Chapitre 2

57 13 10
                                    

On devait partir en voyage à Amsterdam ! Notre premier voyage sans nos parents ! Elle avait tellement hâte... dis-je en pleurant.

- Veuillez reprendre ou vous en étiez mademoiselle... me dit le policier en face de moi...

- Excusez moi... Donc je vois la voiture de sa mère débarquer, je la salue poliment, comme d'habitude, et je pars composter les billets le temps qu'Eva dise au revoir à sa mère. J'étais si impatiente ! En passant je lui récupère ses affaires, et je pars faire la queue. Dans la queue, j'étais dos au passage piéton, et là j'entends un moteur gronder, de crissement de pneus et des craquements, puis des cris alors je..."

J'éclate en sanglots devant le commissaire qui me tend une boite de mouchoirs.

- Exc... excusez moi... dis-je en hoquetant et en me mouchant. Je disais que... Je disais quoi déjà ?...

- Vous en étiez aux cris... dit il sans détacher les yeux de son petit carnet où il note je ne sais quelles infos...

- Oui... donc j'entends des cris et là je me retourne et... et elle était par terre, dans une flaque de sang, les membres de travers... comme morte...
Je me mets à pleurer de plus belle.
Les vagues de douleur déferlent en moi, à chaque mot c'est plus difficile.

- Vous vous souvenez de la couleur de la voiture ? Ou encore mieux, de la plaque d'immatriculation ?... dit-il d'une voix grave et sérieuse.

- Je n'ai pas une mémoire visuelle... mais je dirai que la voiture était noire ou bleue foncée... et c'était une Renault ! Ça c'est sur ! Mes parents on la même en blanc... Après j'étais tellement paralysée que j'ai pas fais plus attention... désolée de pas plus vous aider... J'ai vraiment envie de tuer celui qui a fait ça...

- Je comprends, mais vous nous êtes déjà d'une grande aide. Merci d'être venue, vous pouvez rentrer chez vous.

- Merci à vous, au revoir. Et rappelez moi s'il y a du nouveau !

- Comptez sur moi, au revoir.

Je sors de la petite salle bleue et sombre, puis je vais m'asseoir dans la salle d'attente du commissariat, le temps de reprendre mes esprits. L'odeur de désinfectant me pique le nez. Eva. Je ne pense qu'à elle depuis des heures. C'est la seule personne qui compte pour moi dans ce monde. Vous allez dire, " mais tes parents ?", sauf que mes parents sont de vrais connards, des bouffons, des.... Ce sont même pas de vrais parents vu qu'ils m'ont placée en famille d'accueil depuis 14 ans, et aucune ne m'aimais, alors j'en ai vu des parents, et j'en vois encore, mais je détèste les parents. Eva m'a accueillie quand je fuguais ou qu'ils me battaient, quand ils me crachaient dessus. Eva est allée voir la police parce que j'osais pas le faire, Eva ben... C'est Eva quoi... C'est une fille généreuse et attentionnée, qui a de l'humour mais qui est très sérieuse...
Je l'adore...

Je m'en étais pas aperçue mais un jeune homme s'est assis à deux chaises de moi, et ça se voit qu'il est stressé.

Il se tourne vers moi et me souris tristement.

- Tu es là pourquoi toi ? Me demande-t-il presque en chuchotant, d'un air gêné.

- Ma meilleure amie s'est faite renverser...

- Ah ouais ? Pareil... Elle s'appellerait pas Eva par hasard ?

- Si ! Tu la connais ? J'étais là quand elle s'est faite renversée... Je sais pas mais ils m'ont interrogée...

- Oh mon dieu... je suis désolé ça doit être dur... Benoît, enchanté !

- Charline, meilleure amie d'Eva.

- Copain de la victime. Juste ami hein ! En fait on se connaît depuis qu'on est petits... Bref... ça te dit un café ?

Rêve [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant