HIRAETH

2 novembre

Nous avons passé la journée à nous tourner autour, Leo et moi.

Tout est resté bien innocent, n'allant jamais plus loin qu'un baiser furtif ou qu'une main posée plus longtemps que d'ordinaire sur l'épaule. Mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir la nouvelle tension née hier soir, cette énergie qui ne cesse de me murmurer de me rapprocher encore plus de Leo, comme si cela était possible.

Nous avons également parlé de cette nouvelle situation.

Si le monde ne s'était pas écroulé, je t'aurais demandé de sortir avec moi, m'a dit Leo. Je t'aurais emmené au cinéma, puis au restaurant.

Et j'aurais dit oui.

Mais ce monde n'existait plus depuis longtemps, et il n'y avait ni cinéma, ni restaurant dans notre petite ferme. Juste nous.

Alors nous nous sommes mis d'accord. Nous allons laisser les choses se faire à leur rythme, sans nous presser. Je n'ai aucune expérience dans ce domaine, et Leo a beau essayer de prétendre le contraire, je vois clair dans son jeu.

Ce qu'il y a entre nous, ce n'est pas de l'amour. Pas encore. Peut-être que cela ne le deviendra jamais. Mais je ne peux pas mentir et prétendre le contraire : j'apprécie Leo. J'irais même jusqu'à dire que je le chéris, assez pour vouloir passer encore plus de temps à ses côtés. 

Je me vois bien tomber amoureux de lui dans le futur.