Les semaines passent et Octavien ne semble pas avoir passé à autre chose, bloqué dans cette rage intérieure. Il m'évite, mais mon secret est sauvé, ce qui me permet de respirer et de me concentrer sur le concours de fin d'année qui s'approche. J'entendais déjà ma cloche interne faire tic tac tic tac, à mesure que le temps s'échappait et la date s'approchait. Pour éviter toute angoisse et situation délicate, il faut s'y prendre à l'avance et rien de mieux que travailler à plusieurs ! En tout cas... moi ça m'aide, de plus qu'en ce moment Lucas me propose souvent d'aller à la caféothèque pour qu'on travaille sur notre collection personnelle, tout en se motivant. Aujourd'hui même il me semblait davantage plus gai que d'habitude en me proposant encore une fois d'aller à cette même caféothèque dont le parfum me faisait voyager dès la ma première visite et instant que je suis entré. J'ai tout de suite accepté, bien sûr, c'était devenu une routine pour nous deux dont on ne pouvait échapper et dont on ne voulait point s'échapper.
Lucas était assis quand j'entre dans la caféothèque, l'odeur déjà casanière de ce chaleureux endroit me réconfortait. Il me fait signe et enlève son sac pour que je puisse m'asseoir, ce petit geste me réchauffait et je ne sais pas expliquer comment et pourquoi un tel geste me touchait autant.
Lucas : J'ai déjà commandé pour nous.
Il sourit et me fait ses yeux ronds et suaves que je connaissais si bien, il y avait quelque chose de sincère et de poétique dans chaque regard et chaque mot qu'il prononçait, purement esthétique comme un rêve crémeux.
Moi : Merci ! C'est bien un...
Comme dans une scène de comédie romantique, on prononce les mêmes mots en symbiose : chai latte – On part dans un délire, un bon fou rire qui enlevait toutes mes préoccupations. Il me connaissait si bien que je n'avais pas besoin de vérifier la commande, mais c'était notre routine. La serveuse arrive avec nos commandes et bien sûr le fameux, chai latte, on se regarde et le rire reprend.
Lucas : Allez bois ! Sinon ça va refroidir.
Je voulais le taquiner davantage mais je me retiens, car je ne voulais pas que son thé refroidisse. Dès que j'apporte le chai à ma bouche, l'odeur et le goût se mélangent comme une bombe j'avais une impression de déjà vu. De vagues souvenirs se mélangent tout en étant harmonieux et flous, je suis particulièrement percuté par un souvenir : un face à face, dans un café, avec Octavien. Dans l'espace d'une seconde, j'ai senti puis ressenti une sorte de nostalgie nouvelle qui me piquait, je ne sais pas comment l'expliquer, ce sentiment qui se manifeste non seulement intérieurement mais aussi extérieurement, je sentais réellement cette douleur dans ma poitrine. J'apporte à nouveau ce thé à mes lèvres mais cette fois-ci rien ne se produit. Rien d'ancien et de nouveau ne se produit.
Lucas : Tout va bien ?
Ces mots brisent mon état hypnagogique et me ramènent au présent. Je me frotte les yeux pour bien voir Lucas, qui était comme un flou lumineux.
Moi : Oui... je n'ai juste pas assez dormi, je pense.
Il pose sa main sur la mienne, ce changement brusque de température me donne la chair de poule, tandis que ses yeux pétillaient.
Lucas : Ce soir je m'assurerais que tu dormes bien.
Il se redresse et enlève sa main que je voulais garder. Je reste immobile un instant avant de prendre dans mon sac mes croquis, je sentais le regard insistant de Lucas, je sentais qu'il voulait quelque chose. Je me retourne vers ce dernier et je croise son regard, gêné, il le baisse.
Moi : Tu veux me demander quelque chose ? T'as pas tes affaires ?
Le ton taquineur de ma voix dessine un sourire sur son visage angélique.
Lucas : Je voulais juste te deman...
Je n'entendais plus Lucas, mon attention étant capturée par Octavien et Adrien qui s'assoient ensemble plus loin. Que font-ils ensemble ici ? Ensemble ? Ici ? Lucas suit mon regard et pousse un soupir.
Lucas : Notre cachette n'est plus une cachette.
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STYLE (boy X boy)
Teen FictionConnor veut poursuivre son rêve dans l'école de mode parisienne. Cette école, où, la compétition est très dense et, où, seulement les meilleurs réussissent, ne lui laisse point du temps pour des distractions mais, des garçons risquent de tout pertur...