Chapitre 14

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Ma jambe droite tressaute nerveusement au rythme des tic et tac de l'horloge tandis que ma lèvre inférieure s'est vue être réduite à l'état de chaire à pâté. D'un coup d'oeil rapide, je vérifie l'heure : dix-neuf heures six. Que fait donc Gaku ? Se pourait-il qu'il soit en train de réviser et qu'il n'ai pas vu le temps passé ? Ou bien est-ce que son père a réussi à le retenir chez lui même après la discussion que nous avons eu à propos de son fils ? Dans tous les cas, ça na m'arrange pas. Pas du tout même, étant donné la décision que j'ai prise après la visite de Gakuho Asano.

En effet, la discussion que nous avons eu m'a confronté à une certaine réalité, et m'a permis de prendre une décision par rapport à la relation que Gakushu et moi entretenons. La déduction à laquelle je suis arrivée est très simple : cela ne peut pas continuer comme ça. Les raisons, en revanche, sont bien moins facilement expliquées. Entre autre, il y a principalement le fait que je ne suis pas prête, avec la marque encore présente de mon ancienne relation, à commencer une relation amoureuse avec Gakushu. C'est peut-être de l'histoire ancienne, mais cela reste une blessure profonde, plus ou moins permanente, qui pour l'instant, m'empêche d'aller de l'avant. Et c'est pour moi très important, une fois que les choses deviennent sérieuses, que chacun sache où il se situe. Les malentendus et quiproquos font parties des situations les plus stressantes, ennuyantes, énervantes, compliquées et inutiles. Je ressens donc un profond besoin de mettre tout cela au claire avec Gaku, car j'ai beau ne pas me sentir capable de lui donner une histoire amoureuse, je ne me fiche pas de lui pour autant et je considère qu'il a le droit de savoir ( au plus vite ) que j'ai pris une décision et que j'ai posé des limites.

De plus, je prends en compte le fait que le père du roux semble être, tout comme moi, une tête de mule, et que bien que nous ayons parlé, il faudrait des mois voir peut-être des années, pour qu'il accepte vraiment de changer sa façon de penser. De ce fait, je refuse de rendre les choses plus difficiles pour Gaku, qui n'a déjà pas la vie facile. Il serait totalement idiot et injuste que le roux se fasse réprimander parce qu'il aurait décidé de me consacrer du temps si on avait commencé une relation.

Pour ces raisons ( et quelques autres ), cela m'a donc semblé être une évidence : nos agissements à la fois entre amour et amitié doivent cesser. Je serai la plus heureuse du monde si Gaku pouvait me garder comme amie. Si il ne peut me considérer de cette façon et qu'il est bel et bien amoureux de moi, je m'éloignerai de lui. Cela me fera passer pour une salope, mais je m'en fous. Je le fais pour son bien, et si lui même ne le sais pas ou refuse de s'en rendre compte, je le ferai quand même.

Plongée dans mes pensées, je sursaute quand trois coups sont frappés à la porte. Hâtivement, je saute du tabouret de bar et cours ouvrir. Le roux me fait un joli sourire et s'avance vers le bar pour poser son sac de cours sur une des chaises hautes, retirant également ses chaussures et les rangeant dans l'entrée.

- Je suis désolé d'être rentré si tard. Mon père m'a forcé à avoir une discussion avec lui après les cours, et ça a prit bien plus de temps que je pensais.

- Ce n'est rien. Gakushu, j'aimerai te parler de quelque chose aussi, j'avoue en me dirigeant vers la cuisine.

Il fronce les sourcils d'un air suspicieux tandis que j'ouvre le frigo pour sortir une bouteille de jus.

- Mon prénom en entier ? Je vais me faire gronder ?

- Un verre de jus de pomme ? je demande en l'ignorant. Il est très bon.

- Avec plaisir alors.

Je nous sers les deux et fais glisser son verre dans sa direction avant de poser mon regard sur le roux.

- De quoi est-ce que tu as parlé avec ton père ?

- Ce n'était pas toi qui devais me dire un truc ?

Amour assassin [Karma Akabane x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant