𝐅𝐈𝐑𝐄𝐒𝐓𝐎𝐍𝐄 - T3

54. Inoubliable ambition

Un homme démoli peut devenir incontrôlable...

Mais tu devrais faire attention,

À une femme au cœur brisé.

Firestone

Les mois passent, et la routine n'a plus jamais frappé à la porte de notre chalet. 

Il y a tellement de choses que j'aimerais discuter avant que tout ne se termine, avant que je fasse mon choix... Il y a tellement de mots, de phrases, de déception que j'aimerais avouer, mais rien n'y fait. Rien ne sort, comme si ma bouche restait cousue. 

Je suis assis sur mon lit, le contrat dans mes mains, ne cessant de soupirer à chaque fin de phrase que je lis. 

Un an est passé, bien plus vite que je ne l'aurais cru. Cinq mois sont passés depuis la dernière fois... 

Nous sommes le 5 juillet 2022. C'est mon anniversaire, mais ça sonne aussi la fin du contrat avec Hope. 

J'ai deux choix qui s'offrent à moi. Je la cache, et la garde pour moi tout seul, ou la rend à tous ses fous dehors, qui lui veulent du mal. A partir d'aujourd'hui, Saphir et moi ne sommes plus payés pour la protéger. Émeraude m'a conseillé d'y réfléchir seul dans ma chambre, pour peser le pour et le contre. Mais je n'y arrive pas, parce que tout est égal. 

Oui, Hope était chiante au départ, mais j'ai réussi à avancer à son rythme. Oui, c'est un problème en plus, mais en l'acharnant d'entraînement, elle sera un problème en moins, et pourrait même être quelque chose de bénéfique pour nous.

─ Tu me causes des troubles d'humeur jusqu'à la fin Hope, soufflais-je en passant une main dans mes cheveux.

Je me lève et me dirige vers mon étagère de livre, où j'en réquisitionne un. En l'ouvrant, la photo de Hope qui allait avec le contrat de départ, y est toujours. 

Il suffirait peut-être de ne retirer que la puce, et de reprendre la femme avec moi. Il suffirait que je nous fasse passer pour mort, et on pourra faire tranquillement notre vie. Mais si nous sommes déclarés mort, alors il n'y a plus de travail. Il n'y a plus d'argent, donc pas d'échappatoire. 

Saphir non plus ne sait pas quoi faire. La seule personne tranquille dans la maison est Hope, qui n'a pas l'air de savoir quel jour on est. Sa bonne humeur se laisse transparaître, grâce à l'odeur de gâteau au chocolat qu'elle nous prépare. 

Nous sommes sa nouvelle famille. Je le lui ai dit, et je lui ai aussi dit que je ne la laisserai jamais seule. Je lui ai fait tellement de promesses, dont je suis désormais incapable de tenir. 

Quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, et je me racle la gorge en remettant le livre – et la photo – à sa place, avant d'autoriser la personne à entrer. Hope ouvre la porte, et me sourit quand son regard vert pétillant trouve le mien. 

Cinq mois ont passé depuis son viol. Cinq mois ont passé depuis la mort de Dylan. Cinq mois ont passé depuis que les menaces du Premier ministre de la Corée du Sud, ne sortent de mes pensées. Rien ne pouvait me soulager pendant ce lapse de temps. J'étais devenu si protecteur, que j'interdisais presque à tout le monde de sortir sans moi. Nos missions étaient toujours accompagnées par Hope, pas loin de nous. Toujours surveiller par mes hommes, même si je me méfiais d'eux.