Pdv Noah
- C'était qui ?
-...
- Oh, Noah ?
- Hein ?
Je lève la tête en direction de Brendon :
- Tu disais ?
- C'était qui le mec avec Megane ce matin ?
- Un mec de son bahut.
- Oui logique, mais son nom, c'est quoi ?
- Mais j'en sais rien moi, pourquoi tu me demandes ?
- Pour ça.
Il sort son téléphone et tape quelque chose dessus avant de le tourner dans ma direction.
Sur l'écran est affiché une photo du mec qui était avec Megane.
- Pourquoi tu me montres ça ?
- Ce mec, c'est Valentin Skander, autrement dit le "mec le plus populaire" et "le dieu humain" du bahut de nos sœurs.
- Et alors ? Elle couche avec tous les mecs c'est pas étonnant que lui aussi y passe.
- Ce que je veux dire c'est que ce mec est putain de riche, il a tout pour lui.
- Et ?
- Ils sont clairement opposés Noah, pourquoi ils couchent ensemble ?
- P'tetre parce que c'est le genre de mec qui veut ce qu'il ne peut pas avoir, toutes les filles doivent être à ses pieds, même Thea ça m'étonnerait pas, alors vu que Megane doit résister, il a voulut l'avoir aussi.
- Ouais ça se tient mais quand même...
- Je vous ressert les gars ?
On lève tous les deux la tête quand John, le patron du bar et qui est également notre voisin, se pointe devant nous avec une bouteille d'alcool.
- Ah ouais, met la dose !
Je m'affale sur le bar alors que John nous sert et que Brendon sort un billet de sa poche.
- Non c'est bon les gars, c'est pour moi.
Mon frère lui sourit avant de ranger son billet.
On est pas du genre à picoler jusqu'à être complètement soûl, pas comme notre daronne, mais ça fait du bien de relâcher la pression de temps en temps, surtout avec tous les problèmes qu'on accumule en ce moment.
Je continue mes études pour devenir flic mais si notre situation financière s'aggrave encore, je serais obligé de faire une pause pour bosser à donf, pour le moment je travaille juste dans un bar avec quelques potes mais c'est vraiment pas suffisant et je préfère largement faire une croix sur mes études plutôt que de forcer les plus jeunes à travailler, déjà que Megane commence à bosser à droite à gauche, faudrait pas en plus que Thea et Caleb soient obligés de s'y mettre.Pdv Valentin
- Maintenant ça fait huit fois, je n'ai toujours pas mon mot à dire ?
- Non, tu ne l'auras jamais.
On est allongés dans son lit, je vous laisse deviner dans quel état.
- C'était quoi l'enveloppe que tu lui as donné ?
- Parce que tu m'espionnais ?
- Non, enfin...tu sais.
- Je veux pas en parler.
Elle se lève et commence à se rhabiller avant de quitter la chambre.
Je souffle avant de me lever et de me rhabiller à mon tour, il ne manque que mon tee shirt qui doit être en bas.
Je regarde mon téléphone, il est 23 heures, ça fait déjà deux heures que je suis ici.
- Tu veux manger un truc ?
J'entre dans la cuisine au moment où quelqu'un toque à la porte.
- Sert toi, je reviens.
Megane se dirige vers la porte d'entrée alors que je sors un paquet de chips du placard.
- Salut Meg.
Je me dirige dans le salon et rejoins Megane qui se tient devant la porte d'entrée, devant un homme.
- Je te les ramène, ils sont complètement bourrés.
L'homme disparaît et réapparaît quelques secondes après avec Brendon, l'aîné des Miller, dans les bras.
- C'est bon, je vais...hic...bien.
Brendon titube et avance jusqu'au canapé avant de se laisser tomber lourdement dessus :
- Je fais juste une, hic, petite, hic, sieste.
Il semble s'endormir aussitôt puisqu'il ne dit plus rien et que sa respiration devient aussitôt plus régulière.
L'homme disparaît une nouvelle fois avant de réapparaître avec Noah cette fois.
Je ne saurais pas dire lequel des deux est le plus bourré mais Noah ne tient pas debout, il s'effondre aussitôt contre Megane qui le rattrape comme elle peut.
- Ça va aller ?
- Ouais t'inquiète je gère, merci John.
- Y'a pas de quoi.
Elle referme la porte et se retourne en tenant toujours son frère comme elle peut.
- Tu veux de l'aide ?
- Je veux bien, faut le monter jusqu'à sa chambre.
Elle prend son bras droit qu'elle passe autour de ses épaules tandis que je fais pareil avec le bras gauche de Noah.
On monte les escaliers tant bien que mal en essayant de ne surtout pas le lâcher.
Une fois en haut, elle s'approche d'une porte dans laquelle elle donne un coup de pied, ce qui l'ouvre immédiatement, avant qu'on ne continue à avancer jusqu'au lit qui se trouve au bout de la pièce.
On lâche Noah sur le lit, à bout de souffle.
- Putain, il est pas léger lui.
- Le pire c'est que c'est que du muscle.
Je rigole alors qu'elle recouvre son frère avec sa couverture.
- Ils sont souvent comme ça ?
- Non, à part quand ça va vraiment pas, et en ce moment c'est le cas.
- Et tes parents sont pas là ?
Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais je n'aurais pas du poser la question, son visage change immédiatement d'expression et sa voix devient froide et cassante :
- Non, ils ne sont pas là.
Elle me passe devant et quitte la chambre de son frère avant de redescendre.
Je la suis en prenant bien soin de refermer la porte.
- Je ne veux pas te forcer à dire quoi que ce soit, je veux juste que tu saches que je suis la si jamais...
- Si jamais quoi Valentin ? Tu fais le mec qui s'inquiète et qui s'intéresse alors qu'au fond t'en a rien à foutre de ma gueule !
- Quoi ? C'est pas vrai, c'est pas parce qu'on est pas dans le même monde que...
- Arrête, Valentin, stop.
- Non pas stop, je n'arrêterais pas tant que toi tu n'auras pas accepter que quelqu'un puisse s'intéresser à toi !
On se fait face, en plein milieu du salon, à se crier dessus, on à l'air juste ridicules, surtout vu que son frère se trouve à quelques centimètres de nous, mais peut importe.
- Mais j'ai pas besoin de toi ! J'ai pas besoin de tes phrases à deux balles et de tes faux sentiments !
- Mes faux sentiments ? C'est dingue le culot que t'a, t'es vraiment pas capable de te dire que quelqu'un peut ressentir quelque chose pour toi hein ? Faut toujours que tu repousses les gens quand ils veulent t'aider !
- Tu veux m'aider ? Toi tu veux m'aider ? Tu me fais ton beau discours à la con alors qu'au fond tu veux juste ce que tu ne peux pas avoir, avoue, ça te dérangeait d'avoir une fille qui te résistait, mais après je comprends, toi qui a l'habitude que tout le monde t'obéisse au doigt et à l'œil, c'est sur que ça devait pas être simple d'avoir quelqu'un comme moi dans les pattes !
- Ok ! C'est vrai, t'a raison ok ?! Mais ça c'était avant que j'apprenne à te connaître ! Maintenant c'est différent, ce que je ressens est réel putain !
- Non.
- Quoi non ?
- Crois moi, tu veux pas réveiller quelque chose que t'es pas en mesure d'assumer.
Je reste figer face à elle, peut être qu'elle n'a pas totalement tord, peut être que je n'assumerais pas...
- Je ne suis pas comme les autres filles, je ne suis pas riche, je n'ai pas une vie facile, je n'ai pas de parents géniaux, je n'ai pas ce que je veux simplement en claquant du doigt, j'ai même pas de forfait illimité ! Alors désolé si je repousse les gens comme tu dis.
Je suis bouche bée face à elle depuis déjà quelques minutes, une sorte de boule se forme dans mon estomac et la seule chose que je réussis à articuler est :
- Je...je suis désolé.
Elle secoue la tête, et sa respiration s'accélère, je sais qu'elle va pleurer, alors, sans réfléchir, je la prend dans mes bras.
Elle tente de me repousser mais finit par abandonner et se met à pleurer.
Je pose mon menton sur le dessus de sa tête et ferme les yeux.
Peut-être que nos vies sont différentes, peut-être qu'on est opposés et qu'on à rien à faire ensemble, peut-être que ma vie est parfaite, mais en tout cas, j'ai l'impression de n'avoir commencé à vivre que lorsque je l'ai rencontré.
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Miller
RandomNe plus avoir de père, ça passe. Une mère alcoolique, ça passe. Une vie de merde, ça passe encore. Mais des problèmes de fric, un gang, un trafic de drogue, une guerre familiale, des bagarres incessantes et des fantômes qui surgissent du passé...