Un...deux...trois...q-quat..
Alors que les secondes défilaient d'une lenteur.
C'était cette nuit.
Cette nuit terriblement froide et glacial.
À cette heure, à ce moment, assise dans ce bar, tard le soir.
Elle ne s'attendait pas à ce que sa vie bascul...
La pièce était sombre, envahie par le silence lourd et oppressant. La lumière tamisée qui filtrait à travers les rideaux épais ne suffisait pas à dissiper l'obscurité qui m'enserrait, comme une étreinte glacée. Mon cœur battait si fort qu'il semblait résonner dans toute ma poitrine. Je pouvais sentir le poids de chaque seconde, l'épuisement de la nuit passée, les images de cette soirée ancrées dans mon esprit comme un cauchemar sans fin.
Je tournai lentement la tête, mes yeux encore brouillés par la torpeur du sommeil, et aperçus l'horloge numérique sur la table de chevet. 7:07. Ce chiffre me frappa comme un coup de poing dans le ventre. Il y avait quelque chose de trop symbolique dans ce chiffre, un rappel de ce que je venais de vivre. Un soupir m'échappa alors que je me redressais péniblement, mon corps encore engourdi par les heures passées à lutter contre les ténèbres de mes pensées. La pièce, avec ses murs blancs, m'agrippait comme une cage. Je me sentais étrangère ici, et chaque détail semblait me renvoyer à la même réalité : je n'étais pas en sécurité.
Le sol était froid sous mes pieds nus. Mes orteils se crispèrent à chaque contact, comme pour chercher une chaleur qui n'existait plus. Je me redressai un peu plus, essayant de faire taire l'angoisse qui montait en moi. L'odeur de l'air, froide et métallique, me brûlait les narines. J'avais besoin de sortir, d'échapper à cet endroit qui me confinait dans la peur.
Je fis quelques pas incertains, mes jambes tremblantes ne me soutenant que difficilement. Un éclat de lumière frappa mes yeux lorsque je me dirigeai vers la fenêtre. Le matin s'installait lentement, mais tout semblait déformé à travers le verre, comme si le monde extérieur était un endroit interdit, un endroit que je ne pouvais pas atteindre. Mes pensées s'égaraient, me renvoyant à ce qu'il avait fait, ce qu'il m'avait fait. La douleur de l'instant précédent me serra la gorge. Il n'y avait pas de réconfort à attendre. Je fermai les yeux, me forçant à respirer profondément pour tenter de retrouver un semblant de calme.
Je m'observai dans le miroir près du lit. Mes cheveux en bataille, mon regard perdu dans le vide, la peau marquée par les ombres de la nuit et la tension. J'étais méconnaissable, une étrangère dans mon propre corps. La culpabilité me rongeait, un poison insidieux qui me rattrapait à chaque pensée. Je n'avais pas pris soin de moi, je n'avais pas pris soin de mon esprit. Mon corps était comme un terrain de guerre, fatigué, marqué, brisé.
Je me tournai vers la porte, la sensation de danger encore présente. C'était comme si chaque mouvement, chaque souffle, était un acte de survie. L'air semblait se densifier autour de moi. Mon regard se fixa sur la poignée de la porte, un détail insignifiant en apparence, mais pour moi, c'était tout. Il m'avait enfermée ici. Il m'avait laissée ici. Mais il pourrait revenir à tout moment.
Mes doigts effleurèrent la poignée, et une vague de froid m'envahit. Le métal était glacial, comme une promesse de souffrance. Je la tournai lentement, le mécanisme grincé légèrement, et je glissai à l'extérieur de la chambre, mon corps frémissant sous l'effet de la peur. Le couloir était vaste, démesurément vide, l'écho de mes pas résonnant contre les murs nus. Il n'y avait rien, juste le silence lourd de ce qui ne se disait pas. Et puis, je l'entendis. Ce bruit, ce petit son presque imperceptible qui venait de l'étage supérieur. Un déplacement furtif, un souffle retenu. Il était là.
Le cœur battant, je me figeai, écoutant attentivement. Les pas étaient encore lointains, mais je savais. Je savais qu'il arrivait. Je n'avais pas besoin de le voir pour le savoir. Une sensation viscérale s'insinua en moi, et je me hâtais de me cacher, comme un animal traqué. Je longeai le mur, la sueur perlant sur mon front. Mon corps était tendu, prêt à s'effondrer. Un bruit de porte, cette fois-ci plus proche. Mon sang se glaça dans mes veines. J'avais l'impression que mes pieds ne touchaient même plus le sol, que mon âme se détachait de ce corps qui me trahissait.
Je m'engouffrai dans la première pièce que je trouvai. Une chambre vide, d'apparence anodine. La porte se referma doucement derrière moi. Mes mains tremblaient. Je n'osais même pas respirer de peur de faire un bruit. La pièce était aussi froide que la précédente, mais au moins, elle semblait loin de lui. J'étais en sécurité. J'étais... enfin en sécurité. Mais non. La poignée se tourna. Ma tête tourna en une fraction de seconde. Un cri de terreur remonta dans ma gorge, mais je le ravalai immédiatement. Pas de bruit, pas un geste.
Les bruits de pas dans le couloir se rapprochaient. Et là, il apparut, juste là, dans l'embrasure de la porte. Son regard me transperça comme une lame aiguisée. Il ne dit rien, il n'eut même pas à parler. Ses yeux verts, d'un éclat presque surnaturel, m'étudiaient, scrutant chaque recoin de mon âme. L'air semblait se figer autour de nous. Il avançait d'un pas lent, mesuré, avec cette assurance d'un homme qui savait que tout lui appartenait. L'arme dans sa main, toujours pointée vers moi, n'était qu'une extension de son pouvoir.
Je voulais reculer, fuir, disparaître. Mais mes jambes refusaient d'obéir. Je n'étais plus qu'un fétu de paille dans la tempête. Un frisson de terreur me parcourut, un frisson glacial qui me fit me tendre encore davantage. Il se pencha, lentement, et effleura ma peau de ses doigts froids. Je frissonnai sous le contact. C'était comme s'il m'effleurait pour marquer son territoire, comme si chaque geste, chaque mouvement, me rappelait que j'étais sienne.
Un sourire sadique se dessina sur ses lèvres. Un sourire qui dégageait une promesse terrible, une promesse de souffrance.
— Tu crois que tu vas t'en sortir, hein ? Mais tu n'es qu'un jouet pour moi.
Il se redressa, posant son arme contre mon cou, appuyant légèrement, juste assez pour que je ressente la pression de la mort qui planait au-dessus de moi. Mes yeux se fermèrent instinctivement. J'étais au bord de l'implosion. Puis, dans un murmure glacé, il ajouta :
— Si tu veux vivre, tu ferais bien de ne jamais me défier à nouveau.
Il s'éloigna, me laissant seule, me laissant trembler dans l'obscurité de cette pièce.
La porte se referma dans un claquement sec, me laissant seule avec la peur qui me paralysait encore. Mon corps, mon esprit, tout était figé dans ce même instant où j'avais frôlé la fin. Mais il reviendrait. Je le savais.
Et cette fois, je n'étais pas sûre d'en réchapper.
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