Chapitre 13 : Sortie entre filles.

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Mercredi 29 mai 1985.

Il est minuit, et c'est enfin mon anniversaire, la majorité est à moi. Je ne voulais pas m'endormir avant car la première chose que je fais, c'est prendre la lettre de Billy.

« Je sais très bien que tu ouvriras cette lettre dès minuit, car tu es la personne la plus impatiente que je connaisse et c'est quelque chose que j'ai toujours trouvé adorable chez toi. Donc, je suis sûrement le premier à te le dire, je te souhaite un merveilleux anniversaire, mon amour. Au moment où je t'écris ceci, nous sommes encore ensemble, mais quand tu liras cette lettre, ce ne sera plus le cas, mais je sais très bien ce que je ressentirais, et je sais que tu me manques plus que tout. Tout ce que je veux, c'est que tu sois heureuse et j'espère sincèrement que tu le seras, même si ce n'est pas avec moi. Notre relation n'a jamais été simple, mais on s'est toujours battu et je ne cesserais jamais de me battre pour nous, peu importe combien de temps cela prendra, je suis sûr que je te retrouverais. Tu es mienne, depuis le jour où j'ai posé les yeux sur toi, depuis le jour où tu m'as remis à ma place et que j'ai compris que tu détenais une espèce de pouvoir sur moi (sans mauvais jeu de mots), et j'ai compris tout de suite que ma vie allait changer et cela m'a terrifié. J'avais si peur de te briser que je ne cherchais même pas à essayer de te rendre heureuse, mais j'ai combattu cette peur parce que t'avoir loin de moi était beaucoup trop dur. Je me suis complètement abandonné à toi, Caitlin, je suis tombé éperdument amoureux de toi, de ton cœur et de ton âme, tu es la meilleure chose qui me soit arrivée. Je sais que cette séparation est horrible pour nous deux, mais je sais aussi que tu es forte et que ce lien qu'il y a entre nous, personne ne pourra le détruire, ce lien est spécial, tout comme toi. J'aimerais tant pouvoir voir ton sourire, t'entendre rire et te prendre dans mes bras... Ton absence est la chose la plus dure que j'affronte actuellement, mais l'espoir que toi, tu es heureuse, me donne un peu de force. J'espère que tu t'es fait de nouvelles amies, peut-être que tu m'as oublié, peut-être que tu es de nouveau en couple et je le souhaite, mais s'il te plaît, n'oublie jamais que quoi qu'il puisse arriver, je t'aime et je t'aimerais toute ma vie. Encore joyeux anniversaire, mon amour. »

D'accord, je suis en train de déverser un torrent de larmes que je dois absolument contrôler pour ne pas réveiller mes parents, mais je n'y arrive pas alors je suis sortie dehors, la lettre à la main pour prendre l'air, j'étouffe littéralement. Je relis cette lettre encore et encore et chaque mot me brise un peu plus. C'est lui et ça sera toujours lui, je ne veux personne d'autre. Actuellement, la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de retourner à Hawkins, mais je ne peux pas. Je n'ai pas d'argent, pas de maison, ça compliquerait les choses et même si je pouvais faire en sorte que Billy vive avec moi, je ne pourrais pas laisser Max et Susan aux mains de Neil. Je meurs d'envie de revenir, mais ce serait du pur égoïsme et je ne suis pas comme ça.
Putain, il me manque terriblement, je ne savais même pas que c'était possible de ressentir une douleur aussi puissante, j'ai l'impression que mon cœur est en train de brûler, je n'ai même plus de force, je me sens faible et je ne peux parler de ça à personne.
Mais Billy a raison, il y a quelque chose de spécial entre nous, notre amour est puissant, très puissant et je sais qu'on finira un jour par se retrouver, peut-être pas dans cette vie-là, mais nous sommes destinés à être ensemble.
J'ai pris quelques minutes pour respirer et me calmer, puis je suis remonté dans ma chambre, j'ai mis un de ses pulls ainsi que son parfum et j'ai essayé de dormir, son odeur me donne l'impression qu'il est près de moi.
Le réveil sonne, c'est l'heure d'aller en cours. J'essaie de me forcer à me lever et de profiter de ma journée, je suis à peine sorti du lit que mes parents débarquent dans ma chambre.

— « Joyeux anniversaire !
— Papa, maman... Il est 7h du matin ! Mais merci.
— On voulait être les premiers à te le souhaiter. Me dit ma mère.
— Désolé, mais vous n'êtes pas les premiers. Répondais-je en lui montrant la lettre.
— Elle est de Billy ?
— Hm.
— Bon je file, je vais être en retard. Encore bon anniversaire ma puce. Me dit mon père.
— Qu'est-ce qu'elle dit cette lettre ?
— Ça, maman, c'est personnel.
— Tu as raison. Mais ça doit être assez puissant pour que tu aies autant pleuré.
— Quoi ?
— Je t'ai entendue descendre cette nuit, et tes yeux sont tout gonflés.
— Oh... Oui. En fait, Billy a beaucoup de talent pour l'écriture et c'était assez émouvant.
— Et il écrit bien aussi.
— Il est gaucher, tous les gauchers écrivent bien.
— Je vais te laisser te préparer. »

Clair-obscur - TOME 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant