24- Les chaînes de la liberté

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-Tu l'as réellement mise en vente ?, répéta Koko pour la troisième fois.

-Encore une fois, oui, pourquoi l'aurais-je gardé ?, soupira Inui.

-Et si vivre avec moi ne te plaisais pas ?, fit le brun.

-Être avec toi ne pourrait que me plaire. J'ai mis en vente ma maison point. Je ne reviendrai pas en arrière, j'en ai aucune raison.

Koko ne put s'empêcher de sourire. C'était une preuve d'amour. Inui l'aimait au point de se faire confiance, de lui faire confiance, leur faire confiance. Ils étaient unis, dormaient un nous, avaient trouvé la somme qu'ils cherchaient depuis si longtemps pour compléter leur addition. Inui était installé chez Hajime depuis plus d'un mois et avait mis la veille sa maison sur le marché des ventes. Il savait ce qu'il voulait: Koko. C'était tout, rien de plus simple, rien de plus compliqué. Lui et rien d'autre. Pourquoi demander le monde quand nous pouvions l'avoir lui ?

-Tu ne le regretteras pas, tu es sûr ?, reprit Hajime.

-Dans ma vie j'ai toujours tout fait pour ne jamais avoir de regret.

-Alors merci de nous faire confiance, sourit le brun.

Seishu s'approcha de lui et vint l'enlacer passant ses bras autour de ses épaules. Koko était ce qu'il avait de plus précieux, il croyait en eux.

Hajime, lui, avait un peu plus de mal à faire confiance au nous qu'ils avaient formé. Pas parce qu'il n'aimait pas Seishu, bien au contraire, pas non plus parce que des bribes de sa promesse étaient encore présentes, non, il doutait de lui. Il avait la peur constante de faire souffrir sa perle, de lui faire du mal, de rater, de ne pas être assez présent ou bien de l'être trop... Il n'en parlait pas vraiment au mannequins mais il s'en doutait et c'était durant les rares moment où il en parlait qu'ils se retrouvaient tous deux sur le grand canapé gris, assis face à face en tailleur, leurs doigts entrelacés, leurs fronts collés à se répéter que le nous existerait jusqu'à leur dernier souffle, que peu importe le temps que Koko prendra pour avoir confiance, ils resteraient nous, ils ne s'abandonneront pas. Inui le rassurait, Inui lui faisait petit à petit croire en ce nous, Inui était pour lui un sauveur, il ne serait pas là où il était aujourd'hui si Seishu n'était pas là, s'il l'avait abandonné, s'il n'était pas resté avec lui.

-Je ne peux que nous faire confiance Koko, souffla le blond à son oreille en jouant avec ses mèches charbonneuses.

Le brun leva son mentonnet et vint capturer les lèvres de son compagnon pour les mouvoir avec lenteur. C'était comme s'ils scellaient une nouvelle promesse, ils resteraient ensemble et ne s'abandonneraient pas, ils s'étaient donné une nouvelle chance, avaient appris à aimer, ils avaient formé le nous.

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Si un jour quelqu'un avait dit à Koko qu'il aurait une routine normal de couple avec la personne qu'il aimait et que cette dernière lui renderait ses sentiments, il ne l'aurait pas cru. Pourtant, les faits étaient là. Ses journées en compagnie de son mannequin se résumaient à se lever à ses côtes, se tourner vers lui et observer son visage parfait, complètement inoffensif jusqu'à ce que ses paupières s'ouvrent et qu'ils puissent, dès le matin, se perdre dans son regard qui reflétait l'océan. Après de longues minutes à s'enlacer et se répéter qu'ils ne s'abandonneront pas, qu'ils resteront nous, que peu importe le temps que cela prendra pour que Koko se sente à l'aise, est confiance, puisse que aimer sans peur d'être lâchement, soudainement abandonné, Seishu l'attendrait, il resterait là, avec lui à répéter qu'il l'aimait et qu'il sera avec lui jusqu'au bout.

Hajime avait pris l'habitude de cuisiner pour quelqu'un d'autre que lui, il n'était plus seul pour manger à se perdre dans ses pensées noires. Koko disait aimer la solitude et cela était vrai, il adorait cela. Il adorait être seul mais depuis qu'il connaissait Inui, il ne le supportait plus. Il appréciait sortir voir ses amis, se surprendrait à s'être attaché à Takemichi, Chifuyu, Mitsuya, Mikey, Baji, Draken, Emma et Hina. Il arrivait souvent qu'Izana, Kakucho, Sanzu et Hakkai se joignent à eux. Il pouvait affirmer qu'il avait des amis, amis qui seront là pour lui s'il se sentait triste, amis qui seront là quand il sera heureux.

Tu n'as pas de prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant