Rupture

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J'ai essayé de le quitter à la fin de l'été, sans y parvenir. Je souffrais trop et lui aussi. Nous avons réessayé. Encore une fois. Mais je vois bien que nous pourrons faire tous les efforts, nous n'arriverons à rien. Enfin tous les efforts... De mon côté.

Du sien, il me pense probablement acquise, sinon pourquoi ne ferait-il rien pour me rendre fière, heureuse et apaisée ?

J'ai toujours tout fait pour lui. Je me suis sacrifiée. J'ai sacrifié tout ce que j'avais. Même ma santé mentale.

Aujourd'hui, je renonce à lui. A qui il est. A ce qu'il va devenir. Et à ce qu'il a fait de moi. 

Je veux enfin me relever. Seule.

Je ne peux pas vivre avec quelqu'un qui ne veut pas s'en sortir. L'amour, c'est se tirer vers le haut et non l'inverse. Pour l'instant, je n'ai connu que l'inverse. On m'enfonçait, toujours plus profondément. Les mois passaient et j'accumulais la rancœur, la jalousie, le mépris, la colère. Je veux pouvoir me défaire de tous ces vices. Vivre pour moi et par moi, sans dépendre d'un homme. Physiquement et mentalement. Je ne veux plus que mon bonheur provienne d'une personne extérieure.

Je veux partir à ma rencontre. Me découvrir. Et surtout : apprendre à m'aimer. 

Mais je dois aussi comprendre mes démons, les confronter et les vaincre. Et pour ce faire, je ne peux pas me permettre d'avoir quelqu'un à mes côtés. A force, je ferai souffrir la personne qui m'accompagne, comme j'ai pu souffrir des traumatismes de certains. On ne peut pas être égoïste quand on parle d'amour. Ou seulement un peu. On peut évidemment toujours se prioriser, se faire passer en premier et estimer que l'autre ne fait qu'ajouter du bonheur à notre vie. Mais on ne peut pas foncer tête baissée dans une relation en priant que nos ondes de choc ne se répercutent jamais sur l'autre. Il vaut mieux éradiquer la source avant de cause un séisme. C'est donc ce que j'ai décidé de faire. 

Et en le faisant je vais briser un cœur. Mais un cœur qui aurait pu me garder et qui n'a rien fait pour.

On m'avait prévenue, mais l'amour est aveugle et j'en ai fait les frais. 

Tellement de choses n'allaient pas... Et moi je continuais de le défendre ; de m'accrocher à l'image que je me faisais de lui. Je ne voulais pas qu'on me l'enlève.

Non, pardon, c'est faux. Je ne voulais pas qu'il puisse être à quelqu'un d'autre. Mais c'est mesquin et pour le coup, cruellement égoïste de retenir une personne et d'être jaloux alors qu'on ne la désire même plus. Il faut savoir mettre son ego de côté et accepter de perdre ce qu'un jour on a eu. Et accepter de voir la personne que l'on aimait autrefois, se diriger vers autrui. L'être humain ne s'appartient pas. Il est affreux et affligeant de penser le contraire.

Sur ces - je le pense - bonnes paroles, souhaitez-moi du courage : je risque d'en avoir besoin.


Tifaine-Héloïse

Le zèbre, une créature solitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant