Les soirées de Brett Meyers étaient légendaires. On y trouvait de l'alcool et autres substances illicites ainsi que la disponibilité de pléthores de chambres, tout ce qui pouvait attirer des adolescents sans présence d'adultes. Il était passé maître dans l'art d'organiser les soirées depuis son entrée en secondaire. Mais celle qui comptait le plus était la soirée de la veille de la rentrée. Une soirée complètement délirante que les élèves du secondaire de l'Institut Privé de Malibu ne voudraient ratés pour rien au monde même s'ils devaient arriver complètement déchirés en cours lendemain. La dernière soirée de l'été. Malheureusement, ce n'était pas chose facile de se faire inviter, il fallait avoir des contacts dans la haute sphère de l'école.
Cette année, il faisait venir son rappeur préféré éclipsant les trois premières années. Tout le monde voulait y être, y compris Ruth Paxton voulant enfin prouver aux autres élèves que la grande brune surexcitée était capable de se faire des amis populaires. Une ambition tout à fait futile de l'avis de Rory qui aurait préféré être transparente. Mais comment l'être quand la princesse du lycée vous avait collé une réputation sulfureuse?
Tout le monde connaissait Rory Finnegan, du moins l'image qu'Erin Bates avait créée pour elle, de ce fait, il n'était pas étonnant que celle qui ait été invité soit elle. Même si son amitié avec Brett ne dépendait guère de sa réputation de petite délinquante venant du ghetto. Brett et elle s'étaient un bon nombre de fois croisés depuis qu'elle vivait à Malibu et tous deux avaient fini par sympathiser malgré le milieu élitiste d'où venait le jeune homme. Ils avaient beaucoup trop de point en commun pour que Rory lui soit complètement indifférente.
Rory avait accepté parce que bien malgré elle, elle admettait qu'elle passait toujours de bons moments avec le jeune homme. Ils s'étaient tous deux mis à nus, dévoilant leurs cicatrices respectives et ceux dans tous les sens du terme. Ça l'avait ébranlé de voir l'un des garçons les plus solaires et populaires qu'elle connaissait arborer de telles failles.
Ruth et Rory avaient embarqué Fabrizio Ruiz, le troisième bras cassé qui traînait avec elles, dans la vieille Honda toute cabossée de Ruth. Ils avaient même fait un effort vestimentaire ce qui revenaient à dire que les vieux jeans de Ruth ont été remplacés par un jeans destroy beaucoup plus tendance, les Stan Smith crasseux de Rory par des converses blanches munies de fermeture, pratique pour sa prothèse, qu'elle a emprunté à Cody et Fabrizio avait mis ces infâmes joggings au motif léopard au placard pour un bermuda rose.
Rory et Fabrizio étaient très sceptiques quand à la réussite du projet de Ruth. Isolés par les autres depuis le collège, ils n'avaient jamais fait partis intégrantes des élèves snobs de l'Institut Wakefield qui se prenaient pour des nantis. Des sangs bleus. Mais bon, Ruth était un peu naïve sur les bords ce n'était un secret pour personne. Elle avait toujours un plan chaque année pour intégrer le cercle prestigieux des populaires. Elle oubliait souvent que l'un des critères de sélection était de posséder une baraque comme celle de Brett Meyers. Immense avec un style un peu gothique emprunté à l'architecture anglaise, elle trônait au milieu d'un parc dessiné par un paysagiste très connu et très prisé par le gratin d'Hollywood.
Le genre de maison où on avait peur de casser quelque chose car on savait qu'on ne serait pas en mesure de rembourser. La vieille épave s'arrêta devant la grille puis Ruth entra le code que Brett a passé à tous ceux jugés dignes d'être là. Les deux pans de la barrière s'ouvrirent tels la porte du Paradis, du moins de l'idée qu'on s'en fait. Ruth dut s'exercer à une manœuvre compliquée pour se garer entre une coupée sport et une Ashton Martin de collection.
- Par la Sainte-Vierge, je ne me sens déjà pas à ma place, se plaignit Fabrizio de là où il était, c'est-à-dire coincé à l'arrière dans la chaleur de ce début de septembre.
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Sad kids
Teen FictionVivre était devenu difficile pour Rory depuis l'accident qui lui avait coûté sa mère et sa jambe. Et ce malgré la présence rassurante de sa nouvelle famille. Se complaisant dans une existence morne ou du moins essayant. Puis les événements s'enchaîn...