Chapitre XII

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Gabriel sentit une boule se former dans sa gorge alors que Ruth garait son épave devant la luxueuse demeure de Brett Meyers. Il n'arrivait toujours pas à intégrer le fait que le jeune homme l'ait personnellement invité à sa fête alors que ça fait à peine quelques jours qu'ils se connaissent. De plus, Brett l'a invité devant tout le monde, dans le couloir des casiers, ce qui a créé bon nombres de ragots.

Il ne savait pas pourquoi ce dernier s'intéressait à lui et il avait peur de le découvrir. Il n'avait jamais connu quelqu'un comme Brett Meyers. Le jeune homme l'impressionnait et l'intimidait aussi, il l'avouait. De plus, sa relation avec Rory était légèrement flou, Gabriel pressentait que ces deux-là étaient bien plus que ce qu'ils laissaient paraître. Et ça l'intriguait que Rory ne veuille pas que ça se sache.

- Bon, on y est. Les gars, cette soirée promet d'être mémorable je vous le dit, décréta Ruth avec un regard déterminé.

- Moi, je ne comprends toujours pas comment Gabriel ait réussi l'exploit à se faire inviter personnellement par Brett Meyers! Il y a un truc chez toi mec! D'abord, tu te mets Rory dans la poche en trois semaines puis maintenant, tu as réussi à taper dans l'oeil du prince de l'Institut!

Fabrizio regardait le jeune blondinet avec intérêt, essayant de comprendre l'énigme tortueux qu'il était. Mais, même le super cerveau du jeune latino n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui rendait Gabriel autant exceptionnel.

- Lui taper dans l'oeil? C'est un peu exagéré, non? Il m'a juste invité à une soirée tout comme il a invité plein d'autres gens, réfuta Gabriel qui refusait de croire qu'il puisse y avoir une quelconque raison derrière le comportement de Brett.

- Non. Il n'a invité aucune autre personne comme il t'a invité, toi. Tu lui plais, c'est certain.

Le coeur de Gabriel rata un battement à ces mots avant de reprendre une course folle dans sa cage thoracique.

- Il est...

- Pan. Ce n'est un secret pour personne. Il adore flirter, c'est un peu sa marque de fabrique. Dès qu'il voit une jolie créature qui lui tape dans l'oeil, il passe en mode drague. Il ne sait pas ce que le mot monogamie ou fidélité veut dire. De toute façon, il obtient toujours ce qu'il veut avec sa belle gueule, termina Fabrizio sur un ton morne.

- Fabrizio lui en veut depuis que Brett a flirté avec lui à une soirée où il était complètement défoncé puis l'a ignoré le lendemain, ajouta Ruth pour expliquer le ton peu engageant du latino.

- Oh... Je...

- Ne dis rien. Je suis passé à autre chose si tu veux tout savoir. Les gars comme Brett Meyers se fichent pas mal de bouleverser complètement votre vie tant qu'ils s'amusent. Alors, fais attention à toi. C'est vrai qu'il est super canon et charmant quand il le veut bien mais ça reste un petit con irresponsable et immature.

Gabriel n'avait pas encore cerné toute la personnalité du jeune latin. Fabrizio ne semblait pas être le genre de romantique à attendre le prince charmant. S'il ne fréquentait personne sérieusement en ce moment, il flirtait avec plusieurs garçons et était un utilisateur assidu de Grindr. Il avait su très tôt qu'il aimait les garçons et n'était jamais passé par cette stade "placard" de beaucoup de jeunes homosexuels. Soutenu et très aimé par sa famille, il vivait donc sa vie amoureuse et sexuelle sans se brider. Mais il n'était pas contre l'idée de se lancer dans une relation sérieuse, même si ce n'était pas sa préoccupation première.

- Promis, je ferai attention. Mais je doute vraiment que je l'intéresse.

- Tu sous-estime ton pouvoir de séduction Gabriel. Allez venez les garçons, allons s'éclater, décréta la grande brune avec enthousiasme.

Sad kidsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant