Chapitre 4

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Je déambule rapidement dans les couloirs quasi déserts et monte les escaliers nécessaires pour arriver devant le bureau du proviseur. Je toque deux coups secs et attends. Après quelques secondes, j'entends un 'entrez' amorti par la porte. J'entre avant de fermer derrière moi. Quand je me retourne vers la personne assise dans la grande chaise noire devant la baie vitrée, je vois tout de suite l'air de famille. C'est drôle d'avoir rencontré le fils en premier, j'ai l'impression de 'mieux' connaître le père.

Sans même y avoir été invitée, je m'avance et m'assieds dans l'un des deux fauteuils placés devant le meuble en bois brun. Puis je lance un sourire flamboyant à l'homme en face de moi.

- Bonjour monsieur le proviseur.

Il laisse un silence passer, penchant la tête de côté en continuant de m'observer puis il lâche de sa voix suave.

- C'est le premier jour et pourtant vous avez déjà réussi à manquer plusieurs cours. Je vois qu'on ne m'a pas exagéré votre description quand on m'a parlé de vous.

- Ah, veuillez m'excuser pour ça, mais je n'ai plus l'habitude de suivre parfaitement l'emploi du temps qui m'est donné. Ça va me prendre quelques semaines pour m'y réhabituer, j'explique.

Ma voix est subtilement moqueuse, mais le proviseur est trop intelligent pour ne pas déceler cette légère ironie, et c'est bien pour ça que je m'amuse à l'irriter.

- Enfin, passons. J'ai cru comprendre que vous connaissiez déjà le secret de la classe E vu que vous avez demandé à être spécifiquement intégrée à cette classe là.

- En effet.

- Bien. Alors je crois qu'il n'y a rien à ajouter. Je sais que vous avez fait la rencontre de mon fils et je ne vous demanderai qu'une chose : ne le déconcentrez pas de ses études. Évitez simplement d'avoir une mauvaise influence sur lui.

Je me lève et m'apprête à me diriger vers la sortie.

- Vous avez déjà une si mauvaise opinion de moi Monsieur Asano. Cela me blesserai presque, je dis narquoise.

Il me regarde ouvrir la porte puis semble se souvenir d'un truc.

- Ah, une dernière chose mademoiselle Kosichi.

- Oui ? je demande en le regardant.

- Évitez de charmer mon fils, surtout avec cette apparence. Il n'est pas encore assez résistant aux charmes féminins. Je n'ai pas envie qu'il n'ai que vous à l'esprit. C'est tout, bonne journée.

Un petit sourire orne mes lèvres.

- Merci du compliment Monsieur Asano. Bonne journée à vous aussi.

Je sors pour de bon de la pièce et commence ma montée de la colline pour arriver au sommet sept petites minutes plus tard, pas essoufflée le moins du monde. J'entends de très faibles voix et m'approche discrètement du bâtiment en bois délabré. Je monte en haut d'un arbre et m'assieds confortablement sur une branche. D'ici, je peux très bien les voir et, si quelqu'un regarde vers la forêt de mon côté, il peut me voir aussi. Je commence l'observation de la classe. Les élèves sont sagement assis en train d'écouter leur professeur. La fameuse cible. Le poulpe jaune qui a fait exploser la Lune. Celui que je hais pour avoir fait ça. Je sens déjà la colère monter en moi et un sourire de sadique illumine mon visage.

Je perçois soudain du mouvement et je vois qu'un garçon au fond de la salle s'est tourné vers la fenêtre et regarde la forêt. Ah non, il me regarde moi. On se fixe du regard et je penche la tête de côté en lui offrant un petit sourire. Il me rend mon sourire et il a déjà l'air d'être ennuyant, comme tous les autres, sans humour et trop respectueux et soumis.

Amour assassin [Karma Akabane x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant