Esclave malgré elle

01

lucy faisait les cent pas dans sa chambre.

elle soupira et regarda par la minuscule ouverture de la tour principale.

quand lisanna entra dans la tour, elle semblait très mal à l'aise : - pourquoi tu es partie ainsi? tu ne sais pas que ma mère va te punir très durement... elle avait demandé au chef de ses gardes de te donner une sévère correction...

lucy avança vers elle, furieuse : - vous allez me marier? hurla t-elle. tu m'as trahi lisanna... tu disais vouloir m'aider....

lisanna se figea en entendant des bruits de pas dans le couloir, elle recula.

lucy comprit immédiatement, elle blêmit.

polyussica entra dans la petite pièce et regarda la blonde de son regard d'aigle : - où pensais-tu aller comme ça..? tu sais que quand on cherche à me désobéir, on le paie!...

lucy porta son poing à son coeur : - je ne suis pas n'importe qui.... je suis la maîtresse de ce château...

polyussica s'esclaffa d'un rire aigu : - tu n'es rien, jeune fille.... je suis l'épouse de ton défunt père.... je fais exactement comme il me plaît.... et ce sera ma fille qui héritera de tout...

elle se tourna vers lisanna et fronça les sourcils : - qui est cet étranger que tu as ramené chez nous?

lisanna grimaça : - il nous ramène une lettre importante... je ne pouvais pas lui refuser l'hospitalité mère...

polyussica la gifla violemment : - tu le devais... je ne veux pas d'étranger ici... va dans le petit salon pour lui tenir compagnie... et offre lui de mon vin si précieux, je veux savoir ce qu'il veut!... je vous rejoins immédiatement...

lisanna ne demanda pas son reste, elle partit en courant.

Lucy déglutit quand elle vit entrer le bourreau du château et deux de ses hommes dans la petite pièce.

ces derniers avaient un regard vicieux.

elle secoua la tête : - non... par pitié...

polyussica eut un sourire heureux : - pas de pitié, jeune fille... qu'elle reçoive dix coups de ceintures.... ne la touchez pas plus, elle va être une monnaie d'échange importante dans quelques jours... elle va épouser le seigneur porla... il rêve de l'avoir...

elle sortit de la pièce, soupira de contentement en entendant les cris d'angoisse de cette fille.

elle la détestait.

*************

grey attendait depuis des heures, seul, dans le salon.

il n'avait aucune envie de respecter le protocole d'usage, il voulait seulement qu'on lui donne un lit pour qu'il puisse dormir quelques heures avant de repartir sans demander son reste.

la porte s'ouvrit devant la jeune femme qu'il avait rencontré dans la forêt ; elle était accompagné d'un homme à l'allure louche.

lisanna se frotta les mains tout en souriant : - messire, je ne crois pas vous avoir demandé votre nom...

le brun se leva lentement : - fullbuster... je suis le comte grey fullbuster, je viens des terres du nord...

lisanna lui montra le jeune homme à ses côtés : - voici mon fidèle serviteur, cobra.... il me suit partout, en guise de protection...

elle n'osa pas grimacer, le jeune homme était là surtout pour la surveiller.

lisanna en avait parfaitement conscience.

grey haussa les épaules, il allait demander un lit quand une vieille dame entra à son tour.

il fit une rapide révérence en direction de celle-ci.

polyussica s'avança : - ma fille m'a averti que vous aviez une lettre pour moi?

grey fut surpris : - natsu ne m'a jamais parlé de sa mère.... il n'a fait référence qu'à sa soeur...

polyussica ouvrit de grands yeux, elle claqua des doigts.

cobra s'avança aussitôt et servit un grand verre de vin au brun, qui n'osa refuser.

il le but presque d'un trait.

polyussica sourit : - pourrai-je avoir la lettre de mon fils, monsieur...?

grey la sortit de la poche de sa veste, il s'avança : - je suis le comte fullbuster... la voici...

polyussica la saisit comme si elle put être piégée.

elle la tendit immédiatement à lisanna, grey comprit que la vieille dame ne savait pas lire du tout.

il ne fit aucune remarque.

il recula et se passa une main dans les cheveux, il se sentait épuisé comme si une grosse chape de plomb lui tombait sur les épaules.

cobra et polyussica échangèrent un regard complice.

grey déboutonna les premiers boutons de sa chemise : - j'ai rencontré votre fils, il y a plusieurs mois... il m'a sauvé la vie...

polyussica serra les poings : - où est-il maintenant? nous avions reçu une lettre nous annonçant sa mort, il y a presque deux ans de ça...

grey ricana : - ils nous déclarent morts très rapidement.... non, votre fils est bien en vie... il est blessé et se fait soigner sur les terres de l'est.... il reviendra d'ici quelques mois.... soyez en rassurées...

lisanna porta son poing à sa bouche, grey pensa que c'était sous l'effet du bonheur qu'elle ressentait.

il soupira : - vous m'avez promis un lit... je voudrai me reposer... je me sens... très fatigué ce soir....

polyussica leva la main pour l'interrompre : - pourquoi, vous? pourquoi un comte fait-il tous ces kilomètres pour porter une telle lettre?

grey sourit : - parce que je lui devais une faveur... il m'a sauvé la vie lors de cette bataille, il a voulu que je rassure sa chère sœur... il n'a parlé que de vous pendant tout ce séjour, votre frère tient énormément à vous, madame...

lisanna hocha la tête et déglutit.

polyussica se tourna vers cobra : - qu'on lui donne une chambre à l'étage des domestiques... je n'ai rien de mieux monsieur...

grey sourit froidement : - je me fiche de ça, tout ce que je veux c'est dormir...

la vieille dame s'inclina devant lui : - je vous enverrai une fille pour vous distraire cette nuit... en gage de ma sollicitude envers vous...

cobra ouvrit la porte, grey ne demanda pas son reste.

***********

lisanna entra dans la tour discrètement.

elle retint un cri en voyant la jeune fille étendue sur le ventre.

sa robe avait été déchirée dans le dos, elle portait de grosses traces de coups de ceintures ; le sang coulait encore sur le sol.

elle était inanimée.

elle recula, ouvrit la porte et appela une servante pour qu'elle l'aide à porter la blonde sur le lit.

elle déchira un pan de son jupon et le trempa dans de l'eau chaude pour lui laver ses blessures.

lucy revint à elle à cause de la douleur.

lisanna fronça les sourcils : - chuuuuut, lucy..... je vais soigner ton dos.... ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère...

lucy ne versa pas une larme, elle serra les dents quand lisanna passa un onguent sur les plaies ouvertes.

la jeune fille aux cheveux blancs ferma les yeux quand se fut terminé : - ma mère va te marier au comte porla... je n'étais pas au courant....

lucy tenta de se redresser.

elle laissa tomber sa robe et se retrouva totalement nue.

lisanna se leva et attrapa une cape pour la couvrir, avant de reculer, les sens en alerte : - tu dois partir...

lucy serra les dents : - c'est ce que j'essayais de faire, figure-toi...

lisanna se passa la main dans les cheveux : - tu as été trahie... mais ce n'est pas moi... quand j'ai vu partir les gardes, je les ai suivis pour être certaine qu'il ne t'arrive rien... je ne peux pas faire plus devant eux, tu le sais...

lucy ricana : - je ne te demande rien.... j'ai bien compris ta position...

lisanna rougit, elle recula en pestant : - reste ici cette nuit... je te ferai amener à manger.... demain, je t'aiderai à t'enfuir....

elle sortit sans laisser le temps à lucy de répondre.

**************

lucy faisait les cent pas.

son ventre criait famine, elle avait travaillé toute la journée et n'avait pas prit le temps de manger avant de sa fuite.

elle posa ses mains sur son estomac, elle devait sortir pour chercher à manger sous peine de tourner de l'œil.

elle se pencha lentement et ramassa sa robe, elle était en lambeaux.

elle soupira en pensant au baluchon de yajima shito.

les gardes l'avaient jeté négligemment près de la porte de la cuisine, elle ouvrit la porte lentement.

elle savait qu'elle serait sévèrement punie si on la trouvait hors des murs de la tour, mais lisanna avait encore oublié sa promesse.

chaque pas rendait sa progression de plus en plus pénible.

elle s'arrêta à de multiples reprises pour récupérer.

elle ouvrit la porte menant au second étage et se figea en entendant des bruits de pas.

elle se colla contre un mur où elle tenta de se faire la plus petite possible.

***************

grey se réveilla en sursaut.

sa tête le faisait terriblement souffrir.

il se promit de ne plus jamais boire de vin, il n'avait pas l'habitude de cette boisson.

sa gorge était sèche, il devait boire de l'eau.

il sortit de la chambre en titubant.

comment un verre de vin avait pu l'enivrer de cette façon? se demanda t-il

il vit une ombre bouger dans le couloir, il s'approcha de la jeune fille et lui parla dans son patois du nord sans s'en rendre compte.

il prit la main de cette fille pour la trainer vers la lumière, il reconnut la fuyarde de l'après-midi.

elle semblait apeurée, et lui faisait des gestes : - parlez moins fort... je vous en supplie, je ne vous comprends pas...

grey se passa la main sur la nuque : - c'est ta maîtresse qui t'envoie? lui demanda t-il en s'approchant d'elle.

lucy tenta de le repousser : - je n'ai pas de maîtresse, répondit-elle en serrant les dents. lâchez-moi, messire...

grey la poussa vers sa chambre, la cape de la blonde s'entrouvrit découvrant ses courbes nues.

le brun sourit : - pourquoi cette tenue, alors?

il la jeta sur le lit et se déshabilla, gardant les yeux sur le corps dénudé de la jeune fille.

elle était si belle qu'il sentit son sexe se dresser malgré son terrible mal de crâne.

quand il fut nu, il grimpa sur le lit à son tour et posa la main sur les seins de lucy, il les caressa rapidement, et lui écarta les cuisses.

il s'endormit avant de la pénétrer.

sa tête tomba lourdement sur l'épaule de la blonde.

lucy ne s'était rendue compte de rien, elle s'était évanouie quand son dos était entré en contact brutalement avec la literie.