16 h. Ahmada avait quelque chose à voir au bureau avec ses frères Diarra et Abdoul...

_ FATIMAAAA LY AMGUA GUAN !

(FATIMA, Y'A QUELQU'UN POUR TOI)

S'écria la folle de Diarra dès son entrée.

_ Tu ne changeras donc jamais, toi !

Lui dit Ahmada d'un ton détaché avant de se diriger vers le séjour à pas pesant, pressé de voir sa mère.

Fatima dès qu'elle l'a vue

Ay way sama dôme dhi gneuw n'a waaaaaay

(Héééé, mon fils est arrivé)

Dit-elle en se jetant presque dans ses bras.

_ Maman !

Ahmada dit très ému en serrant son étreinte.