Miller

Chapitre 22

Pdv Megane

- T'a aussi raté ta formation pour attacher les gens ? Non mais dit moi, comment tu fais pour être aussi nul dans ce domaine le collant ?
- Oh ta gueule.
- Ouh toi tu t'entenderais très bien avec Noah.
Il tire d'un coup sur la corde et mes poignets se retrouvent aussitôt collés l'un à l'autre.
- Pas mal cette fois, tu progresses.
Il se penche et finit de faire le noeud qui est censé attaché mes pieds à la chaise sur laquelle je suis assise.
- Bouge pas je reviens.
Non mais il est con lui ou quoi ? Il vient de m'attacher et il me dit de pas bouger, ce mec est vraiment un génie.
Il disparaît de mon champ de vision alors que je commence à essayer de défaire les nœuds au niveau de mes mains.
Je suis dans un vieil entrepôt abandonné, bien pourri en tout cas, c'est là qu'il doit emmener toutes ses "victimes".
Je lève les mains jusqu'à ma bouche et coince un morceau de la corde entre mes dents avant de tirer dessus et de défaire le premier noeud.
Je défais ensuite facilement les autres et lâche la corde par terre avant de me pencher pour défaire les nœuds de mes pieds.
Une fois que plus aucune corde ne me retiens, je me lève de la chaise et commence à marcher vers la sortie qui n'est franchement pas difficile à trouver au vu du panneau "sortie de secours" qui clignote au dessus.
- Rah putain.
Je me met à râler alors que je viens de marcher dans une flaque d'eau ou de boue complètement dégueulasse.
Je secoue ma chaussure et m'apprête à aller vers la porte de sortie quand la voix de l'abruti qui m'a "kidnappée" ainsi que celle d'un autre mec, se font entendre.
- Faut la relâcher, maintenant !
- T'es sérieux là ? Cette connasse m'a frappé !
- Ça c'est ton problème, tu ne sais pas qui elle est.
- Elle ne sait pas qui je suis non plus.
- Dans l'histoire c'est toi qui est le plus en danger si on apprend que tu l'as kidnappé.
Je me rapproche discrètement, me collant au mur, pour entendre leur conversation vraiment pas discrète.
- Mais c'est qui cette meuf à la fin ? Pourquoi elle te fait aussi peur ?
- Ce n'est pas elle qui me fait peur, c'est sa famille, si son père apprend qu'on l'a enlevée, on est mort.
Ah bah ok mec sauf que ça fait sept ans que je ne parle plus à mon père et qu'il en a rien à foutre de ma gueule mais si vous voulez.
D'un coup, ma tête se met à me faire très mal, je porte une main à l'endroit où l'autre m'a frappé et je remarque aussitôt que je saigne, il a dû m'ouvrir le crâne cet enfoiré.
- Libère la putain, maintenant !
- Ok c'est bon !
Le blond apparaît dans mon champ de vision, accompagné de son pote et ils s'arrêtent un instant, fixant la chaise vide et les cordes défaites au sol.
- Putain elle s'est barrée.
- Techniquement non, bouffon.
Ils tournent tous les deux la tête vers moi, alors que je suis toujours adossée contre le mur, pas loin de la porte de sortie.
- Faut que j'aille à l'hôpital, vous m'avez ouvert le crâne avec vos conneries.
- Oh pauvre chérie.
Je fusille le blond du regard, il est pas mal amoché mais rien de très grave comparé à ma tête qui pisse sérieusement le sang.
- On peut t'y conduire.
- Hein ? T'es sérieux là ?
Le blond se tourne vers son pote qui à l'air très sérieux.
- Tu te sens coupable pour m'avoir presque tuée ?
- Je ne veux pas d'emmerde c'est tout.
- Et moi je veux partir.
Je me décolle du mur et marche tant bien que mal jusqu'à la porte de sortie, malheureusement suivie par les deux autres.
Je me retrouve dehors et respire l'air frais, non mais parce qu'il faut se l'avouer, ça pue dans leur entrepôt.
- Tu comptes aller où la tigresse ? T'a même pas de voiture.
- Déjà ne m'appelle pas comme ça, et puis je vais me démerder.
- Tu perds du sang, tu vas faire un malaise, t'arriveras pas jusqu'à l'hôpital.
- Je préfère faire un malaise au milieu de nulle part plutôt que de te faire confiance pour aller à l'hôpital.
- C'est comme tu veux la tigresse.
Au fond il a raison, je commence déjà à voir flou, je ne vais jamais arriver à l'hôpital, qui doit sûrement être à plusieurs kilomètres.
- Alors ? Tu me fais confiance ?
- Va te faire foutre blondinette.
Je lui adresse mon plus beau majeur avant de lui tourner le dos à lui et à son pote.
Sauf que j'ai trop mal, vraiment trop mal et que tout tourne trop vite, vraiment trop vite.
Un bruit de moteur se fait entendre et le 4x4 de Riven apparaît dans le peu de champ de vision qu'il me reste.
Alors qu'il continue de rouler, la portière avant, côté passager, s'ouvre et Charly saute.
Riven freine aussitôt alors que mon meilleur ami court vers moi avant de me prendre dans ses bras.
- Meg !
- Vas y doucement, je suis en train de faire une hémorragie du crâne.
Il se met aussitôt à inspecter ma tête.
- Ça va c'est bon, je vais survivre.
- J'espère bien ouais, on a tous très envie de te voir, en vie.
Je rigole et me retourne, ni le blond ni son pote ne sont là, ils ont du filer en douce.
- Comment tu m'as retrouvé ?
- Tu veux dire comment on t'a retrouvé ?
- On ? Avec Riven ouais.
- Hum non pas seulement...mais viens on rentre.
Je fronce les sourcils alors qu'il me soulève et me porte jusqu'à la voiture.
La porte arrière s'ouvre et Chad arbore un grand sourire avant de me tendre les bras :
- Viens me faire un câlin.
- T'es ridicule.
- Toujours.
Charly me pose sur le siège que Chad vient de me libérer et ce dernier me prend aussitôt dans ses bras.
Ce n'est que lorsque je pose ma tête sur son épaule que je vois la personne qui se trouve à côté de lui :
- Valentin ?
- Salut...
Je m'écarte de Chad et me penche en avant, vers Charly et Riven :
- Vous êtes sérieux ?
- C'était l'idée de Charly.
Riven le pointe du doigt tandis qu'il démarre.
- Vous avez des trucs à régler tous les deux.
Je me laisse tomber dans mon siège et m'attache avant de croiser les bras.
- T'as mal ?
- À ton avis Chad ?
- Hé pas besoin de m'agresser.
Riven rigole avant de dire :
- C'est devenu ta phrase préférée on dirait.
- Toi ta gueule.
Riven et Charly rigolent alors que je tourne la tête pour regarder dehors.
Je suis contente de les revoir c'est vrai mais venir avec lui, avec Valentin, sérieux ils auraient pu éviter.

Pdv Thea

Je décide de rentrer chez moi après avoir passer plus de deux heures chez Anissa à regarder la télé et à manger des pots de glace.
Je passe la porte d'entrée et m'arrête aussitôt :
- Wow...c'est propre et...rangé, on c'est fait cambrioler ou quoi ?
Brendon se tourne vers moi et dit :
- Non j'ai juste décider de rendre cette barraque potable, la moitié de vos potes passent leur vie ici, autant que ça ressemble pas à un taudis.
- Sauf que c'est un taudis.
Je rigole toute seule alors que mon frère me dévisage d'un air sévère.
- Ça va pas ?
- Assis toi faut qu'on parle.
- Ah.
Ça sent jamais bon quand Brendon dit ça.
Je m'exécute aussitôt et m'asseoit sur l'un des tabourets du comptoir pendant que mon frère est de l'autre côté.
- Et donc tu veux me parler de quoi ?
Il me fixe, droit dans les yeux, en prenant bien soin de soutenir mon regard avant de dire :
- Est ce que tu deal ?
- Que je quoi ?
Je prend tout de suite peur et glisse mes mains sous le comptoir pour que Brendon ne voit pas que je tremble.
- Non je ne deal pas, pourquoi tu...
- Ne ment pas Thea.
Il sort un sachet de sa poche, un sachet que je vend.
- Et pourquoi tu penses que je deal hein ? Si ça se trouve je me drogue.
- Me prend pas pour un con.
Il me jette le sachet dessus avant de dire :
- Noah est un radar à drogué, il le saurait depuis longtemps.
Et merde j'oubliais que mon fabuleux frère savait reconnaître les drogués.
- Je te le demande une dernière fois, est ce que tu deal ?
- Oui.
Brendon se retourne et prend son visage dans ses mains avant de dire :
- Pourquoi ? Mais pourquoi tu fais ça ?!
- Mais c'est pour nous, pour qu'on ai de l'argent !
- C'est pas une excuse.
Il secoue la tête avant de se tourner de nouveau vers moi et de dire :
- Tu arrêtes, tu ne recommence plus jamais à dealer tu m'entends ?
- Oui...
- Promets le moi.
- Je te le promets.
- Ok bon...euh monte dans ta chambre s'il te plaît.
J'hoche la tête avant de reposer le sachet sur le bar et de partir vers les escaliers quand il dit :
- J'espère que tu n'en as pas d'autre.
- Non c'était mon dernier.
Il pousse un soupir et je monte en vitesse pour aller m'enfermer dans ma chambre.