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ils s'arrêtèrent quelques heures plus tard devant un fleuve, grey regarda au loin et soupira.

il descendit de sa monture et l'attacha à une branche, laissant la jeune fille se débrouiller pour descendre.

elle pesta contre la mauvaise éducation du brun et rejoignit le sol en grimaçant.

elle avait terriblement mal aux fesses.


elle se tourna vers le brun qui discutait avec un vieil homme devant un embarcadère.

elle s'éloigna discrètement pour s'installer sur une pierre plate, au soleil.

elle sourit en sentant les rayons sur son visage, elle était merveilleusement bien ici... elle aurait aimé ne plus jamais monter sur ce fichu cheval.

elle jeta un œil coupable vers le destrier pour ces mauvaises pensées.

grey la rejoignit : - nous nous sommes éloignés des eaux peu profondes... nous allons devoir attendre une barque pour traverser....

lucy le regarda s'assoir à ses côtés, elle se poussa pour lui faire un peu plus de place : - nous devrons attendre longtemps...?

il haussa les épaules : - pas trop selon ce vieillard... mais je le soupçonne de vouloir mon argent à tout prix... nous sommes condamnés à attendre encore...

elle se mordit la lèvre : - vous pensez que j'ai le temps de prendre un bain?

il se tourna vers elle, en fronçant les sourcils : - il ne fait pas très chaud....

elle lui montra le soleil : - il vaut mieux que je me lave maintenant plutôt que ce soir... le soleil est chaud maintenant...

il ricana : - et l'eau est gelée...

elle se leva et se tourna vers lui, mal à l'aise : - il y'a des hommes ici... vous pourriez... vous pourriez les éloigner, pendant que je me lave?

grey se tourna vers la dizaine d'hommes attendant comme eux : - ils se fichent pas mal d'une souillon comme toi....

elle fronça les sourcils avant de s'éloigner vers le cheval, elle prit le pain de savon et la serviette du brun.

elle repassa devant lui sans le regarder, vexée.

il s'allongea sur la pierre en s'étirant.

leur rythme en dents de scie n'était pas la meilleure chose sur ses os. il ressentait les courbatures du voyage pour la première fois de sa vie.

il se redressa lentement en voyant deux hommes s'approcher de lui.

ils s'installèrent en face de lui : - nous ne pouvons nous empêcher d'admirer votre femme... elle est sublime...

grey grinça des dents : - elle n'est pas ma femme... c'est ma servante...

les hommes sourirent et se présentèrent : - je me nomme eligoal, je suis baron d'un petit comté non loin d'ici... déclara le premier.

- je me nomme racer, je suis marchand.... déclara le second.

grey ne se présenta pas, il détourna même le regard.

les deux hommes se regardèrent, surpris par l'attitude peu conviviale de cet homme.

racer sourit : - elle ressemble pourtant à une dame... c'est surprenant...

grey haussa les épaules : - ne vous y faites pas prendre... c'est une domestique, rien de plus...

eligoal s'avança à son tour : - seriez-vous prêts à nous la vendre? nous vous en offrirons un bon prix....

grey se retourna vers eux, les sourcils froncés : - elle n'est pas à vendre... quand on m'a donné cette fille, j'ai promis de l'emmener très loin d'ici...

racer fut surpris : - on vous l'a donné....? une si belle petite? vous devez la détenir d'une femme...

grey était fatigué de cette conversation : - en effet, déclara t-il en s'éloignant.

racer courut pour se placer devant lui : - une femme jalouse très certainement de sa beauté...

grey se passa la main dans les cheveux très énervé : - cette fille est un poids que je dois porter... n'insistez pas...

eligoal lui montra une bourse remplie de pièces d'or : - nous vous donnerons tout cet argent... donnez-nous cette fille... elle semble être un boulet pour vous, nous prendrons soin d'elle...

grey remarqua leurs regards lubriques, il frissonna en imaginant ce qu'ils feraient à la blonde.

il s'écarta sans rien ajouter.

il rejoignit la jeune fille et la trouva sur la berge, tournée vers le soleil.

il la maudit pour sa beauté en silence.

elle sursauta en entendant des pas derrière elle et soupira en reconnaissant le brun.

elle vit immédiatement ses traits révulsés de colère.

il lui montra les hommes rapidement : - reste près de moi si tu veux rester en vie...

elle ouvrit des yeux comme des soucoupes, surprise par la sortie du jeune comte.

Esclave malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant