Arthudora (ancienne version)

Épouse moi

     Une semaine passa et Arthur allait bientôt rentrer chez lui. La bagarre au bar l'avait grandement affaibli. Mais ce qui lui faisait le plus souffrir était la trahison de Mendoza ou comme il aimait l'appeler " La traîtresse ". Il ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir pour sa naïveté
Le deuxième jour quand il s'était réveillé, la première chose qu'il avait faite était de demander où était Isadora. Sa mère lui avait donc répondu qu'ils n'avait plus de nouvelle d'elle depuis avant-hier et qu'elle était sûrement partie avec l'argent. Elle en profita pour vanter Dorla qui était rester tout la journée précédente à son chevet mais Arthur ne l'écoutait pas. Il avait remarqué que son père se comportait de façon bizarre et quand il voulut lui demander ce qu'il avait, Dorla et sa famille entrèrent dans sa chambre d'hôpital.
— Arthur comme je suis si heureuse de te revoir. Cela fait si longtemps que j'attends ton retour.
Elle s'approcha et entoura Arthur de ses petits bras frêles et le jeune homme dirigea sont regard vers la fenêtre. Depuis il n'avait plus reparlé d'Isadora Mendoza.

Entre temps il avait rattrapé le temps perdu avec Victor qui pendant son absence avait trouvé une petite amie.
— C'est beaucoup plus facile quand tu n'es pas là, avait il dit dans un sourire malicieux. Tu devrais partir plus souvent.
Arthur roula des yeux et lui demanda plus de détails sur leur rencontre. Il refusa cependant de dire quoique ce soit de son séjour à Victor.
— Je te le raconterai le jour de ton mariage. Autrement dit jamais.
Ils entamèrent une mini bataille interrompu par le médecin qui venait prendre de ses nouvelles. Après une énième inspection le docteur lui dit qu'il pourrait retourner chez lui ce soir et qu'en attendant il devait se reposer le plus possible.
— Je suppose que je vais devoir reprendre mon rôle de baby-sitter, soupira Victor faussement désespéré.
Dans la voiture qui le menait chez lui, Arthur évita le regard de ses parents, honteux d'être tombé dans leur piège.
Sa mère qui n'avait pas arrêter de s'inquiéter pour lui, racontait à quel point elle était heureuse de revoir son fils sur pieds, aussi beau et aussi fort malgré son bras dans le plâtre.
— J'espère que tu as retenue la leçon.
Il ne répondit pas. Évidemment qu'il l'avait retenu. On ne peut faire confiance qu'à soi-même car sinon on souffre.
— Si c'est le cas je suppose que tu vas accepter de te marier ?
Il la regarda dans les yeux. Il ne savait pas si c'était le temps passé loin d'elle qui lui donnait cette impression mais elle semblait plus vieille qu'auparavant. Et pourtant elle n'avait pas changé d'un poil. Son père, depuis qu'il s'était réveillé ne faisait que d'éviter son regard.
— Après c'est à toi de voir, continua-t-elle, soit tu te marie... soit tu retournes là-bas.
Et voilà, on y était. Il était temps pour lui de faire un choix qui changerait peut-être sa vie à jamais. Soit il se mariait avec une fille qu'il n'aimait pas et qui en plus était l'ex-fiancée de son défunt frère, soit il retournait avec l'objet de ses malheurs. La peste ou le choléra. Vivre dans le regret ou vivre dans le remord. Après un moment de silence, à contrecoeur, il dit:
— J'accepte de me marier.
Sa mère poussa un cri de joie et tapa des mains tandis que son père arborait un petit sourire.
— En es-tu sûr, demanda t-il
— J'ai pas vraiment le choix.
Il regarda de nouveau par le fenêtre qui lui semblaient beaucoup plus intéressante depuis qu'il n'avait plus de téléphone. Il se rappelait que dans sa chambre, au moment où la Lune était le plus à son avantage, il s'asseyait sur le rebord et profitait du silence de la nuit, interrompu que très rarement par des chiens aboyant sur des choses que seuls eux pouvaient voir.

Dorla l'attendait dans le salon où tout avait commencé. " Retour à la case départ ", se dit-il. La blonde s'approcha et l'embrassa sur les deux joues et d'un air enjoué l'invita à s'asseoir sur le canapé. Mais avant qu'il n'ai put l'atteindre le père de la jeune femme le prit dans ses bras et murmura dans son oreille :
— Si jamais tu fais un seul faux pas je te tue.
Il se degagea ensuite et arbora son sourire le plus faux.