Adieu.

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      C'était la veille du mariage. Arthur dirigeait les couturiers pour faire les dernières retouches de son costume quand Victor entra avec un plateau de fruit en main. Il le posa sur la table prit une pomme et attendit. Son ami faisait plusieurs remarques aux couturiers " Vous ne mettez pas assez ma beauté en valeur ! On vous a formez dans une poubelle ou quoi ? " Les travailleurs ne répondirent pas étant habitués à ce genre de comportement dû au stress. Sauf que cette fois-ci c'était plus de la tristesse que du stress.
Après une dizaines de minutes à s'énerver, Arthur les renvoya estimant que de toute façon cela ne servirait à rien vu qu'il en garderait un mauvais souvenir.
— J'en peux plus de tout ça !
— Si t'avais accepté de te marier avant tu n'aurais pas vécu tout ça
Il haussa des épaules et Arthur lui lança son costume sur le visage.
— Tu ne mérites pas mon amitié, dit le jeune homme en enlevant le pantalon de son visage. Au fait, ce matin quand je me suis réveillé je me suis rappelé de la lettre que je t'avais donné la dernière fois. Une Isadora t'avais écrit non ?C'est drôle ce nom me dit quelque chose.
— C'est la fameuse fille dont je t'avais parler.
Arthur s'assit à côté de Victor et pris une mandarine, quand il eut finit de la déshabiller il compta le nombre de quartier et tout en la mangeant, alterna entre gauche et droite pour finir de son côté préféré.
— Pourquoi tu fais toujours ça ?
Il haussa les épaules ne le sachant pas lui même.
— Mon père m'a dit qu'elle n'avait pas du tout fait ça pour l'argent et qu'elle avait refusé de suivre leurs ordres. Autrement dit tout ce qu'on a vécu ensemble était réel. Elle m'a changé à sa manière et le pire c'est que ça a marché.
— Du coup tu vas faire quoi ? demanda Victor en s'allongeant après avoir pris un grand bol de fraises qu'il ne finirait sûrement pas.
— Je ne sais pas, soupira t-il. Tu penses que je devrais aller la voir ?
Il vola quelques fraises à Victor et s'allongea à son tour en travers du lit.
— Si j'étais toi, heureusement ce n'est pas le cas, mais si j'étais toi, même si je savais que je ne finirais pas avec elle car je ne veux pas perdre mon enfant, que je ne finirais pas avec elle car j'ai pris des engagements, même si je savais tout ça, j'irai la voir. Au moins pour lui expliquer ce que je ressens et qu'elle ne pense pas ce que je n'ai jamais dit ou fais. Mais je ne suis pas toi. Donc je te dirais simplement de suivre ton cœur.
— Depuis quand tu sais donner d'aussi bons conseils.
— Faut croire que l'amour change les gens.
Ils rigolèrent et discutèrent un peu avant qu'on ne vienne les déranger. C'était l'heure du repas. Arthur déclina prétextant devoir régler quelques petites affaires avant le mariage. En entendant cela sa mère eu une moue sceptique mais le laissa filer. Après tout elle lui avait un peu gâcher la vie. Le futur papa prit un taxi et se dirigea droit vers la Grande porte.

    Il était enfin arrivé. Une tempête de doutes envahit son cerveau. Était-ce un bonne idée d'aller la voir ? Si ça se trouve elle était déjà partie dans le royaume voisin. Mais il devait en être sûre. Il appuya sur le bouton de l'interphone et une petite fenêtre s'ouvrit. C'était le fameux gardien. 
Il garda le silence un moment et agacé demanda:
— Pièce d'identité.
— La voici
Cette fois-ci il ne pourrait rien dire. Il vérifia le nom tapa quelque-chose sur un clavier numérique et la porte s'ouvrit en grand. Il regarda le garde avec mépris et attendit le bus. Pendant trente minutes. Trente minutes où il réfléchit à ce qu'il pouvait bien lui dire. Pour commencer, il demanderait pardon de la part de son père qui aurait sûrement voulu s'excuser. Ensuite, il lui raconterait ce qu'il s'est passé avec Dorla et sa grossesse. Enfin il lui déclarerait son amour et lui demandera pardon de ne pas pouvoir rester avec elle.
— C'est un bon plan, murmura t-il pour lui même.

    Pendant le trajet, Arthur ne pouvait s'empecher d'imaginer à quoi leur retrouvailles ressembleraient. Il pouvait la voir ouvrir la porte, ses long cheveux noirs virevoltant sur une brise légère d'un soir d'été - longs cheveux ? ne s'était-elle pas coupé les cheveux ? - ensuite elle écarquillerais ses yeux qui se rempliront de larmes. Elle sera heureuse. Isadora le prendra dans ses bras en l'etouffant et ils riront ensemble. Et la partie plus triste commencera, il lui racontera tout de a à z et elle le comprendra. Pour finir il lui révélera ses sentiments, ils s'embrasseront et se diront Adieu dans une grande émotion.
Arthur secoua la tête. Impossible que cela se passe ainsi. Elle le raillera sûrement mais comprendra. C'est du moins ce qu'il espérait.

Arthudora (ancienne version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant