12. Captive curieuse

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Aksana

Je me relevai en appuyant sur mon poignet droit, un petit cri de douleur m'échappant en constatant la violente torsion. C'était clair, mon poignet était foulé. Et ce psychopathe, au lieu de m'aider, m'avait laissée là, abandonnée à ma douleur. Qu'il aille au diable !

Je me tournai lentement, l'esprit embrouillé par la douleur, et aperçus la porte fracassée, les éclats de bois éparpillés autour. Dans la pénombre, je tendis la main, cherchant désespérément un interrupteur. La lumière douce provenant du couloir me guidait, mais j'avais besoin de plus. Finalement, je trouvai le petit levier métallique et l'actionnai. En un instant, une lumière crue inonda la pièce, me forçant à plisser les yeux. Un éclat presque aveuglant, mais je n'avais pas d'autre choix que de m'y habituer.

Peu à peu, mes yeux s'adaptèrent et je commençai à distinguer les murs autour de moi. Ils étaient couverts de dessins. Pas des simples esquisses, non, des œuvres magnifiques, des compositions impressionnantes qui semblaient jaillir d'une âme torturée. Chaque tableau avait son propre charme, mais quelque chose me dérangea profondément. Si cette maison appartenait à ce psychopathe, alors ces dessins étaient les siens. Il était artiste... ou il les avait achetés ? Mais d'où venait cette étrange sensation, comme si chaque image avait une signification cachée, une clé qu'il ne voulait pas révéler ?

Mon regard se fixa sur un tableau en particulier. Une jeune femme, blonde, magnifique, dans une robe rouge éclatante, souriait dans une pose pleine de grâce. Ses traits me frôlaient l'esprit, son nez fin, ses lèvres pulpeuses... Mais ce qui me frappa le plus, c'était la ressemblance frappante avec moi. C'était irréel, presque... choquant. La même lumière dans ses yeux, le même éclat dans son sourire. Cette image... elle semblait me regarder, me comprendre, comme si elle savait que j'étais là, à la fois connectée et étrangère à elle.

Soudain, la voix grave d'un homme, suivie du bruit d'une porte qui s'ouvrait brutalement, me fit sursauter.

— J'ai pas envie de le faire aujourd'hui...marmonna la voix rauque de Bogdan, reconnaissable entre mille.

Mec, t'as pas le choix ! On le fait aujourd'hui, comme ça c'est fait, résonna une autre voix familière, mais floue dans mon esprit, comme si je n'arrivais pas à placer son propriétaire.

On est sûr, mec. Depuis le temps qu'on le cherchait, une troisième voix, plus jeune, mais tout aussi déterminée.

— Vous faites ça, et moi je vais la rame... commença une voix féminine, avant d'être brutalement coupée.

Elle ne sort pas d'ici ! La voix de Bogdan éclata, pleine d'autorité, impitoyable.

Très bien. Après tout, elle va devenir ta f- Une autre voix s'éteignit brusquement, laissant place à un silence lourd.

Je n'avais pas besoin qu'on me dise plus. Leur conversation m'échappait, mais l'essentiel restait. Bogdan était là, et il m'avait déjà marquée d'une manière ou d'une autre. J'étais juste un pion dans son jeu.

— T'es pas drôle ! répliqua un des hommes d'un ton moqueur.

Je vais te faire avaler une bombe, tu verras si c'est drôle, la menace de Bogdan était glaciale, presque amusée, comme un jeu qu'il maîtrisait parfaitement.

— Lev et Anthonin, vous me suivez. Irina va aller lui chercher des vêtements, et toi Kirra, tu fais la garde, l'ordre de Bogdan résonna dans la pièce, indiscutable.

BOGDAN (Mafia Book) [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant