Le zèbre, une créature solitaire

Le cercle vicieux de l'année

Certains diraient que cette période est en lien direct avec l'astrologie, et ils ont peut-être raison. En ce qui me concerne, je la trouve simplement pénible. J'aimerais qu'elle n'existe pas.

Je vous parle de la période qui revient chaque année : où on se sent plus mal que d'habitude, on pense beaucoup et souvent de façon très négative. 

Vers octobre-novembre, chaque année, mes pensées deviennent plus sombres. Je deviens d'ailleurs une personne qu'il vaut mieux éviter de croiser, sous peine de se prendre quelques mauvaises réflexions dans la figure. Surtout que, comme la plus part des zèbres, je sais touché juste pour que cela fasse le plus mal possible. Pourquoi agir ainsi d'ailleurs ? J'en parlerai plus tard...

La jalousie rétrospective ou le syndrome de Rebecca, savez-vous ce que c'est ? C'est quand on pense au passé de l'être aimé : le "avant-nous", quand on ne le connaissait pas encore. Notre propre passé, nous avons pu le contrôler. Alors que cela que nous voyons défiler devant nous à coups de souvenirs, nous n'y étions pas et ne pouvions pas l'influencer. Il est évident qu'il faudrait l'accepter, puisque de toute façon, nous ne pouvons pas le changer. Mais je trouve cela particulièrement frustrant. Pourquoi la personne que nous aimons aujourd'hui a-t-elle fait telle et telle chose ? Ne voyait-elle donc pas que cette personne n'était pas pour elle ? Pourtant c'est simple à voir  ! Mais il ne faut pas reprocher à quelqu'un ses erreurs du passé. Tout le monde en a fait. Moi la première. Mais c'est là qu'intervient la jalousie : une autre personne a été aimé avant moi. L'autre était si différente de moi... Normal que ça n'ait pas marché pour eux du coup ?! Ou au contraire : mais comment pouvait-il aimer ce genre de personne et ensuite m'aimer moi, alors que nous n'avons rien à voir ? Préfère-t-il le genre de personne qu'est l'autre ? Tellement d'interrogations toutes plus ridicules les unes que les autres ! Mais comment tout oublier et aller de l'avant alors que des centaines de questions se bousculent dans ma tête... 

Nous avons déjà eu des discussions à ce propos... Discussions où mon coeur semble explosé au moindre mot sorti de sa bouche... La curiosité me ronge. Une fois les questions posées, les réponses ne me plaisent pas, elles me font mal. Mais au moins : je le sais et ce n'est plus une interrogation... Vaut-il mieux rester à se questionner inlassablement sur les mêmes choses ? Ou avoir des réponses qui nous font énormément souffrir quand on les a et sur lesquelles on peut réfléchir très longtemps ? Le questionnement me tue, mais les réponses également... 

Et plus je sens que j'agace l'autre, qu'il se dérobe à mes questions, plus ces réponses me semblent importantes... A quoi vont-elles me servir ? C'est une très bonne question... Je me répétais que j'agissais ainsi afin de mieux le connaitre. Et que n'étant pas une protagoniste de son passé, je ne savais pas comment il avait été, et que je voulais le découvrir. Mais il a changé, comme tout le monde. A quoi cela me sert de connaitre la personne qu'il a été ? Pour pouvoir le critiquer et critiquer ses relations ? C'est ce que j'ai fait l'année dernière et on m'a remise à ma place. Quelques part j'en avais besoin. 

Si un rien ne me faisait pas mal comme c'est le cas aujourd'hui, tout serait plus facile. 

Cela dit, et quoique j'en dise, bien qu'il puisse être prévisible, c'est une personne qui arrive toujours à me déstabiliser, là où avant je contrôlais toujours la conversation. Quand je pense qu'il va s'énerver il reste calme. Quand je pense que ce n'est pas grave et futile, il part dans une colère noire ou un vif agacement. Quand j'attends une réponse, où je doute de la réponse mais qui, je le pense ne pourrait pas me faire mal, une fois les mots dits, mon cœur se brise sous des paroles anodines, mais auxquelles je ne m'attendais pas... 

Je me fais du mal seule, c'est une réalité. Foutue curiosité. Mais des fois, j'ai besoin de savoir les choses... Il faut que j'arrive à m'endurcir...