Chapitre 22 : Karen, il faut qu'on parle.

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Samedi 20 juillet 1985.

Il était environ deux heure du matin, et je me suis réveillée en sursaut sans vraiment savoir pourquoi. J'ai tourné la tête et j'ai vu que Billy n'était pas près de moi alors j'ai voulu allumer la lumière et je l'ai vu, debout, près de la porte. Il ne bougeait pas et me fixait, ce qui était assez flippant.

— « Billy ? Ça va ? »

Il ne répondait pas, alors je me suis doucement levée, je me suis approché et il n'avait aucune réaction. J'ai tout de suite compris qu'il me faisait une crise de somnambulisme. Mais depuis quand mon petit copain est somnambule ? Et qu'est-ce que je suis censé faire ? Je sais juste qu'il ne faut jamais les réveiller, car ils peuvent avoir peur alors j'ai voulu le remettre au lit en douceur, mais il est sorti de la pièce et il s'est dirigé vers l'ancienne chambre de mes parents. Je l'ai suivi pour être sûre qu'il ne se mettait pas en danger.

— « Billy... Il faut que tu reviennes te coucher, tout va bien. »

Je lui ai attrapé la main lentement, mais il ne m'a pas laissé faire et il est parti pour descendre les escaliers. J'ai eu peur qu'il tombe, mais il les a descendus comme s'il était réveillé, c'était perturbant.

— « Cait, qu'est-ce qu'il se passe ?
— Nora ! Chut, il fait une crise de somnambulisme. Il ne faut pas le réveiller. Va te recoucher, je m'en occupe.
— Tu es sûre ?
— Oui. »

Elle repartait dans la chambre d'amis qui était désormais la sienne et pendant que j'ai parlé avec elle, je n'ai pas vu Billy prendre un briquet, je l'ai remarqué quand il a commencé à vouloir se brûler le bras alors j'ai eu tellement peur que je me suis jeté sur lui et cela l'a réveillé.
Il a failli tomber à la renverse et il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il était apeuré et perdu.

— « Calme-toi, tout va bien. C'est moi, je suis là.
— Qu'est-ce que je fais ici ?
— Bah apparemment, t'es somnambule.
— Quoi ?
— Ouais, je n'ai pas voulu te réveiller pour ne pas que tu aies peur, mais là tu te mettais en danger.
— Qu'est-ce que j'ai fait ?
— Tu as essayé de te brûler la peau, avec ton briquet.
— Hein ? Quoi...
— Calme-toi, tout va bien.
— J'étais... En plein cauchemar... C'était tellement réel.
— Raconte-moi.
— Je... Non. C'était horrible.
— Billy, je suis là, parle moi.
— Le... Le portail s'était réouvert et j'étais de nouveau possédé sauf que là, je voyais absolument tout, mais je n'avais aucun contrôle et... Je t'ai tuée...
— Oh mon Dieu...
— Caitlin, je suis désolé... Me dit-il en se mettant à pleurer.
— Non, ne sois pas désolé, ce n'était qu'un cauchemar, tout va bien.
— Ça paraissait tellement réel...
— J'imagine bien... Oh, mais attend. J'ai compris...
— Quoi ?
— Pourquoi tu as voulu te brûler... Les monstres du monde à l'envers ne supportent pas la chaleur alors comme tu étais persuadé d'être possédé, ton inconscient a voulu le faire sortir en utilisant une source de chaleur.
— J'aurais pu prendre un chauffage ou un truc moins dangereux...
— Je pense que tu as pris ce que tu avais sous la main. C'est la première fois que tu es somnambule ?
— Non... Ça m'arrivait quand j'étais plus jeune, quand ma mère est partie, mais ça s'était calmé et maintenant ça recommence, je suis désolé...
— Ne sois pas désolé, tu n'as rien fait de mal. Viens, tu as besoin de dormir.
— Ce n'est peut-être pas une bonne idée que l'on dorment ensemble, je pourrais être dangereux...
— Je n'ai pas peur de toi, ça va aller. Viens avec moi. »

Je lui ai pris la main et j'ai fait en sorte de le rassurer pour qu'il se calme. Il est allé prendre une douche pour reprendre ses esprits et il m'a ensuite rejoint. Je l'ai pris contre moi, sa tête posée sur mon épaule et j'ai placé ma main dans ses cheveux pour qu'il se détende et il s'est rendormi assez vite. J'ai remarqué qu'il fait des cauchemars seulement quand il n'est pas dans mes bras, mon contact l'apaise alors je ne vais plus jamais le lâcher et je vais le prendre contre moi absolument toutes les nuits.
Quand je me suis réveillée vers 9h30, il dormait toujours et je n'osais pas bouger de peur de le réveiller. Son corps était chaud, et je sentais les battements de son cœur. Je caressais son dos et ses cheveux puis il s'est doucement réveillé.

Clair-obscur - TOME 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant