23- Jusqu'à notre dernier souffle

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Cela faisait plusieurs jours qu'Inui et Koko ne s'étaient pas vus. Depuis la soirée chez Chifuyu, ils avaient pris un verre une ou deux fois dans un bar mais pas plus. Tous deux étaient très occupés par leur travail respectif. Depuis la sortie de la collection collaborative avec Mitsuya, Kokonoi croulait sous les dossiers. Il était débordé. Évidemment, il pouvait compter sur Kakucho et Hakkai pour l'aider mais quelque-chose le pesait. Avant, travailler n'était pas un problème pour lui: il embellissait les personnes autour de lui, c'était ce qui lui plaisait dans son métier. Il travaillait pour l'argent, travaillait pour donner un sens à son existence depuis que sa lumière s'était envolée. Seulement, Inui était arrivé. Inui avait tout boulversé, chamboulé, il était une tornade qui avait fait voler le quotidien dénué de sens d'Hajime. Aujourd'hui, Koko travaillait. Il travaillait mais Inui lui manquait. Il ressentait un vide, vide qui n'était pas présent en compagnie du blond. Il voulait le voir, entendre le son de sa voix, son rire, se perdre dans son regard si glacial, sentir sa peau, ses lèvres, son odeur... Aimait-il Inui ? Non, c'était impossible, interdit. Il ne pouvait et ne le devait pas. Il n'en avait pas le droit....
Certes il n'en avait pas le droit mais il en avait envie, il voulait l'aimer mais se l'interdisait.

Souvent, il se surprenait à penser « Et si Inupi était là ? », « Ferait-il comme cela ? », « Serait-il d'accord avec mes choix ? ». Oui Inui lui manquait, il supportait mal se sentir loin du blond et pensait à lui beaucoup trop de temps. C'était comme si son cerveau était partagé en deux. La première partie pour son quotidien et la seconde pour Seishu, sa beauté, ses mots, ses gestes, son odeur, tout. Il le voulait à chaque moment, le voir à chaque instant, être avec lui à chaque seconde. Sa promesse était comme effacée, ou seulement recouverte
d'un voile qui la cachait. Ce voile portait le nom d'Inui, ce voile qui levait petit à petit son interdiction. Il avait comme l'impression qu'Inui pouvait le détourner de tout, qu'il pourrait le suivre n'importe où... Que petit à petit, sa promesse, Akane, que tout cela avait de moins en moins d'importance...

Dans sa poche, son téléphone vibra. Il se désintéressa de l'écran de son ordinateur et de sa boîte mail remplie à bloc pour s'intéresser à son portable.

Inupi:

Ce soir, 19h je viens te chercher à ton travail. Si t'es pas prêt je m'en fiche je te kidnappe.

Koko sourit: Son vide intérieur n'allait pas tarder à être comblé.

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Shooting sur shooting, tournage sur tournage, Inui enchaînait. Il enchaînait mais avait pris en avantage son emploie du temps surchargé pour élaborer une stratégie. Il devait créer un manque chez Kokonoi. Durant la semaine qui suivait la soirée chez Chifuyu où il avait fait voler les briques que formaient le mur d'Hajime, il ne lui avait envoyé aucun message, ne l'avait pas appelé, n'était pas allé à sa rencontre. Il avait calculé cela dans le but de briser la promesse de Koko. De le détruire pour qu'il puisse se donner le droit de retomber amoureux, pour qu'enfin l'amour et les sentiments que le blond ressentait à son égard, toute cette haine dû à sa défaite mélangée à son admiration obsessionnelle qui s'était peu à peu transformée en réels sentiments, en affection, en obsession, le détruire pour qu'enfin tout cela soit réciproque. Pour qu'il puisse affirmer dans mentir qu'Hajime Kokonoi lui appartient, qu'il est son homme, qu'ils forment un couple.

Seishu avait intentionnellement créé ce manque chez le brun pour le transformer en attente. L'attente d'un message, d'un appelle, l'attente de le voir, de l'entendre, de le sentir. L'impatience d'être avec lui. Aujourd'hui, il avait jugé l'attente assez longue et pour ne pas se mentir, la présence de Kokonoi lui manquait aussi... Lui manquait beaucoup trop, le contact de ses lèvres, de sa peau, le son de sa voix, la perfection si détestable de ses gestes... Il prit son téléphone.

Tu n'as pas de prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant