Chapitre 03 : Les remords d'Ashley.

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Point de vue de Caitlin.

Je me réveille doucement en sentant une forte douleur derrière le crâne. J'essaie de bouger et je réalise ce qu'il vient de se passer. Je suis attachée, je ne peux pas bouger ni hurler. Je gigote dans tous les sens avant de me rendre compte que je n'ai aucune échappatoire et mon rythme cardiaque s'accélère. J'entends quelqu'un arriver, c'est Ashley. Je la regarde, complètement perdue et elle me retire le bout de tissus qui m'empêche de parler.

— « Si tu cries, Hunter s'occupera de toi. Me dit-elle.
— T'es vraiment cinglée ! Hunter va te trahir, tu le sais j'espère ?
— N'en sois pas si sûre. Nos intérêts coïncident : on veut tous les deux te faire souffrir.
— Ashley, je t'en prie ! Cette histoire va trop loin, et tu le sais.
— Tu aurais dû y penser avant de me voler mon petit copain.
— Je ne te l'ai pas volé ! Tu as été horrible avec lui, et tu prétends l'aimer ? Ce n'est pas de l'amour ça, moi je l'aime, je l'aime réellement.
— J'en ai rien à foutre de ce que tu penses. Il est à moi.
— Quand il saura que tu as participé à ça, il voudra juste te tuer.
— Mais il ne le saura jamais.
— Effectivement.
— Hunter...
— Ashley, tu peux nous laisser ?
— Avec plaisir.
— Alors... On a des comptes à régler toi et moi.
— Si tu veux me tuer, fais-le.
— Oh non, je ne veux pas te tuer. Ce serait beaucoup trop simple. Je veux que tu souffres et que cette souffrance soit tellement insupportable que c'est toi-même qui voudras en finir.
— T'es un monstre...
— Si tu étais restée, rien de tout ça ne serait arrivé, petite conne. Me dit-il en me giflant de toutes ses forces. Ton petit copain et ton meilleur ami sont sûrement à ta recherche.
— Ne leur fais pas de mal !
— Tu es plus courageuse que dans mes souvenirs. Mais ne t'inquiète pas, je ne leur ferais rien. Ils ne te retrouveront jamais.
— Tu ne devrais pas les sous-estimés, Hunter. »

Il me donnait encore une fois, une gifle assez violente et il me prenait par le cou en serrant tellement fort que je pouvais à peine respirer.

— « Ne fais pas la maligne. Tu n'es importante pour personne. Quand ton cher Billy va se rendre compte d'à quel point tu es faible, il ne voudra même plus de toi. Me dit-il avant de s'en aller et de me bâillonner de nouveau. »

Je m'imagine toutes les pires horreurs en tête, il est vraiment malade et il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici. Je n'arrive pas à utiliser mes pouvoirs, la peur me paralyse complètement. Mes bras sont attachés dans mon dos et je n'arrive pas à défaire les cordes, elles sont tellement rêches qu'elles m'arrachent littéralement la peau.

Samedi 26 janvier 1985.

Je ne sais pas quelle heure il est ni quel jour nous sommes. Il fait nuit, c'est tout ce que je sais. J'ai essayé plusieurs fois de me défaire de mes liens, en vain. Mes pouvoirs ont comme disparu et je suis effrayée.

— « Ça ne sert à rien d'essayer de te libérer, tu n'y arriveras pas. Me dit Hunter surgissant de la pénombre. Je vais te permettre de parler, petite salope, mais n'essaie même pas de crier.
— Tu es un monstre !
— Merci. Mais n'oublie pas que tout ça, tu le mérites.
— Je le mérite ?! C'est toi qui t'es montré violent envers moi, en plus de me...
— De te quoi ?
— Tu sais très bien de quoi je parle.
— Je veux que tu le dises.
— De me violer.
— Ah, tu t'en es souvenu finalement... Comment ?
— Tu crois que je vais te le dire ? Tu rêves.
— Sûrement à cause de ton nouveau petit copain, qui me ressemble un peu d'ailleurs.
— Billy n'a rien à voir avec toi.
— Oh, mais c'est qu'elle est vraiment amoureuse ! Tu sais qu'il n'en a rien à faire de toi ?
— Tu n'arriveras pas à me faire douter de lui.
— Si, j'y arriverais. Parce que je dis la vérité. Sérieux Caitlin, tu pensais quoi ? Il passait son temps à baiser des filles et avec toi, il est loin d'être comblé. Il va finir par se barrer et tu le sais.
— Ferme-la.
— Oui, tu sais que j'ai raison. Et de plus, j'ai eu la chance de te voir sans vêtements, enfin, ce n'était pas vraiment une chance. Ton corps est dégueulasse, tu es laide et incompétente. Quand il va s'en rendre compte, il va juste, te fuir. Personne ne voudra jamais de toi.
— Je m'en fiche de ce que tu penses. Billy m'aime.
— Il n'aime personne ! Tu lui rappelles juste sa mère, et oui, je suis au courant de beaucoup de choses. Tu verras, j'ai raison. Il reste avec toi par pitié, mais tu vas te retrouver seule parce que c'est tout ce que tu mérites. »

Clair-obscur - TOME 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant