Pris au piège

Chapitre 20

Plusieurs jours durant il chercha à écrire sa lettre, s'excusant, lui demandant d'accepter de le revoir. En vain, il finissait toujours par étaler ses sentiments, à les avouer ouvertement et avait peur de la faire fuir tout en ayant l'impression d'être quelque peu pathétique. N'arrivant à faire un courrier qu'il trouva digne de ce nom, il finit par voir les jours s'écouler et se dit que c'était trop tard pour le lui envoyer. Ça avait moins de sens, de sincérité. Et puis il commença à sombrer dans l'inquiétude de son refus à le revoir, à lui accorder de son temps. Un tourment qui sembla venir prendre Hisë qui, alors qu'il était reparti, revient au royaume et se montra à la fois nerveux, presque agressif, et par moment tant câlin et demandeur de tendresse que ça en inquiéta aussi Legolas et Gimli qui finirent par aller en parler au roi avec Feren.

Thranduil : « Son comportement est étrange ? »

Feren : « Oui, très. »

Legolas : « Leae dit qu'il se passe peut-être quelque chose là-bas. »

Thranduil : « Dans le doute allez-y. »

Legolas tenta d'appeler Olba qui ne mit guère longtemps à se montrer. Il monta sur lui avec Gimli alors que Feren se laissa guider par Hisë qui l'amena sans grande hésitation au royaume d'Enetarie. Atterrissant au milieu du campement, ils virent sans attendre Riel venir vers eux. Il les salua brièvement mais l'étonnement de les voir là ne fit pas de doute sur son visage.

Riel : « Y aurait-il un souci ? »

Legolas : « Pour être honnête, c'est la question que nous nous posions. Olba n'a pas répondu à mon premier appel puis Hisë est apparu et se montre très nerveux. »

Riel tourna aussitôt son regard vers l'animal en question qui se mit à respirer bruyamment.

Riel : « Je suis désolé qu'il vous ait fait part de son inquiétude. »

Feren : « Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Il s'inquiéta de ne pas encore voir Enetarie venir vers eux.

Riel : « Juste un conflit avec Urwa. »

Gimli : « Un conflit ? »

Feren : « Où est Lady Enetarie ? »

Riel : « Elle le recherche. »

L'inquiétude le prit, un mauvais présentiment. Rapidement, il se tourna pour sauter sur le dos d'Hisë qui s'envola rapidement pour prendre la direction de ses terres. La nuit n'allait guère tarder à tomber et personne n'était en vue. Et puis un léger bruit, quelque chose au loin, comme le sifflement d'un vent pour vous avertir de quelque chose. Feren demanda à Hisë de l'amener vers le sommet d'une pointe rocheuse d'où ils virent sur une crète un peu plus loin l'elfine. D'abord soulagé de la retrouver et qu'elle soit debout, Feren se pétrifia de frayeur en la voyant courir sur cette crête abrupte et foncée droit vers le vide.

Feren : « Enetarie ! Non ! »

Il pressa ses jambes contre les flancs d'Hisë comme il le ferait avec un cheval pour l'inciter à se dépêcher. Hisë ne lui en tient guère rigueur face à la scène et fonça droit vers l'autre montagne quand une ombre bien plus rapide les frôla et fonça sur ce corps en chute libre avant de disparaitre soudainement au détour d'un rocher. La poitrine comprimée d'inquiétude, il pria pour qu'elle aille bien et manqua de se croire dans un mauvais rêve en finissant par la voir, là, debout, la tête d'Urwa contre elle.

Soulagé, il descendit d'Hisë et ne fit que quelques pas. Le tableau était émouvant, il ne voulait pas les déranger. Urwa ouvrit ses grands yeux noirs que Feren croisa avant qu'il ne recule de l'elfine. Enetarie tourna alors son attention et ne dissimula pas son étonnement.