BOGDAN (Mafia Book) [RÉÉCRITURE]

00. Les problèmes ne font que commencer✅

« Peut-être n'étais-je rien de plus qu'une ombre maudite, un spectre de malchance incarné ? Je me berçais de l'illusion que ma vie avait enfin viré de bord, que les tragédies passées étaient à présent enfouies dans les abysses de l'oubli, condamnées à y demeurer éternellement. Après tout, quelle raison aurais-je eu de soupçonner le contraire ?

Pourtant, en l'espace d'un jour , mon univers s'effrita, aussi fragile et éphémère qu'un château de cartes face à l'ouragan. Cette nuit-là, une nuit d'une noirceur glaçante, nonobstant la chaleur accoutumée de la Floride, cette cité tant célébrée par les âmes égarées, ma journée aussi banal que tant d'autres se métamorphosa en un cauchemar d'une horreur insondable.

Mais dans l'instant, j'étais ignorante de ce qui allait s'abattre sur moi. À cet instant précis, j'étais maîtresse de mon destin, pure et insouciante... jusqu'à ce qu'un homme, d'une voix qui scellerait mon sort, murmure le mot qui allait ébranler mon existence à jamais.

Je me présente, Aksana Fedorov. »

Moscou, 22:30.

Aksana

L'air était lourd, saturé par l'odeur désagréable de vieux papiers et de désespoir. Mes doigts effleuraient la surface rugueuse de l'enveloppe écornée, comme si retarder l'inévitable pouvait changer la réalité de son contenu. La note, froissée par l'angoisse et les hésitations de mes mains tremblantes, semblait crier les mots en lettres de feu :

"Trois mois de loyer en retard, 900 dollars dus avant la fin du mois ou menace d'expulsion."

La pièce semblait tourner autour de moi, les murs se rapprochant, oppressants, avec chaque mot que je murmurais à voix basse.

— C'est ridicule, il ne peut pas être sérieux ! Nous sommes le 24, comment pourrais-je trouver une telle somme en si peu de temps ?

La réalité de ma situation me frappa de plein fouet, me laissant sans voix, tandis que je me laissais tomber sur le lit avec un soupir lourd, le matelas grimaçant sous le poids de mes peurs.

Les souvenirs affluent, amers et doux-amer. Des images de jours plus heureux défilent dans mon esprit, contrastant cruellement avec ma solitude actuelle. L'appartement, autrefois rempli de rires et de rêves partagés, semblait maintenant étrangement silencieux, chaque coin me rappelant ce que j'avais perdu. Mon petit ami, le prince charmant de mes illusions naïves, avait laissé place à un fantôme d'indifférence et de promesses non tenues. Mes amis, ma famille de cœur, semblaient s'être évanouis dans la brume de mes erreurs.

— Où avais-je trébuché ? Quel mauvais tournant avais-je pris pour me retrouver dans une merde pareil ? me demandai-je, cherchant dans les méandres de mon passé la clé de ma chute. La réponse me frappa avec la subtilité d'un coup de poing : c'était lui, avec ses promesses et ses paroles mielleuses, qui m'avait entraînée loin de ma famille, mon ex, cet homme que je considérais autre fois, celui que j'avais tant aimer et qui m'avait blessé au plus profond de mon être.

— Fait chier ! m'exclamai-je, me précipitant sous la douche.

Nadia, une de mes seules amie qui travaillait dans un club, m'avait prêté son pass VIP, et dieu sait combien j'en avais désespérément besoin. Les temps avaient été éprouvants, et j'avais un urgent besoin de décompresser.

Je me hâtai de prendre une douche, enfilai une robe noire courte voir plutôt un bout de tissu que Nadia m'avait prêtée et des escarpins aiguisés capables de percer une pastèque en un rien de temps.