Chapitre 3

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Harry se réveilla à nouveau dans le lit de Voldemort ce matin-là. Le mage noir l'y avait amené dans un état second suite à l'attaque du repaire de l'Ordre du Phénix, mais il n'avait pas profité de sa détresse morale pour l'inciter à avoir un rapport sexuel et Harry en était soulagé. Harry ne savait encore trop comment réagir face à ce nouvel attrait de Voldemort pour sa personne. Il était certain qu'il n'aurait pas protesté avec une grande véhémence si le mage noir avait voulu faire quelque chose, et d'ailleurs le simple souvenir de ce qu'ils avaient fait l'avant-veille lui provoqua une brusque rougeur au visage. Il ne pouvait nier que le descendant de Serpentard était devenu très séduisant depuis le rituel dans la forêt.

Parallèlement à ça, il n'arrivait pas à s'inquiéter du pouvoir grandissant de Voldemort sur lui. C'était comme si le bon sens le quittait quand il était à proximité du mage noir. Il aurait normalement dû être traumatisé par la nuit précédente et d'ailleurs il ne pouvait s'empêcher de se crisper chaque fois que des flash-backs lui revenaient en tête. Pourtant, à leur retour ici, Voldemort avait réussi à éclipser tout cela et lui avait offert un paisible sommeil, sans même user de potion ou de sortilège.

Il sortit du lit et chercha sa baguette mais fut incapable de mettre la main dessus et dans son sac, celle de Montgomery avait aussi disparue. C'était clairement signé Voldemort. En revanche, il eut la surprise de retrouver celle de Zacharias Smith dans la poche arrière de sa tenue de Mangemort et il eut un sourire purement Serpentard en la voyant. Même s'il serait incapable d'en cacher le souvenir si d'aventure le mage noir fouillait vraiment sa mémoire, ses progrès en Legilimancie lui permettaient désormais de montrer de lui-même certains passages et donc de choisir d'en éluder certains. La veille, s'il avait bien montré le combat contre Zacharias et le moment où ils avaient retrouvé Drago, il avait volontairement passé sous silence cet instant où il avait ramassé la baguette à terre. Ce petit détail le rendait propriétaire d'une baguette de secours et Voldemort n'en était pas au courant.

Il enfila son caleçon, son pantalon et remonta jusqu'à sa chambre pour cacher la baguette, prendre une bonne douche et enfiler des vêtements propres. Après un indispensable brunch, il se rendit à la bibliothèque où il retrouva le mage noir qui lisait, comme à son habitude.

- Bonjour. Pourquoi vous m'avez retiré ma baguette ?

Voldemort était en train de parcourir un grimoire avec attention et il ne leva même pas un regard vers lui. Harry était habitué à ce genre d'accueil et après un léger soupir, il se posta lui-même devant une étagère pour se choisir une lecture.

Avant son départ pour Poudlard, il s'était surtout concentré sur les thématiques abordées aux ASPIC, pour être certain d'avoir les meilleurs résultats possibles, mais désormais, il pouvait étudier ce qui lui plaisait et il avait justement repéré un livre sur les Animagus. Depuis qu'il savait que son père en avait été un, il avait très envie de s'y essayer à son tour mais il était impossible de savoir à l'avance quel animal siérait le plus à sa personnalité. Le loup, le lynx mais aussi le faucon ou encore le python étaient des possibilités très séduisantes mais il pouvait tout aussi bien se retrouver sous les traits d'un animal inoffensif comme un écureuil ou un lapin, ou bien grossier et maladroit comme un bœuf ou un cheval. En tant que Hocruxe de Voldemort, était-il possible que le morceau d'âme influe sur sa transformation ? Il était évident qu'il ne trouverait jamais la réponse à cette dernière question à moins d'essayer, mais il y avait de fortes chances que Voldemort pose son veto avant même le début de cette expérience.

Il leva à nouveau la tête vers le mage noir, mais n'ayant même pas reçu un « bonjour », il attira doucement le livre jusqu'à lui avant de s'installer le plus discrètement possible à une table. Il reconnaissait désormais les moments où Voldemort avait envie de calme et il savait qu'il valait mieux se rendre le plus invisible possible. Il ressentait une certaine fierté quelque part, à être le seul sorcier que le mage noir tolérait à ses côtés.

Dans la gueule du serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant