24 novembre

9 1 0
                                    

La maison est glaciale. Je n'ai toujours pas rallumé la cheminée, mais ce n'est pas grave. Je n'ai pas froid.

J'ai d'autres soucis. Comme le fait que j'écris sur l'avant-dernière page de ce carnet. Je crains qu'il ne me reste qu'une journée à vous raconter, avant d'être définitivement réduit au silence.

La pensée ne me terrifie pas autant qu'il y a quelques mois.

Je suis incapable de faire quoi que ce soit. Je n'ai rien avalé depuis deux jours, depuis le moment où j'ai abandonné l'idée de nourrir Leo, ayant compris que cela était inutile.

Malgré moi, je passe tout mon temps assis sur le rebord de la fenêtre, en plein courant d'air, à fixer le buisson de mûres sous lequel Leo repose désormais.

Une question tourne en permanence dans ma tête.

N'aurais-je pas dû garder ma porte fermée, ce soir du 11 octobre ?

Qu'importe mon choix pendant cette nuit fatidique, car tous auraient mené à la même finalité.

La mort de Leo.

HIRAETHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant