27. Trouvaille manigancé

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Aksana

Un.

Trois.

Deux.

Quatre.

Cinq.

Un.

Trois.

Deux.

Quatre.


Qu'est-ce que je détestais les matins.
Qu'est-ce que je détestais cette lumière.
Qu'est-ce que je détestais ces baies vitrées.
Qu'est-ce que je détestais le propriétaire de ces baies vitrées.

Un grognement échappa à mes lèvres alors que je me tournais sur le côté, essayant d'échapper aux rayons implacables du soleil qui inondaient la chambre. En entrouvrant un œil, l'horloge m'afficha un impitoyable 9 h 17.

Quatre jours s'étaient écoulés depuis ma dernière altercation avec le psychopathe aigri. Quatre jours à rester enfermée dans cette chambre, à éviter le moindre contact avec lui et tout ce qui tournait autour de son univers sombre. Descendre en bas était devenu un supplice auquel je ne pouvais pas me résoudre. Nos échanges se limitaient à des ordres secs ou des accusations absurdes, comme celle de "cesser de le fixer".

Il était plus froid, plus distant, plus énervé encore que la dernière fois que nous avions parlé.

Je poussai un soupir résigné avant de me redresser lentement. Des bruits de conversation résonnaient depuis le rez-de-chaussée, signe que Kirra et les autres étaient déjà réveillés. Ce qui voulait aussi dire que Nikita était probablement là. Rien que de penser à elle, je sentis la colère monter.

Fais chier.

Je passai une main dans mes cheveux en bataille, un fouillis informe que je n'avais plus la force de coiffer. À pas lents, je me dirigeai vers la porte de la chambre. Mon cœur s'accéléra légèrement alors que ma main touchait la poignée, appréhendant ce qui m'attendait de l'autre côté.

En ouvrant la porte, un air frais m'accueillit. Je longeai rapidement le couloir, évitant soigneusement de croiser Aaron. Mais lorsque j'atteignis la salle de bain et ouvris la porte, une scène inattendue me fit sursauter.

— Tu pourrais apprendre à toquer, non ? grogna Irina, visiblement surprise.

Accroupie devant un tiroir, elle cacha rapidement quelque chose derrière son dos. À côté d'elle, Vanessa se contemplait dans le miroir, ajustant une mèche de cheveux avec une arrogance désinvolte.

— D-Désolée... murmurai-je, déstabilisée.

Je n'avais ni l'énergie ni l'envie de me battre avec elles ce matin. Irina referma précipitamment le tiroir, réinstallant un cadenas dessus.

— On y va, Vanessa, lança-t-elle sèchement.

Vanessa, trop absorbée par son reflet, tarda à réagir jusqu'à ce qu'Irina répète son nom, cette fois avec agacement. Elle tourna la tête vers moi, m'offrant un regard froid avant de sortir en bousculant mon épaule.

Un rire nerveux m'échappa tandis que je me dirigeais vers le lavabo. En me regardant dans le miroir, je fus choquée par mon reflet. Mes cheveux avaient perdu leur éclat, mon teint était terne, et des cernes soulignaient mes yeux fatigués. On aurait dit un zombie tout droit sorti d'un épisode de The Walking Dead.

Sympa.

Je secouai légèrement la tête pour chasser cette pensée, ouvris le robinet et me rinçai le visage à l'eau froide. Alors que je brossais mes dents, une vague de réflexions amères m'envahit.

Devais-je être reconnaissante d'être ici, dans cette villa luxueuse ? Moi qui avais passé ma vie à rêver d'argent, était-ce de l'ingratitude ? Ou étais-je simplement piégée dans un cauchemar où chaque jour me ramenait un peu plus vers un passé que j'avais juré d'abandonner ?

Un bruit sourd me fit sursauter. Baissant les yeux, je vis le cadenas qu'Irina avait replacé, maintenant au sol. Intriguée, je me penchai pour le ramasser.

Le tiroir était légèrement entrebâillé.

Mon cœur accéléra alors que ma main, presque malgré moi, se posa sur la poignée. Je tirai doucement, révélant son contenu.

À l'intérieur, des photos retournées, un trousseau de clés que je reconnus immédiatement comme étant le mien... et mon téléphone. Je le saisis d'une main tremblante avant de retourner les photos.

Mon souffle se coupa.

Des clichés de moi, pris au fil des jours, s'étalaient devant mes yeux. Des photos de mon appartement. De moi au bar de Nadia. De ma petite sœur. Et même une de ma mère, une cigarette à la main, riant aux éclats aux côtés d'un homme inconnu.

Une vague de nausée me submergea.

Ma main tremblait en agrippant mon téléphone. Je l'allumai en priant pour qu'il fonctionne, mais avant même d'avoir le temps de composer un numéro, une voix glaciale me fit sursauter.

— Je savais que tu les trouverais, suka.

Je relevai les yeux pour voir Aaron, appuyé contre l'encadrement de la porte. Ses mains tatouées étaient enfouies dans les poches de son pantalon, et son regard perçant ne me quittait pas.

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Joyeuse année 2023 mes Nesslodettes d'amour, (pour celles et ceux qui fêtent) je vous souhaite pleins de bonne choses durant cette année et que cette nouvelle année soit encore meilleure que l'année précédente et l'année qui suit encore plus. Que tous vos souhaits et vos projets puissent se réaliser et que la réussite vous comble tout au long de cette année.
Encore une fois, merveilleuse année 2023.
Nesslodd.

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BOGDAN (Mafia Book) [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant