Si l'on demandait à Stiles d'expliquer la raison pour laquelle il se trouvait dans cette situation, nul doute qu'il serait incapable de le faire. Si l'on parlait du côté pratique de la chose, eh bien, il était incapable de parler. Ensuite, il était lui-même perplexe, si l'on excluait la terreur qui emplissait quasi complètement son regard ambré – le reste étant une souffrance incommensurable. Ensuite, lui demander de décrire ce qu'il ressentait serait également contreproductif au possible, étant donné qu'il souffrait bien trop pour ne serait-ce que réfléchir.
On avait brûlé la peau de son cou, sur le côté. On y avait tracé quelque chose. C'était là que ça avait brûlé. C'était d'ailleurs le seul moment où il avait réussi à contenir ses cris. Parce que c'était supportable. Très douloureux, mais supportable.
Le reste l'était moins.
Que lui faisait-on ? Il n'en avait aucune idée mais savait vaguement que tout ça avait un rapport avec le surnaturel. Ce qu'on lui faisait, c'était magique. On ne faisait pas souffrir avec des armes, mais bien de la magie. Et pourquoi ? Il n'en avait aucune putain d'idée. Il avait vaguement compris, dans un moment de lucidité, qu'on lui avait reproché quelque chose, un crime. Il avait probablement essayé d'expliquer à ses agresseurs qu'il n'avait rien vu, rien fait, qu'il était arrivé là, comme ça. Et encore, il en doutait. Parce que, très vite, la douleur était montée à un cran insupportable, si bien qu'il ne savait plus ce qu'il avait dit où fait dès le début de sa torture. Peut-être avait-il supplié ses tortionnaires d'arrêter durant les dix premières minutes de son supplice, peut-être pas. Il ne savait pas, il ne savait plus et au fond, peut-être qu'il n'avait jamais su.
Du sang s'écoulait de sa bouche. Ses poignets, ses chevilles menaçaient de saigner à leur tour, tant il forçait pour se libérer des liens – en acier mais ça, il ne l'avait pas remarqué – qui le maintenaient cloué à un semblant de chaise, ou quelque chose s'y apparentant. Il s'était mordu la langue, la lèvre, l'intérieur des joues. Alors, forcément, il avait la bouche en sang. Il était épuisé, les larmes ne cessaient de couler mais aux yeux de ses tortionnaires, ce n'était pas une preuve d'innocence. Au contraire, pour eux, il tenait bon.
- Continuez, on va le faire craquer, dit l'un d'eux.
Ce jeune homme qu'ils avaient retrouvé dans cette ruelle sombre était forcément le responsable – direct ou indirect, qu'importait – de la mort de leur collègue, complètement massacré. Et puis, la rune qu'ils lui avaient gravé dans la peau fonctionnait sur lui, ce qui signifiait donc qu'il était comme eux. Un shadow hunter. Selon leurs information, l'ordure qui sévissait depuis quelques temps et faisait bon nombre de victimes était un shadow hunter. Puis en général, un meurtrier aimait revenir sur la scène de son crime. Par sadisme, par curiosité, ou bien autre chose. Les pensées d'un psychopathe étaient impénétrables.
Au départ, l'on avait douté. Peut-être que ce morveux s'était simplement trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Et puis, l'un des bourreaux avait émis l'idée que ce visage d'ange pouvait très bien cacher la pire ordure qui soit. Puisqu'il était très apprécié et qu'on avait confiance en lui, on s'était fié à son jugement.
Et on torturait Stiles avec une rune d'agonie, qu'on réactivait sans arrêt.
Si Aaron jugeait bon de continuer, pourquoi le contredire ? L'individu finirait par parler. Il était difficile de résister à une torture pareille. Il cracherait le morceau. Et après cela, on pourrait l'incarcérer, ou bien directement le faire payer pour ses crimes. C'était un assassin, un meurtrier, l'immondice d'une déviance humaine.
Au vu de l'horreur des blessures des cadavres déjà retrouvés avant celui de la soirée, faire souffrir cet enfoiré autant qu'il avait fait souffrir ses victimes était justice. Puisqu'il fallait un coupable et que cela faisait des semaines que l'Institut en cherchait un, on pouvait dire que cet adolescent tombait bien. Il était sur le lieu du crime. Le lieu du crime. C'était également un shadow hunter – sans runes, ce qui signifiait qu'on les lui avait retirées suite à un crime grave. Ce garçon était bien jeune pour avoir subi un effacement de runes, mais il avait dû le chercher.
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Dans le reflet de ton épée
FanfictionStiles s'accorde une soirée pour s'amuser, tranquille, seul, sans savoir qu'elle va changer sa vie. Le détruire. Lui faire faire des rencontres inoubliables. Lui faire découvrir ce qu'il est. Et lui permettre de sauver Beacon Hills d'une nouvelle me...